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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 23:55

En dehors des règlements, du code de la route et de l’arsenal répressif, les mauvais gestes continuent d’être monnaie courante sur la route, ce qui rendra difficile des progrès plus nets en matière d’accidentologie. 

Personnellement, j’applique aujourd’hui des principes très simples qui devraient être partagés largement.
 
De ces quatre principes, quasiment toutes les règles de la sécurité routière en découlent :
 
Voir et être vu.
Ne jamais surprendre et ne jamais être surpris.
 
Ce sont ces principes que je diffuse dans mes actions sécurités routières auprès des différents publics.
 
A partir de là, on peut relever la quantité énorme de mauvais gestes observés sur la route :
 
L’infraction courante est le non respect des distances de sécurité et tous ses corollaires :
 
-         Anticipation du rabattement du véhicule qui précède pour doubler   (dépassement type formule 1). Ce geste peut être observé quelque soit la vitesse. Le moindre impondérable et c’est le carambolage. Il n’y a quasiment aucun dépassement correct aujourd’hui sur les routes.
-         Prise d’un virage intérieur à la corde ne permettant pas de voir à temps un piéton ou un cycliste. Si une voiture se présente en face, il n’y a pas la place de passer.
-         Dépassement d’un cycliste à moins d’un mètre un ville et un mètre cinquante ailleurs.
 
Tous ces gestes sont aussi visibles dans de mauvaises conditions météos, ce qui accentue le risque d’accident.
Rappelons que le non respect des distances de sécurité enlève 3 points sur le permis de conduire.
 
Une conduite apaisée et vigilante suffit très largement à éviter les mauvais gestes des autres. Ceci dit, il est urgent maintenant de rendre obligatoire les stages périodiques pour tous les conducteurs sans exception. Sur quarante ans d’activité professionnelle, un ménage ayant deux voitures laisse plus de 300 000 euros dans sa ou ses voitures. Il n’est pas stupide de consacrer quelques centaines d’euros tous les 5 ou 10 ans à la sécurité du plus grand nombre.
 
 La politique de sécurité routière ne fait pas assez de place à la prévention.
 
Il manque aussi à l’automobiliste de changer son rapport au temps pour aller vers la conduite apaisée.
 
Une comparaison que j’emploie souvent dans les interventions sécurité routière publiques s’inspire de l’histoire du tennis. Bjorn Borg, dans les années 70 pratiquaient le tennis pourcentage, c'est-à-dire un tennis qui, dans toutes les positions, lui évitaient de faire des fautes. Le tennis pourcentage est le tennis zéro faute. C’est la même logique que la politique de qualité totale dans les entreprises (zéro stock, zéro défaut). Il faut se mettre, de par sa technicité, dans les conditions du zéro défaut quelque soit les circonstances extérieures, prévues ou imprévues. Il suffit de mettre de l’intelligence dans sa conduite.  
       
 
 
 
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commentaires

C
D'accord avec toi sur ces quatre principes synthétisés en  deux phrases faciles à mémoriser. Sauf que Freud n'a pas été contraint d'inventer l'idée d'inconscient par pur jeu intellectuel quand même!Et c'est ce qui complique singulièrement les choses dans l'institutionnalisation des codes. Je ne peux pas t'en dire plus ici.A+
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