La ville de Strasbourg a repoussé sa décision de passer la ville à 30 km/h suite à un sondage qu'elle a effectué auprès de sa population. Le résultat était que 45% des gens étaient pour et 55% contre.
Tout d'abord, la question était très mal présentée. Le concept de ville trente consiste en une inversion de logique par rapport à la situation actuelle. En l'absence de signalisation on passe la limite de vitesse de pointe à 30km/h et on signale le 50 par des panneaux par exception. En effet, ce concept permettrait d'apaiser la circulation dans la majorité des voiries urbaines résidentielles, tout en conservant la capacité de mettre à 50 les voiries de transit et de flux. Or les gens ont compris que toute la ville allait passer à 30, même sur des boulevards importants, ce qui est faux.
En sus, la vitesse moyenne des automobiles étant de 22km/h en ville compte-tenu des discontinuités (carrefours), une telle mesure ne changerait rien au mode de vie des automobilistes.
Mais même avec cette question mal posée, 45% des gens se sont déclarés pour, ce qui est considérable. Vivre ensemble la voirie est donc un mouvement fort et conséquent dans la population.
Le courage politique aurait consisté à prendre en compte ce volume d'adhésion plutôt que de s'en tenir à la stricte majorité. Parfois, cela consiste aussi à considérer qu'un seuil suffisant d'adhésion a été franchi.
Notre représentation parlementaire a bien fait voté l'abolition de la peine de mort alors que la majorité de la population à l'époque était contre. Il en est de même de la loi sur l'avortement.
Pourquoi n'a-t-on pas ce même courage en matière de sécurité routière et de mobilité durable ?