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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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11 février 2007 7 11 /02 /février /2007 19:28

Voici une lettre envoyée aux médias par Guy Fichet de Ouistreham et mon commentaire à la suite:

POLLUTION  QUI  A   DIT  POLLUTION ?

 

 

 

Actuellement vous ne pouvez pas ouvrir un journal ou regarder une télé sans que l’on vous parle de pollution. (A juste titre)

    Mais si nous parlons de pollution, il ne faudrait peut être pas mettre tout le monde dans le même panier.

    Lorsque l’on parle de pollution industrielle, les entreprises sont accusées de trop polluer et de ne pas acheter de droit à polluer.

    Certes , il y à certainement des efforts à faire mais ATTENTION : Si nous sommes trop sévères, elle délocaliseront avec un désastre de plus pour l’emploi. La fumée fera quand même le tour de la terre.

     En ce qui concerne la pollution automobile, c’est encore pire :

 Les automobilistes sont bien obligés de conduire  ce que les constructeurs leurs proposent en évitant tous les parcours inutiles bien sûr.

Beaucoup d’efforts et de recherches ont été faits ( voitures Hybrides,Electrique, ect)

Mais en ce qui concerne le transport de marchandises tout le monde est muet, y compris Nicolas Hulot.

Les LOBBYS routiers sont-ils aussi puissants au point d’avoir rendu tous les médiats et certains défenseurs de la nature complètement aveugles ??

       Un journal spécialisé dans le transport à estimé à 1000 le nombre de camions sens/jour entre le tunnel sous la manche et Perpignan.

Je me suis livré à un petit calcul rapide :

Tunnel…Perpignan égal 1000 Kms : Un poids lourd consomme en moyenne 35 litres/100

CALCULONS : 2000 poids lourds sur 1000Kms avec 35 l/100 égale 700Tonnes de gasoil de brûlés chaque jour.     700 T/J  multiplié par 250 jours ouvrables soit  175000 Tonnes.

 

           Vous avez bien lu 175000 tonnes brûlés par an et sur un seul axe.

 

Dans la même étude nous pouvons lire que 80 pour 100 de ces camions sont étrangers.

               (Portugais , Espagnols ou venant de l’Europe du nord)

Ils traversent notre pays sans aucune retombée économique , polluant, détruisant nos routes et provoquant un grand nombreux d’accidents avec les blessés et les morts qui en découlent.

       La Belgique vient d’interdire les sauts de puces sur son territoire avec les avions à cause de la pollution et du bruit.

Messieurs les politiques Français un peu de courage : Légiférér :

Interdiction de transporter les marchandises par la route sur une distance de plus de 500Kms dans un premier temps. Privilégiez le train ou la voie d’eau.

 Sur l’axe Tunnel.. Perpignan avec 20 Trains jour/sens, la consommation du gasoil sur cet axe

serait ramenée à 35000t/an ce qui est encore trop mais nettement mieux.

Si nous voulons sauver la planète, il faut être ferme .

Si nous ne faisons rien, dans 10 ans nous ne pourrons plus rouler sur les routes FRANCAISES.

 

Guy Fichet

OUISTREHAM

 

mon commentaire:

 
Je me dois de répondre avec des données globales et relatives. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas légiférer sur le point que vous évoquez.
 
Quand on parle de la pollution des transports, il faut analyser l'ensemble. Malheureusement, nous sommes obligés de recadrer les raisonnements en fonction de la réalité actuelle.
 
Le trafic routier dans son ensemble représente 40% des émissions et consommations et les voitures particulières 60%. Le trafic aérien ne représente que quelques% de l'ensemble.
 
Mais vous avez raison sur un point, dans le domaine du transport en général, on arrive vite à des chiffres énormes en consommation d'énergie fossile. Le transport représente environ 1/3 des consommations et 1/4 des émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Eff"ectivement, si nous exportons nos modes de vie à la Chine et l'Inde, alors nous courons à la catastrophe environnementale.
 
Comme je le disais, il faut analyser globalement le problème et hiérarchiser les priorités.
 
Un chiffre pour illustrer:
 
Il y a 30 millions d'automobiles en France, 800 millions dans le monde. Chacune consomme 1 tonne équivalent pétrole, soit  30 milions de tonnes équivalent pétrole pour le parc français, 800 millions dans le monde. Les réserves prouvées en 1999 étaient évaluées à 200 milliards de tonnes.
On voit donc que l'effort prioritaire à faire est sur les 450 milliards de kilomètres effectués par les voitures particulières.
 
En terme de trafic, le trafic longue distance en camion ne représente que quelques % du trafic globale. Par exemple, à Rouen, sur les 45000 véhicules qui circulent tous les jours avenue du Mont-Riboudet, 8% représentent les poids lourds.
 
