Le reportage d'ARTE présenté par Carole Gaessler sur les mines de cuivre en Zambie révèlent la responsabilité du FMI et de la banque européenne d'investissement dans la dégringolade d'un pays pourtant sans corruption ni dictature.
Deux ans d'enquête auprès de tous les acteurs ont abouti à ce constant dont l'occident n'a pas à être fier. Nous sommes là à la limite du crime contre l'humanité car on fait mourir des populations entières à petit feu. C'est moins spectaculaire que des génocides guerriers, moins vendeurs d'images chocs, mais tout aussi désastreux.
Ce pays était un des plus riches d'Afrique. Les revenus apportés au pays par les mines de cuivre ont servi à monter une ribanbelle d'écoles et d'hôpitaux. L'argent a donc bien été utilisé par le gouvernement Zambien.
Le premier choc pétrolier a fait éffondrer les prix du cuivre. Le FMI conseille alors à la Zambie d'emprunter l'argent dont elle a besoin. La crise des taux d'intérêt aux Etats-Unis et en Europe en 1987 fait exploser les frais financiers de la Zambie. Bien évidemment, le FMI oblige la Zambie à vendre et à privatiser à tout va. Tout devient payant et la misère se développe à grande vitesse. Voilà comment la responsabilité des instances financières de l'occident met à genou toute une population. C'est Glencore, un groupe suisse qui s'empare de tout cela. Ce groupe est dirigé par Marc Rich, personnage sulfureux, condamné lourdement pour malversation financière, réhabilité par Mr Clinton (pas très net dans l'affaire) peu avant la fin de son mandat.
La gestion environnementale et sociale de Glencore est encore plus contestable. Une énorme fonderie est adjointe à la mine. Celle-ci déverse des tonnes de dioxide de soufre dans l'atmosphère. Les pluies sont acides et la nappe phréatique est polluée par ces mêmes acides, quoique puissent en dire les responsables opérationnels de ce site.
Ce reportage est à voir absolument à la veille de mettre un bulletin de vote pour un président de la république dont un des rôles internationaux sera de dénoncer ces pratiques et de mettre la communauté européenne devant ses responsabilités.