Le transport contribuant grosso modo pour un quart dans le problème du réchauffement climatique, il est indispensable de maîtriser les mécanismes de dégazage de carbones dans l'atmosphère pour pouvoir les expliquer au grand public, c'est pourquoi je donne dans cet article des sources passionnantes sur le sujet.
Je complète mon article du 9 Mars: "effet de serre, ça se gatte". En effet, l'évolution des études sur le pergélisol (permafrost est le terme anglo-saxon) montre que l'équilibre source/puits carbone dans les régions froides du Nord vont influencer considérablement la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, et pas forcément dans le bons sens. Suivant que la boucle de rétrocation sera positive ou négative (amplification et emballement ou régulation), nous ne subirons pas les mêmes impacts. C'est pourquoi j'ai rajouté sous cette introduction un extrait de textes de la commission géologique du Canada et une brève du site infoscience avec des liens pour ceux qui veulent approfondir. J'essaie d'établir le contact avec le responsable canadien afin d'être tenu au courant des nouvelles études et des résultats.
Recherches sur le
P E R G É L I S O L
à la Commission géologique du Canada
Ce document présente un examen des études en cours et proposées du pergélisol et des changements climatiques menées par la Commission géologique du Canada (CGC). Ces études sont représentatives des principaux domaines de recherche à la CGC dans le contexte du pergélisol et des changements climatiques et sont résumées suivant quatre grands thèmes de recherche: Processus physiques, Régimes thermiques, Sources et puits de carbone et Nouvelles initiatives. Un grand nombre des études sur le terrain sont menées dans la vallée et le delta du fleuve Mackenzie. Cette région est historiquement celle qui a connu les élévations les plus importantes de la température de l'air au Canada au cours du dernier siècle.
1.Le problème .
Les modèles courants de la circulation générale prévoient un réchauffement substantiel aux latitudes élevées en Amérique du Nord en raison de l'accroissement des concentrations de gaz à effet de serre d'origine anthropique dans l'atmosphère. Les tendances historiques de la température révèlent un réchauffement de près de 2°C pendant le dernier siècle dans l'Arctique canadien occidental. De plus, des conditions extrêmes comme l'El Niño de 1998 ont engendré des températures moyennes annuelles de 5°C plus élevées que les conditions moyennes. Ces données indiquent que le réchauffement futur dans l'Arctique canadien occidental pourrait être plus important que dans d'autres parties du Canada. On s'attend à ce que ce réchauffement ait une incidence importante sur la stabilité du pergélisol. Il est par conséquent essentiel d'acquérir une bonne compréhension de l'incidence des changements climatiques dans les régions pergélisolées et de mettre ces connaissances à la disposition des décideurs envisageant l'adaptation au changement climatique dans le Nord.
2.Notre objectif .
Notre objectif consiste à fournir des connaissances géoscientifiques sur le pergélisol au Canada en rapport avec les incidences du changement climatique. De manière plus spécifique, nous cherchons à comprendre le rôle de la cryosphère dans le système climatique mondial et, réciproquement, les effets du changement climatique sur les processus touchant les étendues pergélisolées afin 1) de détecter le signal du changement climatique dans la cryosphère, 2) d'améliorer la formulation et l'évaluation des incidences du changement climatique et 3) de faciliter l'élaboration de mesures d'adaptation appropriées.
3.SOURCES ET PUITS DE CARBONE
Les changements de l'efficacité des sources et des puits naturels de carbone constituent une importante source d'incertitude lors de la détermination des tendances futures des concentrations de CO2 atmosphérique et, ultimement, des tendances du changement climatique. Le problème est particulièrement complexe en raison des mécanismes de rétroaction entre les concentrations de CO2 atmosphérique, les changements climatiques et les sources ainsi que les puits naturels de carbone. Le réchauffement du pergélisol pourrait avoir deux conséquences importantes; il pourrait modifier les sources et les puits de carbone en terrain inorganique et entraîner le dégagement de carbone additionnel actuellement stocké sous forme de méthane dans les hydrates de gaz. Une connaissance plus poussée de ces problèmes est essentielle pour la compréhension des tendances et des incidences futures des changements climatiques.
4.Terrain organique
S. Robinson, I. Kettles
La biosphère terrestre représente un important puits naturel de carbone pour le CO2 atmosphérique. Cependant, les changements climatiques peuvent modifier le comportement de ces puits naturels pour en accroître ou en réduire l'efficacité et ainsi influencer davantage le devenir des gaz à effet de serre émis par des sources anthropiques. La fonte du pergélisol associée au réchauffement du climat pourrait changer de manière radicale les sources et les puits de carbone en terrain organique. Des résultats récents signalés dans la région de Fort Simpson ont suggéré que le stockage du carbone pourrait doubler suite au dégel du pergélisol. À l'inverse cependant, une fréquence accrue des incendies forestiers et de toundra pourrait engendrer d'importants flux de carbone et de matière particulaire qui pourraient accroître les quantités de gaz à effet de serre. Les recherches sur le terrain dans la vallée du Mackenxie englobent des études du stockage et des flux du carbone dans les tourbières en rapport avec le dégel du pergélisol et une évaluation du rôle des incendies dans la dynamique des tourbières.
5.Hydrates de gaz
S.R. Dallimore, J.F. Wright, F.M. Nixon
Les hydrates de gaz présents sous les plates-formes continentales du globe et associés au pergélisol profond constituent la plus importante source individuelle connue de carbone mobile. L'hydrate de méthane, qui serait le plus commun des hydrates de gaz, n'est stable que dans des conditions très spécifiques de faibles températures et de pressions modérées. Lorsque ces conditions sont modifiées par des processus comme le réchauffement climatique ou des fluctuation du niveau de la mer, il y a un risque important d'un accroissement du flux de méthane dans l'atmosphère. Les recherches dans le delta du Mackenzie, la mer de Beaufort et l'archipel Arctique sont axées sur l'évaluation de la répartition de l'hydrate de méthane et sa sensibilité au réchauffement climatique.
Article de Infosciences
Surplus de carbone organique dans la région arctique
7 déc. Une étude réalisée en 1992 avait évalué à 1 milliard de tonnes le carbone organique contenu dans le sol de la zone arctique semi-désertique (recouverte d'herbe sur 20% à 80%). Mais une nouvelle campagne de recherche de 3 ans, menée près de la base aérienne de Thulé au Groenland par Jennifer Howath, de l'Université de Washington (Etats-Unis), et ses collègues bouleverse les précédents chiffres. Dans la région semi-désertique, la quantité de carbone serait en fait de 8,7 milliards de tonnes et de 2,1 milliards de tonnes dans la région désertique polaire, ce qui représente une révision à la hausse d'un facteur 9 et 125 respectivement. Cette différence est en grande partie due à la profondeur des analyses, présentées lors du congrès de l'American Geophysical Union (AGU). Dans le premier cas, les chercheurs avaient creusé jusqu'à 0,25 m sous la surface ; dans le second, ils ont poussé jusqu'à 1 m de profondeur. Les implications de ce changement de données dans le scénario d'un réchauffement des latitudes élevées restent incertaines. Certains scientifiques pensent que la hausse des températures pourrait favoriser le développement des plantes qui absorberaient alors plus de carbone. D'autres en revanche prévoient une diminution de cette absorption en raison d'un recul du permafrost (avec émissions de CO2 et de CH4). De nouvelles modélisations informatiques tenant compte des nouveaux paramètres devront sans doute être réalisées afin de mieux comprendre l'évolution de l'environnent nordique. (UW / S&T Presse)