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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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2 janvier 2008 3 02 /01 /janvier /2008 23:41

Du pain  et des jeux. Voilà ce qu'on propose aux français dans l'enchaînement d’une série type "Dallas" que nous propose notre président de la république et le parti qui le soutient depuis 6 mois.

 

Nous assistons à un catalogue de mesures à impacts marginaux aussi bien microéconomiques que macroéconomiques, que ce soit le bouclier fiscal, les heures supplémentaires, ou les régimes spéciaux.

 

Pour masquer ces résultats contestables, on offre les feuilletons Cecilia, les infirmières bulgares, les vacances du président, Kadhafi, Carla, et plus généralement, la compassion instrumentalisée au service d'une politique et visant à faire croire que l'on s'occupe des moins fortunés. On nage en pleine contradiction entre le rapport à l'argent de notre président et les problèmes réels de la France qui sont loin d'être en voie de résolution.

 

Qu'en est-il des investissements des petites et moyennes entreprises, des  millions de ménages qui comptent à l'euro près à la fin de chaque mois et qui, s'ils ne sont pas aidés par la sphère publique ou privée, n'ont aucune chance de voir leur sort s'améliorer pour eux et leur descendance. Ils sont exclus à tout jamais de l’enrichissement et donc de liberté, un des trois piliers de notre république.

 

Faisons les comptes au minimum des minimums: on ne peut vivre et travailler dignement si on ne peut financer les fonctions essentielles de la vie: se nourrir, se loger, se déplacer.

 

Se nourrir: 10 euros par jour et par personne soit 300 euros par mois.

Se loger: 500 euros par mois en ordre de grandeur.

Se déplacer en possédant une voiture d’occasion que l’on renouvelle tous les dix ans et qui satisfait à l’usage minimum: 200 euros par mois.

Détaillons ce dernier coût. On cherche un minorant au sens mathématique du terme.

Prenons l'hypothèse d'une voiture d'occasion de 6000 euros que l'on garde 10 ans avec une inflation à 3% et payé en 10 fois sans frais.

Prenons aussi l'hypothèse d'un bonus de 50% pour les assurances, un kilométrage annuel de 10000km avec une consommation de gasoil de 6 litres aux cents et un coût au litre de 1.15 euros.

Les postes de dépenses minimum sont l'achat, la provision pour renouvellement, l'assurance, l'entretien, le carburant.

achat: 600 euros par an sur 10 ans
provision pour renouvellement à 1.03% d'inflation: 200 euros
assurance: 300 euros
entretien: 300 euros
carburant: 700 euros

total annuel: 2100 euros soit 175 euros par mois. Disons 200 pour arrondir.
 

Ceci est vraiment un minimum car on n'a pas payé l'énergie, l'électricité, les vêtements, les impôts, le téléphone etc...

 

Nous arrivons à 1000 euros nets par mois.

Pour les couples sans enfant, on double le budget nourriture, on garde une seule voiture et le même logement,
 
Pour les couples avec 2 enfants, on multiplie par 4 le budget nourriture, on multiplie par 1.5 le budget logement, le reste est invariant par rapport aux couples sans enfant.  

Croisons cela avec les revenus nets, la structure des ménages français et regardons le nombre de français en grande difficulté financière structurelle.

Il y a environ 30 millions de ménages en France se répartissant comme suit:

33% de personnes seules, 26% de couples sans enfants, 28% de couples avec 2 enfants et plus (source INSEE). Je n'ai pas trouvé le chiffre des couples avec 2 enfants uniquement, considérons donc que nous avons un minorant en termes de nombres de personnes. 

La barre pour une personne seule est de 1000 euros nets, 10% des personnes seules. Cela représente 10 millions de personnes.

Pour les couples sans enfant, la barre est à 1300 euros nets, soit 8 millions de personnes supplémentaires.

Pour les couples avec 2 enfants, la barre est à 2150 euros nets, soit 8 millions de personnes supplémentaires. 

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Nous arrivons alors au chiffre effarant de 26 millions de personnes n'ayant aucune marge de manoeuvre, aucune liberté ni maintenant ni pour le futur et leur descendants. Nous ne sommes pas loin de la moitié de la population française.

