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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 19:37

Lorsque l'on parle sécurité routière dans le cadre de l'intérêt général et de l'action politique au sens noble (au sens d'un projet politique), il est nécessaire de s'en tenir aux faits réels, aux statistiques officielles de la sécurité routière ou du CERTU.

De quoi parle-t-on? Le vélo est le mode de transport mécanisé le plus sûr de tous. Il ne représente que 5% du total des accidents et 3 à 4% des tués ou blessés et ceci même en tenant compte de l'augmentation considérable de l'usage. Seul un tiers des cyclistes sont responsables de leur accident. A Paris et Lyon, villes ayant installé massivement les vélo en libre services, les accidents en ratio par déplacement ont diminué respectivement de 30 et 40% mesurés sur 18 mois et deux ans.

Le vélo est le seul mode de transport individuel où, quand l'usage augmente, c'est l'ensemble de la sécurité routière qui en profite.

Il y a à peu près 150 morts par an à vélo, la moitié en campagne et la moitié en ville. La plupart des accidents seraient évitables si la vitesse des motorisés était plus faible.

L'explication de ces très bons résultats est simple. On ne peut pas tricher avec la physique. Le nombre d'accidents et la gravité de leurs conséquences dépend d'abord et avant tout de l'énergie cinétique, donc de la masse et du carré de la vitesse. La vitesse amplifie les défauts de comportement. C'est pourquoi il faut encore réduire les vitesses de pointe. D'où le passage à la ville 30 et la baisse à 70km/h sur le réseau secondaire vers lesquelles il faut aller. C'est déjà le cas en Allemagne du Nord sur le réseau secondaire, en France sur une dizaine de villes.

Rappelons que, en agglomération, 90% des deux roues à moteur dépassent régulièrement les limites de vitesse de plus de 90%, selon la sécurité routière.

Alain Juppé lui-même, aux journées cyclab à Bordeaux en Février 2010, a déclaré que le code de la route se mariait mal avec l'usage du vélo et avantageait beaucoup trop la voiture. Aussi, il travaille dans sa ville et son agglomération à la baisse des vitesses des motorisés , au tourne à droite cycliste au feu tricolore, au double sens cyclable dans les sens uniques. C'est une politique ambitieuse qui vise à la continuité d'itinéraires et à l'augmentation massive de l'usage.

Sur la voirie, le danger vient bien plus par les usagers motorisés que par les non motorisés. Il faut prendre acte des réalités objectives et non rester sur des représentations stigmatisantes. En matière de politique qualité, il est essentiel, pour être efficace, de se donner des priorités en fonction des données recceuillies.   

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