Le développement durable se définit, selon le rapport Bruntland, comme un système qui satisfait les besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des générations futures.
Une définition plus opérationnelle consiste à dire: c'est un système qui permet d'assurer les besoins essentiels de la vie dans des conditions satisfaisantes de confort en consommant un minimum de ressources.
La mobilité cyclable répond tout à fait à cette définition pour les courtes distances.
En matière d'économie, la règle du marché est: ce qui est rare est cher. L'emprise sur la voirie d'un vélo est de 80 cm sur 2m soit 2 mètres carré, 5 fois moins que l'automobile. Il est donc logique que l'automobile paye plus cher l'espace qu'elle occupe. Cela devrait inciter aussi les élus locaux à laisser plus de place encore aux vélos, d'autant qu'alors la fluidité de la circulation s'améliorerait considérablement pour les gens qui en auraient vraiment besoin et l'espace de stationnement serait décongestionné.
D'autre part, les coûts de non qualité du système automobile en matière de santé publique sont énormes, chiffrés à 3 milliards d'euros par an environ. Au niveau santé, la comparaison entre le vélo et la voiture pour les cours déplacements se fait au niveau de la sédentarité. Les effets de la sédentarité des automobilistes sur la santé publique sont nettement supérieurs au coût des victimes d'accidents de la circulation à vélo. (voir la thèse du docteur Saladin à l'université de Rouen).
Le changement du type de motorisation cher au lobby automobile, aux associations d'automobilistes et aux journalistes est loin de satisfaire seul aux exigences de la mobilité durable sans revoir les usages. Il y a là un champ d'innovation, de créativité, de création d'entreprises et d'emplois absolument considérable.
Economiser une voiture sur deux pour un ménage lui assure une solvabilité durable et une accumulation de patrimoine de 500 000 euros environ pour une valorisation de 4% net par an.
On est là pleinement dans l'internalisation des coûts externes, indispensable à tout début de réflexion sur la mobilité durable.
On ne comprend alors pas la lenteur du développement du vélo dans nos agglomérations, mise à part des villes comme Bordeaux ou Strasbourg ou Lille, exceptions qui confirment la règle.
Ne parlons pas des villes allemandes, belges, scandinaves, qui ont des décennies d'avance sur nous et bientôt espagnoles et italiennes qui vont nous dépasser et nous rattraper.
L'espoir réside dans nos jeunes cadres et ingénieurs, leaders naturels dans les changements de comportement de mobilité. De plus en plus de parents reviennent à l'accompagnement scolaire à vélo. Mesdames et Messieurs les élus, gérer, c'est savoir anticiper les évolutions, repérer les aspirations de la jeunesse pour un avenir meilleur à tous les niveaux. Alors, où est le courage politique?