Nous sommes loin des chiffres du seuil de pauvreté statistique. La fracture sociale de 1995 est encore là et solidement installée.

Le deficit de démocratie n'est-il pas là? On peut donc considérer qu'il y a 40 millions de personnes pauvres en France par rapport à un standard de vie digne. Elles sont au
au bord de l'asphyxie financière, du surendettement structurel. Ce petit calcul montre aussi à quel point la conception d’un urbanisme contraignant une population à l’usage individuel de la voiture, à des énergies fossiles pour se chauffer, à l’exil urbain pour trouver un prix du foncier supportable et un logement agréable est calamiteux dans une dynamique sociale.

Il y a bien près de 30 millions d'esclaves en France. Ce pourrait être le titre choc d'un livre.

Il est grand temps de revoir les calculs d'aides et la fiscalité pour résoudre les problèmes d'inégalités croissantes auxquels nous avons à faire face. Nous n'en prenons pas le chemin.

 

Il en est de même pour les petites et moyennes entreprises, pour qui le ticket d’entrée sur certains marchés monopolisés par les grands groupes est trop élevé.

 

Quand au grenelle de l’environnement, sans une réforme profonde de l’administration, l’ADEME, la DRIRE, les préfectures etc…, aucune loi ni règlement ne sera efficace. Les tracasseries administratives auront raison de toutes les bonnes volontés. L’administration doit aider à la transformation de nos modes de vie, donc de la demande, et non à la reproduction de l’offre des lobbies industriels actuels. Les 20 millions de ménages en voie de surendettement n'auront pas la trésorerie pour investir dans la transformation des usages de l'énergie. Certes, les taxes sur les activités polluantes vont aider les plus aisés à modifier leur mode de consommation, mais seules l'innovation et l'intelligence collective pour transformer les usages permettront de sortir de ces sables mouvants, la transformation des modes de production d'énergie ne suffira pas. 

 

Voilà le vrai défi que nous avons à relever, en particulier comment faire en sorte que se loger et se déplacer coûte moins cher aux français, comment on peut financer l'université de manière innovante (voir ci-dessous), comment on peut permettre aux français de s'enrichir (et ce n'est pas quelques heures de travail en plus par semaine qui changeront la structure profonde de notre économie).

 

Comme le disait Einstein, on ne peut résoudre les problèmes du pays avec les mêmes schémas de pensée et les mêmes modes managériaux que ceux qui ont servi à créer ces mêmes problèmes.

Or le gouvernement, sous l’étiquette de réformes profondes et une communication velléitaires, ne modifie les choses qu’à la marge.

 

Voici un exemple de proposition innovante pour financer un accroissement significatif du budget des universités.

 

Ce n'est pas 1 milliard d'euros par an que l'université a besoin mais 10 pour rattraper son retard. Je pense qu'il ne faut pas tromper les français sur le sujet, ce que l'on fait actuellement.

Il faut rendre les français responsables de leur avenir, les inciter à investir plus qu’à consommer.

 

Le niveau d'inscription moyen est de 180 euros par an et par étudiant en France (source Jacques Marseille).

 

Questions: comment augmenter les droits d'inscription en faisant participer un maximum de français (assiette large) et les autres acteurs que sont l'état, les entreprises, les collectivités territoriales, les marchés financiers.

 

Je propose que dès la naissance d'un enfant, on prélève un impôt qui serait une sorte d'épargne obligatoire placée sur des fonds communs de placement garantis par l'état et abondés de la même somme par tous les autres acteurs, à l'image des plans d'épargne entreprises. Le ménage met 100 et les autres acteurs les 100 autres.

