Le 9 Juin avait lieu à Paris la convention Europe du Modem animée par Marielle de Sarnez. Les intervenants étaient de grande qualité. Il est transparait qu’un grand mouvement démocrate européen est naissant entre la Grande-Bretagne, l’Italie; l’Allemagne y viendra.
Je vais résumer quelques interventions dans plusieurs articles.
La première question posée par Marielle était : existe-t-il un modèle social européen ? Jérôme Vignon, qui a été directeur du thème protection sociale et intégration à la commission européenne, a ouvert les interventions.
Au moment de la présidence britannique en 2005, le discours dominant était le suivant :
Il est impossible, vue la diversité des pays européens, de trouver une harmonisation sociale. La tendance était vers le moins d’Europe, le moins de règles, le moins de dépenses, en laissant de côté ceux qui sont le plus en difficulté.
Le modèle social européen peut se définir comme l’investissement sur le maillon faible avec l’idée que si on mise sur l’ensemble d’une population y compris sur le maillon faible, alors la collectivité entière gagne.
Les historiens et les sociologues ont ainsi montré que le modèle social européen existe. Il se caractérise par un contrat de travail de longue durée assurant une protection de l’employeur et de l’employé, par l’existence de corps intermédiaires, une solidarité universelle garantissant contre les risques de la vie pour que chacun garde son potentiel de citoyen. Il se caractérise aussi par le fait que le travail n’est pas une marchandise.
Les dépenses sociales représentent en Europe 30% du PNB. 18% des dépenses sont affectées à la fonction protection et 13% à la fonction préparation de l’avenir. Il nous faut essayer d’inverser ce rapport pour nous concentrer plus sur la préparation de l’avenir. La scandinavie, l’Autriche, l’Espagne et les Pays-Bas vont dans cette direction en définissant clairement les rôles entre l’état, les corps intermédiaires, les entreprises, les salariés.
16 millions de personnes en Europe sortent du système éducatif sans diplôme. Or la formation initiale conditionne le potentiel pour suivre les formations continues. Ces 2 formations sont les piliers pour une bonne préparation de l’avenir.
Le vieillissement de la population va nous contraindre à mieux accueillir les migrants qui subissent de plein fouet les inégalités en matière de santé et de retraite.
En fait, il faut savoir que les pays émergents d’Asie attendent de l’Europe que nous les aidions à construire un modèle social de préparation de l’avenir.