Dans les déplacements poids lourds, 80% font moins de 150km.
 
Dans le tonnage de marchandises transportés, en ville, la moitié est transportée par les particuliers eux-mêmes dans leur voiture.
 
Bien sûr, il faut valoriser le ferroutage, la voie d'eau et légiférer. Mais il ne faut pas s'illusionner sur l'impact positif de ces actions sur l'environnement global de la planète. En sus, il faut que ces nouveaux modes de transports soient industriellement efficaces.
 
On voit qu'en élargissant la réflexion, on sort des discours simplistes développés dans les médias et cela nous oblige à être plus innovants et plus complets dans nos réponses. La face émergée de l'iceberg camion ne doit pas nous dédouanner de réduire notre consommation de kilomètres en voiture particulière, surtout en milieu urbain. Pour les solutions innovantes, je vous renvoie aux quelques articles du blog transports.
 
Le fil rouge des vraies solutions est de développer des logiciels d'organisation des transports pour augmenter les tonnes marchandises par camion, le taux d'occupation des véhicules particuliers, et d'articuler de façon efficace les modes de transport entre eux. Un autre volet à travailler est de favoriser les circuits économiques courts.
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commentaires

C
BonjourJe veux bien prendre le train au lieu de ma voiture, mais voici mes petites expériences :J\\\'habite à Montlhéry (91) et je vais souvent ch ma fille à Brécey (50). Je dois donc prendre le train à Montparnasse (direction Grandville) mais je n\\\'ai guère de choix et je dois donc partir de la maison (3,5kms de la gare) env 1h30 avant le départ du dernier train ce qui presque impossible, vus mes horaires. Avant, je pouvais laisser ma voiture à Versailles (+ pratique) mais la SNCF a supprimé cet arrêt pour économies. Alors je suis obligée d\\\'aller à Dreux en voiture (1h30)  parce qu\\\'il n\\\'y a pas de correspondance et trouver 1 parking (qui devrait être gratuit pour encourager les transports en commun) pour descendre à Villedieu...si bien que je mets autant de temps qu\\\'en voiture. C\\\'est bien sûr moins fatigant, mais quand nos politiques seront obligés de prendre les transports en commun pour se rendre compte de la réalité ?C\\\'est bcp + facile d\\\'aller à Marseille !Merci de bien vouloir me lire...CG
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F
Bonjour,<br /> Pour apprécier ce genre de problèmes, il faut les envisager sur la longue durée. Si l'homme de Cro-Magnon avait arrêté de tailler le silex sous prétexte que les réserves de silex dans le monde sont limitées, nous n'aurions jamais quitté nos grottes. De la même façon, il faudra se passer un jour des hydrocarbures puisque leurs réserves sont limitées et passer à d'autres modes de transport ou d'autres types de  carburants, si possible renouvelables. Mais il faudra aussi que ces nouveaux modes de transports ne ralentissent pas nos gains de productivité, autrement dit qu'ils aient au moins la même rapidité et la même souplesse d'utilisation que la voiture individuelle équipée d'un moteur à explosion sans ses inconvénients. Il faudra en particulier que les prélévements sur la nature pour construire et faire rouler ces véhicules soient moindres et énergiquement plus efficaces. Sinon, nous assisterons à une contraction de notre richesse et à un aggravement de nos problèmes environnementaux, contrairement à ce que prétendent les adeptes de la décroissance. Pour résoudre nos problèmes environnementaux, nous avons en effet besoin d'investir. Or, si nous nous appauvrissons, la part de notre revenu que nous pourrons consacrer à nos investissements diminuera.<br /> C'est exactement pour la même raison que je ne comprends pas l'hostilité des écologistes aux autoroutes et aux rocades.<br /> D'abord une autoroute ne crée pas le besoin, contrairement à ce qu'on entend dire souvent. Comme le démontre Jean Poulit pour l'Ile-de-France, chiffres à l'appui (in Le Territoire des hommes), le nombre de déplacements des Franciliens est remarquablement stable dans le temps: il est de 3,5 déplacements par habitant et par jour depuis 1976 alors que le nombre de km autoroutiers de cette Région a considérablement augmenté depuis 76. Autrement dit, une autoroute n'augmente pas le trafic global, elle permet simplement d'aller plus loin dans le même temps. Ce qui augmente le trafic des camions, c'est le flux tendu, pas les autoroutes.