 

Petit calcul de coin de table: si on veut passer les droits d'inscriptions à 1800 euros par an sur 7 ans d'études d'un enfant (on admet une réorientation et un redoublement), il faut préparer un capital de 12600 euros sur une vingtaine d'années. Rappelons que le cac40 sur 30 ans apporte une moyenne de 7% par an. Cela représente 30 euros par mois (à 5% par an de la valorisation de l'épargne) à se partager entre tous les acteurs, ce qui est relativement indolore pour les ménages. Pour l'état, cela représenterait le coût de l'abondement dont le curseur est à définir. On peut aussi envisager que ce soit l'employeur du ou des parents qui abonde ou tout autre partage. L'avantage de ce système est qu'il oriente une partie des flux financiers vers l'avenir du pays, et c'est là où le système est conforme aux valeurs du modem (économie aux services de la justice, donc justice en 1 et économie en 2). Ce système responsabilise aussi car il permet aux français de prendre conscience de la nécessité de préparer l'avenir. On diminue un peu la consommation matérielle et on investit massivement dans l'économie de la connaissance. 

 

Ensuite, il faut regarder le financement de la phase d'initialisation du système pour le perfectionner. 

 

Ceci serait une méthode intelligente pour rediriger une partie de l'argent de la finance vers l'université sans augmenter l’impôt ou les taxes. 

 

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commentaires

K
Bonjour, vous pouvez venir rejoindre la communauté de blogs sur le développement durable : http://www.over-blog.com/com-1029321632/Developpement_Durable.htmlDurablement votre!!!!!Gw.
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N
L’incompétence du gouvernement<br /> En découvrant l’immobilisme de la préfecture de CAEN sur l’affaire de pollution de la ZNIEFF de Cabourg, nous ne pouvons que constater l’impuissance et le j’menfoutisme des gens qui gouvernent ce pays.<br /> La communauté de commune à pour obligation de trouver un terrain pour les gens du voyage (grand passage). Mais voila, en Normandie, les maires ne veulent pas êtres ennuyés avec ces gens la et on les embourbes dans une zone naturelle remarquable ZNIEFF (type1et2), zone inondable et sur un terrain ou poussent bien évidement des plantes plus que protégées (Nivéoles). Quatrième année que la préfecture et la communauté de commune prennent cet endroit pour une décharge à ciel ouvert http://varaville.ifrance.com<br /> C’est du provisoire, on cherche un autre endroit, etc etc. ils vont même jusqu'à nous baratiné en disant (nous avions plusieurs terrains mais ils ne conviennent pas car ils ne sont pas accessibles et n’on pas d’arrivée d’eau). Le gouvernement prend les Français pour quoi ???<br /> Celui la en ZNIEFF n’avait pas d’arrivée d’eau, ça a coûté la peau des fesses, mais vous l’avez amenée. Il n’était pas accessible, ça a aussi coûté la peau des fesses, mais vous l’avez rendu accessible.<br /> Le ministère de l’environnement est complètement absent dans cette région, on déverse dans la rivière des centaines de litres de fioul, huile de vidange, javel, toilettes chimiques etc. Les poubelles, la ferraille et tous ce que l’on peut y jeter. La préfecture nous ment, elle ose dire qu’en 2007 il y avait des toilettes ! C’est lamentable. La communauté de commune ment autant en disant que les gens du voyage ne sont la que 2 mois, alors qu’ils sont la plus de 6 mois ! C’est pitoyable. <br /> En fin de saison je retrouve les animaux sauvages avec du pus dans les yeux, ou tout simplement crevés à la surface de l’eau. La préfecture ne déplace personne pour constater non, elle préfère étouffer cette affaire qui pue.<br /> Alors quand j’entend parler de grenelle, de développement durable, que le gouvernement à fait de l’environnement une priorité et que je vois cela http://cabourgeais.ifrance.com/<br /> Croyez bien que je « pleure de rire » en regardant tous ces ministres avec leur sourire sortant de l’Élisée, ils me font vraiment penser à ceux des guignols sur canal à la différence que ceux des guignols paraissent plus crédibles.<br /> Nativelle P Cabourg pnativ@voila.fr
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C
Nous sommes effectivement devant ce paradoxe où les reformes de structure ne peuvent venir des structures elles-mêmes....dont celles des partis politiques eux-mêmes. D'où l'intérêt de comprendre le processus de structuration, ni infra ni super-structure comme le pensait Marx et beaucoup d'autres encore après lui. Soit finalement une question de modèlisation théorique pour comprendre ce que nous sommes nous-mêmes en tant qu'humains, et donc arrêter toutes ces politiques au doigt mouillé en fonction de l'inspiration ou de la mode du moment.
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