Il est absolument incroyable de voir le niveau d’improvisation des acteurs institutionnels dans le traitement des conséquences de cette catastrophe. On cherche la solution quand l’évènement est là. Dans l’industrie, une méthode est très connue pour anticiper les problèmes d’exploitation éventuels dans une production. Il s’agit de l’AMDEC. Cela veut dire l’analyse des modes de défaillance, de leurs conséquences et de leur criticité. Cette méthode permet de faire une analyse exhaustive des défaillances potentielles d’une production, d’imaginer et de tester des solutions à priori pour résoudre le problème et ses conséquences.
Il est ahurissant qu’une société comme BP se soit laissé aller à de telles négligences. Dieu Merci, BP n’est pas TOTAL, et elle est prête à assumer. Mais le mal est fait.
Cette catastrophe doit aussi nous faire réfléchir sur l’accident potentiel du nucléaire. Rappelons qu’un évènement à probabilité même faible est certain. On ne sait pas quand il va se produire, mais il se produira. Les conséquences d’un accident nucléaire seront autrement plus sérieuses et à large échelle que celui de la Louisiane.
L’accident pétrolier est à probabilité faible, mais il est arrivé. Il en est de même pour AZF ou Bopal, ou Tchernobyl.
L’autre leçon de cette catastrophe et des autres est l’état de presque panique du personnel technicien. Et cette panique est compréhensible dans une réaction souvent en chaîne dont on ne peut prévoir tous les aléas.
Nous faisons, dans l’industrie, des AMDEC pour des produits insignifiants en risque pour les populations avec un soin tout particulier. Pourquoi ne le fait-on pas pour ces industries à risque?