<br /> Ensuite, une autoroute est énergétiquement plus efficace qu'une nationale ou qu'une voie urbaine. Par sa morphologie, elle évite les décélérations et accélérations continuelles et augmente l'efficacité énergétique des voitures. Rappelons que c'est le nombre de tour/minutes qui détermine la consommation d'une voiture, pas sa vitesse. La voiture de ma femme, par ex. a une valeur du couple de 3000 tours/minutes, c'est-à-dire qu'elle atteint son maximum d'efficacité énergétique à 3000 tours. Or, en 5e, elle atteint les 3000 tours/minutes aux alentours de 110 km/h. Donc, il faudrait limiter la vitesse sur autoroute à 110 km/h pour la voiture de ma femme, soit à peu près aussi la vitesse-limite actuelle sur les autoroutes américaines. Ajoutons que si la voiture de ma femme avait une 6e vitesse, elle pourrait rouler en 6e à 130 km/h sans dépenser un ml de plus d'essence qu'actuellement à 110 km/h.<br /> De plus, une autoroute tue et blesse beaucoup moins qu'une nationale ou qu'une voie urbaine. Elle produit moins de souffrance pour les familles et moins de coûts inutiles en terme de santé publique pour la société.<br /> Enfin les autoroutes développent les territoires et donc augmentent les gains de productivité dont nous aurons besoin pour changer nos modes de déplacements dans l'avenir; à condition de savoir orienter ces gains vers des formes durables de production.<br /> Les gains de productivité, c'est comme un silex, tout dépend comment on s'en sert. Un silex, on peut s'en servir pour tailler mieux la viande de mammouth ou pour découper son voisin en tranches. C'est à nous de décider de notre avenir.<br /> Amicalement<br /> Fabrice Descamps
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D
Je commente la phrase suivante qui comporte des erreurs de raisonnement majeures:<br /> "D'abord une autoroute ne crée pas le besoin, contrairement à ce qu'on entend dire souvent. Comme le démontre Jean Poulit pour l'Ile-de-France, chiffres à l'appui (in Le Territoire des hommes), le nombre de déplacements des Franciliens est remarquablement stable dans le temps: il est de 3,5 déplacements par habitant et par jour depuis 1976 alors que le nombre de km autoroutiers de cette Région a considérablement augmenté depuis 76. Autrement dit, une autoroute n'augmente pas le trafic global, elle permet simplement d'aller plus loin dans le même temps."<br /> Il y a plein de contradictions dans ce raisonnement et des erreurs majeures. Tout d'abord, il faut compter en voyageur km et en véhicules km et non en nombre de déplacements. Oui, les distances se sont allongées. Quand on dit, les rocades et les autoroutes créent le besoin, cela veut dire qu'étant donné la priorité donnée par les pouvoirs publics aux investissements routiers, on a favorisé l'éloignement domicile travail et on a modifié considérablement la densité de véhicules sur un espace donné.<br /> Le nombre de véhicules kilomètres a considérablement augmenté aussi. Le besoin de voitures ne se caractérise pas en nombre de déplacements par jour, mais en nombre de kilomètres parcourus. Oui, les autoroutes et les rocades, en l'absence d'alternatives, créent un appel d'air pour les voitures. <br /> C'est la répartition des véhicules sur l'espace qui est en cause et le nombre de véhicules km. <br /> Le taux de motorisation des ménages a considérablement augmenté depuis 1976. <br /> Il faut donc arrêter de construire des autoroutes et des rocades inefficaces (vitesse moyenne faible par rapport à la capacité maximum et faible productivité car le taux d'occupation des véhicules est faible).<br /> Quand on parle d'investissements, on parle d'investissements matériels. Il faut aussi parler d'investissements dans les logiciels de gestion des mobilités. Le rendement de l'investissement est très supérieur car le coût faible pour une performance meilleure.<br /> La notion de décroissance des écologistes est mal comprise. Il faut faire décroître les biens et services impactant négativement l'environnement et en faire croître d'autres. Il faut créer une nouvelle économie (nouvelle agriculture comme la technologie BRF sans arrosage, sans intrans, nouvelle mobilité comme les taxis collectifs temps réel, isolation des logements plutôt que changer le système de chauffage, etc...).<br /> Les discours sur l'opposition croissance et décroissance n'ont aucun fondement. Ils ne servent qu'à tromper l'opinion pour discréditer le discours sensé des écologistes. Le discours écologiste, en tout cas celui de cap21, est de marier efficacité économique et écologique. C'est exercer les fonctions de la vie à consommation minimum. <br /> Certes, faire du logiciel coûte 100 fois moins cher que faire des routes. Il y a donc une baisse des flux monétaires, mais il y a augmentation d'efficacité et de productivité.<br /> Voilà pourquoi nous sommes contre le développement à l'infini des rocades et autoroutes.
C
Le problème est justement celui de favoriser les circuits courts. Comment faire sinon en taxant progressivement et de de plus en plus, à pouvoir d'achat constant, les ressources fossiles?<br /> Ch Delanoë 
Répondre
D
Oui, il faut le faire, mais progressivement. De plus, cela permettra de lisser les sautes d'humeur du prix du pétrole.