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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 19:48
Nous y sommes. Toutes les prévisions annoncées par les écologistes responsables depuis de nombreuses années se réalisent une à une. Le baril à 100 dollars était annoncé en Décembre 2006. Nous y sommes un an plus tard. L’incurie des gouvernements en matière de gestion des ressources de la planète, le manque d’anticipation, pire, toute la construction du progrès dans sa forme actuelle nous a emmené dans ce piège infernal de la hausse des prix du pétrole et plus généralement des matières premières, sacrifiant de nombreuses populations. Le soi-disant développement se transforme en régression, voir la mort pour des millions de gens dans le monde alors qu’un petit nombre vit dans le confort pour les uns, l’opulence pour les autres.
 
La croyance aveugle dans le seul progrès technique a rendu borgne nos élites, celles qui ont été au pouvoir dans les 25 dernières années. L’urbanisme a été spécifiquement conçu pour encourager l’usage de la voiture individuelle. Ainsi, avec l’aide des promoteurs immobiliers, une classe moyenne insouciante et aveuglée par la publicité a émigré vers un habitat en maison individuelle dans tissu urbain diffus et peu dense, inaccessible aux transports publics dans des conditions économiques acceptables. La distance domicile travail est ainsi passée en moyenne de 5km dans les années 70 à 36km aujourd’hui selon le dernier recensement de l’INSEE.

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L’augmentation des échanges commerciaux et donc de la concurrence mondiale empêchant une augmentation des salaires, la classe moyenne se retrouve enfermée dans ce piège dont les deux branches se ferment toujours un peu plus. Une grande partie de cette population va passer d’une vie confortable à une vie difficile.
 
De plus toutes les professions dépendantes des énergies fossiles sont à bout de souffle. Par exemple, au lieu d’avoir mis le paquet dans une recherche amont efficace permettant de trouver d’autres carburants que le fioul pour les chalutiers, on a laissé faire dans l’inconscience la plus totale. On aurait pu, par exemple, développer depuis longtemps la filière biogaz, rendant autonome et invulnérable à la hausse des prix des carburants ces professions.
 
Or l’aveuglement continue. La folie des contournements autoroutiers urbains se poursuit, à Grenoble ou à Rouen par exemple. Cette logique infernale incite des populations insouciantes de l’avenir à continuer de se loger dans le périurbain les contraignant à se déplacer en voiture, alors même que le prix du carburant ne peut que monter, et ceci quelque soit les vertus écologiques du carburant en question. On organise ainsi un véritable pillage de nombreuses familles pour alimenter les grands gagnants de ce deal que ce sont les pays producteurs de pétrole et les raffineurs. Cet argent nous manque cruellement pour être dépensé ou réinvesti chez nous dans la préparation de l’après pétrole. Les décisions des élus locaux contribuent ainsi à refermer un peu plus les deux branches du ciseau.
 
Sans proposition structurelle solide au niveau des modes de vie et de déplacements, nous allons tout droit vers de graves difficultés sociales. A ce titre, le grenelle de l’environnement n’a émis aucune proposition innovante, et surtout, s'il n'y a pas de cohérence territoriale, il y a peu d'espoir de se voir concrétiser les bonnes intentions affichées. 
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commentaires

V
sa sent la fin d'une civilisation et je ne vois pas comment en tant que citoyens je puissent inversé la tendance.celà fait 30 ans que nos gouvernement presse au plus urgent sans jamais voir loins.nos dirigeant mette des pansements sur une jambe de bois.l'ai l'impression d'être la tranche de jambon entre deux morceau de pains et mes armes pour sortir de cette situation me paraissent dérisoirs.bonne journée comme même
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R
Ceci ressemble au début d'un troisième choc pétrolier.
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