Le nucléaire constitue-t-il vraiment une alternative permettant de satisfaire la contrainte d'indépendance énergétique? Les politiques français, américains l'affirment, appuyer par les médias sans analyse approfondie.
Bien évidemment, cet argument ne sert que de faire valoir pour l'industrie nucléaire. En effet, cette source d'énergie ne sert qu'un usage limité: l'électricité, elle-même représentant une faible part de la consommation énergétique finale totale . La majeure partie de l'énergie issue du pétrole est consommée dans les transports et le chauffage, et l'économie dépend beaucoup plus des transports que de l'électricité. Sauf à dire que le transport et le chauffage pourront tourner à l'électricité, ce qui est quasi impossible dans les délais voulus et avec la quantité voulue, affimer que le nucléaire est un vecteur d'indépendance énergétique est un leurre. Cela relève de la plus pure démagogie. Le président américain joue une fois de plus la partition du monde plus sûr et plus propre. Après avoir employé le même vocabulaire pour l'Irak, il remet cela pour le nucléaire. Il se prépare donc à un double echec car la population américaine ne lui pardonnera pas de lisser le prix du pétrole s'envoler alors que l'alternative ne sera pas prête. Le président américain n'a pas intégré les différentes échelles de temps. Ses propos ne sont donc qu'incantatoires. Cette politique n'amènera pas à un monde plus propre et plus sûr.
La première arme pour obtenir une indépendance énergétique durable vis à vis du pétrole et même du gaz est de passer une vitesse dans les démarches d'efficacité énergétique. Aujourd'hui, on sait construire un bâtiment à 15kWh par mètre carré et par an en chauffage, on saurait diviser par 4 le nombre de kilomètres parcourus en voiture si on passe une vitesse dans la mise en place des transports publics et des démarches de management des mobilités avec une bonne articulation des réseaux urbains et interurbains.
Si cette politique est mise en place, alors les énergies propres auront toute la place qu'elles méritent et le nucléaire devient obsolete, sauf à dire qu'on en a besoin comme vitrine technologique, ce qui est une autre histoire.