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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 22:47

Notre président a une fois de plus usé de son formidable talent oratoire pour dresser les méchants écologistes intégristes contre les agriculteurs bretons dont les rejets posent un problème considérable de qualité de l'eau et de fabrication d'algues vertes due aux rejets de nitrates.

 

Notre président n'a décidément rien compris à ce qu'est le développement durable, le mariage de la compétitivité économique avec le rejet minimum de déchets et la consommation minimum de ressources.

 

Notre président n'a jamais mis les pieds dans un service qualité d'entreprise pour dire ce qu'il  a dit. Il veut résoudre le problème des algues en massifiant la méthanisation des algues pour produire de l'énergie et fournir aux agriculteurs un revenu complémentaire. On est donc dans la réparation des dégâts sans s'orienter avec fermeté dans une minimisation des rejets et dans la prévention. La méthanisation est utile à massifier, mais pas comme cela.

 

Dans une entreprise, la politique qualité consiste à minimiser les rebuts, les retravaillages, dès la conception des produits pour diminuer les coûts de revient. C'est la seule politique qui permet de ne rien gaspiller et d'être compétitif. Toyota l'applique depuis longtemps, suivi aujourd'hui par toutes les entreprises qui produisent. Pourquoi les agriculteurs n'apprendraient-ils pas, par la formation, l'intelligence dans l'agronomie, la haute technologie agronomique reposant sur un minimum d'intrans les bonnes méthodes de production comme l'agriculture BRF. Ce ne sont pas des efforts à faire pour eux, c'est simplement s'améliorer constamment et faire son travail de tous les jours comme il faut en tenant compte de son impact sur son environnement.Il s'agit de jouer gagnant gagnant.

 

La politique environnementale d'un pays doit s'inspirer de la politique qualité dans les entreprises. Elle doit être rassembleuse, jouer gagnant gagnant. C'est ce que tous les écologistes ont fait depuis longtemps, hors de tout intégrisme, contrairement à ce que dit notre président, mais en subissant sans arrêt la pression des lobbies. On se demande où sont les vrais intégristes. Nous sommes en face d'un intégrisme du productivisme d'un autre âge. La parole présidentielle qui divise, caricature, se disqualifie. Décidément, notre président et son gouvernement n'a plus sa place dans ce pays qui attend un élan d'enthousiasme pour se tourner vers un nouveau siècle où tout est à faire et à refaire à la fois sur le plan économique, social, fiscal et environnemental. Nous assistons tristement à la fin d'un  monde où poursurvivre, un gouvernement donne dans l'excès le plus caricatural.

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commentaires

G
<br /> <br /> Bonjour Dominique,<br /> <br /> <br /> Pour poursuivre ta démonstration sur les solutions abérantes proposées par notre président pour réduire le phénomène des marais vertes. Je tiens à préciser que la méthanisation ne réduit en rien<br /> la quantité d'azote produit par le territoire, l'azote passant d'un état liquide à un état gazeux et se retrouve par conséquent dans l'air. Nous ne faisons par conséquent que repousser le<br /> problème et faire du green washing agricole, ce qui est déjà le cas aujourd'hui avec un compostage des algues vertes qui est ensuite valorisé comme fertilisant - nous utilisons par conséquent des<br /> algues vertes comme une nouvelle source d'intrant (nitrate).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour ne citer qu'un chiffre, la préfecture de Bretagne estime l'enveloppe budgetaire consacré aux algues vertes à 1 milliard d'euros depuis les années 90. Un travail d'évaluation des politiques<br /> publiques, une réelle réflexion sur les démarches et actions à mettre en oeuvre doit être entreprise aujourd'hui (ps. ce qui a été fait en baie de Lannion).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le sujet est néanmoins relativement complexe.<br /> <br /> <br /> ps. je serais heureux d'échanger avec toi sur le lean management appliqué à l'agriculture pour comprendre ta position.<br /> <br /> <br /> Gwenael.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> En fait, vue de ma fenêtre, la méthanisation n'est à massifier que pour produire du biogaz, mais à partir de déchets non impactants sur l'environnement, par exemple, les mauvaises herbes et<br /> autres déchets agricoles, les déchets organiques ménagers, c'est à dire les déchets ayant absorbé le CO2. Ainsi, le biogaz a un bilan carbone neutre. Voir le document de Myckel Schneider sur les<br /> bilans carbone des sources d'énergie.<br /> <br /> <br /> Par contre, pour les algues, on est quasiment dans une production de matière première issue d'une mauvaise gestion agricole, et là, c'est catastrophique.<br /> <br /> <br /> D'autre part, très peu d'agriculteurs ont naturellement le raisonnement de produire à déchets minimum et à consommation de ressources minimum, souvent par manque de formation. Par exemple,<br /> l'agroforesterie ou la technologie BRF sont très peu diffusées, encore moins le couplage entre les deux. La gestion de la qualité moderne est relativement méconnue dans les lycées agricoles.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />