Ce 7 mai, nombreux sont ceux qui ont ressenti un grand espoir, une ferveur du peuple de France, et une réelle volonté de travailler ensemble à la création d'une France innovante et motrice du XXIe siècle.
François Hollande vient de créer une dynamique, il reste à conforter une victoire qui se révèle moins large que celle espérée.
A cela 3 raisons, le vote abstentionniste de premier tour favorable à Nicolas Sarkozy, le report des voix de l'extrême droite plus consistant vers le candidat sortant et surtout la consigne de vote tardive de François Bayrou, très mal suivie.
Trois éléments à prendre en compte au moment où se décident les orientations des législatives, pour donner au nouveau président les leviers parlementaires de son action.
Cela pose une nouvelle fois, et peut être enfin, la question du centre, de son autonomie, mais surtout de son projet, qui ne peut se complaire dans des mots et des postures, au moment ou le plus grand rassemblement national possible est indispensable.
C'est en ce sens que nous parlons d'un pôle démocrate, écologiste et républicain, ancré dans la nouvelle majorité présidentielle, non pas en vigie vétilleuse, ou en "cheval de Troie" de la défunte UDF, mais en force de proposition responsable et inscrite dans la durée.
Ce centre a impérativement besoin de faire de la dimension écologique le nœud de la troisième voie parce qu'elle constitue la base de la troisième révolution industrielle. Or, sans relance de la production, sans transition énergétique et économique, sans décentralisation, il n'est pas possible de changer le modèle de développement pour relancer l'emploi tout en s'inscrivant dans la durée.
L'écologie a impérativement besoin d'être au centre de l'échiquier politique pour convaincre le plus grand nombre à la fois de la nécessité du changement et de sa possibilité.
L'écologie politique doit s'inventer comme force de proposition constructive et modérée pour être acceptée par le plus grand nombre. Elle doit être une écologie positive qui n'est plus contre tout mais pour le bien de tous.
Une telle force doit être populaire, comprise comme un bénéfice partagé, inscrit dans le quotidien de chacun. C'est parce que nos concitoyens percevront clairement qu'ils sont gagnants à être écologistes que notre pays avancera dans la bonne voie. C'est pour cela que cette écologie est centriste, non un centre mou mais une vision politique innovante et radicale car allant à la racine des choses: la vie, la chance de vivre ensemble, de partager, l'espoir de donner à nos enfants un monde meilleur. En un mot, nous devons par cette écologie là, redonner un sens au mot bonheur.
Nous avons une chance historique à double titre. Les 5 années qui viennent seront décisives pour notre pays et l'Europe, pour assurer à la fois le maintien de notre rôle majeur dans le monde et la pérennité de notre modèle social et humaniste. Nous devons collectivement gagner la bataille et faire de l'Europe un sujet de fierté. En second lieu, pour les écologistes, c'est le moment ou jamais d'adopter une attitude positive et constructive et le faire dans le cadre d'un vaste rassemblement responsable, clairement dans la majorité présidentielle et ouvert sur toutes les femmes et les hommes partageant nos valeurs.
Corinne Lepage
Députée Européenne
Présidente de CAP21