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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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7 janvier 2007 7 07 /01 /janvier /2007 23:33

06.01.2007

La lettre de Corinne Lepage-n°14 - Agir pour être

LA MALADIE DU « ON » 

 Combien de fois n’ai-je entendu ce « on » quasi maladif qui semble justifier la pire résignation et l’abandon. On ne peut rien faire, on nous cache tout. À cela s’ajoute l’autre, celui qui agit contre le bien commun.
Les États-Unis qui polluent bien plus que nous et réduisent à néant mes efforts pour limiter mes émissions de CO2. L’agriculteur qui gaspille la ressource en eau en irriguant son maïs subventionné… La liste est longue de ces autres qui m’inciteraient à ne rien faire. Je voudrais profiter de cette année nouvelle pour faire un voeux, celui de la substitution du « on » par un « nous » collectif et intelligent.
Je souhaite que nous cessions de croire que nous subissons alors que nous sommes bien les acteurs de notre vie. C’est par nos actes que nous donnons sens à notre démocratie, en tant que partie prenante active d’un tout que nous construisons collectivement. Une année d’élection présidentielle, ce pourrait être cela, la prise en compte par chacun d’entre nous de son pouvoir effectif, par-delà le vote.
Les Françaises et les Français semblent avoir perdu confiance avec le monde politique et la classe médiatique. Ce petit monde confit qui se pare des meilleures intentions pour lasser avec un conservatisme d’ancien régime.
La politique, cette force vivante de toute démocratie, est aujourd’hui dans les assemblées spontanées, les conseils d’associations, sur le net. Mais doit-elle pour autant abandonner nos institutions à mille petits marquis qui se partagent les rôles dans un théâtre d’ombre ? Ce désaveux constaté devrait m’inciter à rester active dans mon métier d’avocate de l’environnement et de membre associative.
Ce serait alors tout simplement admettre l’échec de notre République, accepter que deux mondes cohabitent en s’ignorant. Je crois fermement que nous devons réinvestir tous les champs du réel et tenir pour acquis que la sphère politique nous appartient.

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