Un grand nombre de députés UMP ont déposé une proposition de loi visant à l'obligation du port du casque pour les cyclistes. Ceci est récurrent chez nos parlementaires. Les associations cyclables françaises et internationales ont démontré depuis longtemps qu'une telle mesure, loin de régler le problème, ne fait que diminuer le nombre de cyclistes et augmenter l'insécurité routière. La solution n'est pas là mais dans la baisse des vitesses de pointe sur toutes nos routes pour tous les véhicules motorisés.
Voici la réponse que j'ai envoyé à tous ces députés.
"J'attire votre attention que cette proposition trouvera sur votre chemin et vent debout toutes les associations de cyclistes français et européens, et ceci avec une détermination sans faille.
En voici les raisons:
Les traumatismes crâniens sont 5 à 10 fois plus nombreux chez les piétons et les automobilistes et leurs passagers. D'un strict point de vue santé et sécurité publique, si vous imposez cela, alors, il faut l'imposer aux automobilistes, à leurs passagers et à tous les piétons au titre de l'égalité de traitement juridique. Est-ce cela ce que vous appelez le vivre ensemble? Une carapace pour tous?
D'autre part, il est démontré par des études sérieuses que les pays qui ont voulu l'imposer ont perdu leurs usagers du vélo, ce qui a eu pour effet d'augmenter leur insécurité par baisse de l'usage, et le fait que les fabricants améliorent le design des casques ne change rien à cela.
Soyons sérieux, la seule manière d'améliorer la sécurité routière des piétons et cyclistes est de baisser la vitesse de pointe sur toutes les voiries afin de créer une culture globale de conduite apaisée.
En sus, dans nos villes et villages, les associations cyclistes françaises au travers de la fubicy et européennes au travers de l'ECF, appuyés par Monsieur vélo de l'état Hubert Peigné, ont mis en priorité numéro 1 la généralisation de la ville 30 au lieu de 50, le 50 devenant l'exception et non la règle. Ceci aura pour effet de faire baisser aussi l'usage des deux roues motorisés, 5 à 10 fois plus dangereux pour la sécurité sur nos voiries et nos routes. Nous appuierions cette mesure si vous la mettiez en proposition à la place de la vôtre. Vous dites que le nombre de victimes cyclistes augmente, c'est une contre vérité sur une longue période. Si vous enlevez le problème des angle morts, ce nombre diminue encore.
Souhaitant faire progresser une pensée transversale sur ce sujet. Pour information, les associations cyclistes conseillent le port du casque mais veulent qu'on en reste là. Les pays nordiques en sont un exemple.
J'en appelle à votre bon sens."