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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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20 juillet 2008 7 20 /07 /juillet /2008 13:16
Tous les 4 ou 5 ans, une manifestation marine réunit à Rouen les plus beaux voiliers du monde. Cependant, malgré les efforts de l'agglomération pour amener le public sur le site par navettes, cet évènement reste le royaume de la voiture avec des embouteillages monstres. De plus, malgré la prise de conscience suite au grenelle de l'environnement, les organisateurs ont oublié de promouvoir les déplacements à vélo, seul grand absent de la politique comunication de l'évènement.
 
A une période où le mode de déplacement mécanisé le plus performant en matière de transport durable, le vélo, devrait être un pilier du plan de communication de toutes les grandes manifestations, on peut constater une fois de plus l'absence totale de promotion de ce mode de transport sur le site de l'armada. Pire, une des seules phrases que l'on pouvait lire dans la presse était l'interdiction (une de plus) sur le site. Les piétons avaient largement leur place derrière les hangars longeant les quais, mais aussi les voitures et les deux roues à moteur, reines du bitume et du cerveau de nos décideurs. Les voitures avaient pas loin d'une dizaine de files à leur disposition depuis l'arrière des hangars au Mont Riboudet (deux linéaires longeant la Seine). Par contre, aucun linéaire vélo n'était prévu, négligence coupable, aucune communication ambitieuse pour promouvoir le vélo qui en a bien besoin car le taux de déplacements à vélo est 10 fois plus faible que dans tous les pays du Nord Allemagne comprise.
 Nous aurions aimé un linéaire allant de bout en bout de l'armada avec des parkings vélos tous les 500m. Cela aurait facilité la visite des bateaux pour les gens ne pouvant marcher 5km aller et retour plusieurs jours de suite. Nous aurions aimé un détournement des flux de transit et une limitation de la circulation de véhicules à moteur sur l'ensemble du site. Les associations environnementales souhaitent participer au plan de ciculation de la prochaine session pour en faire celle du transport durable, une armada du 21ème siècle.
 
Dans l'armada 2008, la petite reine fut très très petite.
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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 22:28
La filière nucléaire est-elle vraiment un système énergétique compatible avec le développement durable? Ce petit calcul de coin de table en ordre de grandeur montre que le nucléaire ne peut pas servir d'alibi à la lutte contre le changement climatique, si tant est que l'on puisse encore réguler le climat.

Partons de la consommation énergétique annuelle d'un ménage type ayant un mode de vie auquel pourrait aspirer tout ménage de cette planète.

Prenons les hypothèses suivantes:

hypothèse 1: un ménage type de deux personnes avec deux enfants habitant dans un logement de 100m2 et ayant deux voitures. La maison est équipée d'une machine à laver, d'un réfrigérateur-congélateur, d'un four électrique. Les deux voitures roulent 15000km par an chacune.

Rappel: la consommation d'une voiture est en gros de 1kWh par km parcourue. Nous pouvons ainsi comparer tous les usages de l'énergie.

hypothèse 2: projetons nous en 2050 avec 9 milliards d'habitants et 2 milliards de ménages types.

Le nucléaire répond-il à ce besoin en tenant compte de son cycle industriel, de ses perspectives de déploiement, de la réticence des populations.

Une consommation d'énergie raisonnable se décompose comme suit:

électricité: 3000kWh
gaz (essentiellement chauffage): 25000kWh
voiture: 30000Kwh

Nous avons au total près de 60 000KWh ou encore 60MWh. Nous aurions alors une consommation mondiale de 120 000  millions de MWh.

Ce chiffre est un minorant car il faudrait rajouter la consommation d'énergie des objets consommés, de l'alimentation, bref, tout ce qui fait notre croissance économique  etc...

Il reste à effectuer les multiplications et divisions pour trouver combien de  réacteurs  il faudrait construire et  dans quel délai pour satisfaire les besoins énergétiques du monde en transports, chauffage, électricité.

Rappel: la puissance fournie par un réacteur est de l'ordre de 1500MW  avec  un rendement de 30% et fonctionnant 300 jours par an.  Chaque réacteur fournit alors une énergie de 3 millions de MWh.

Pour satisfaire cette demande mondiale minimum selon ces hypothèses, il faudrait donc construire sur la planète 40 000 réacteurs en 40 ans, soit  1000 par an, soit encore près de 3 par jour. Il est évident que cette source d'énergie n'est pas durable au sens de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour les raisons que je viens d'indiquer, mais aussi parce que les réserves d'uranium dépassent à peine ce délai.

Les arguments consistant à dire que le nucléaire est une réponse à l'après-pétrole ou au réchauffement planétaire sont inconsistants.

Les élites politiques actuelles sont d'une malhonnêteté intellectuelle incroyable en se servant de l'environnement comme d'un alibi. Qu'ils aient au moins l'honnêteté de reconnaître que le choix du nucléaire est purement politique, qu'il relève d'un choix de politique industrielle dans le but de préserver le leadership de notre filière. On aura ainsi un débat plus clair.



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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 22:02
La terre se meurt à toute vitesse.  On savait que l'air, l'eau, le climat étaient profondément dégradés par les modes de vie ocnstruit depuis le 19 ème siècle. Ce que l'on savait moins, tout au moins dans le grand public, c'est que l'érosion des sols, ce qu'il se passe 30cm sous nos pieds. C'est le constat que dresse Daniel Nahon dans son récent ouvrage L’épuisement de la terre: L’enjeu du XXI e siècle (Odile Jacob).

Ce constat met d'autant plus en relief l'agriculture BRF associée à l'agroforesterie comme solution à l'aggradation des sols et non à la dégradation des sols que nous promettent la chimie minérale et les OGM. Il est urgentissime d'orienter les crédits de la recherche sur la vie des sols. Cela devrait être le socle de la politique agricole du Modem. Il y a un aussi énorme effort de formation des agriculteurs à faire.

Vous pouvez aller sur ce blog, dans la rubrique agriculture, consulter les articles concernant cette technique du futur, dont des expériences réussies ont eu lieu en France et en Belgique, au Canada.

Voici l'article diffusé par cap21 Grand-Ouest:

La terre: pelure de vie :

 

Péril en nos jardins

Les sols des champs, des forêts, des jardins sont de plus en plus maltraités. Or, la vie sur Terre dépend des ces 30 cm sous nos pieds !

De mon jardin, à Québec, le centre de la Terre est aussi loin que Lima ou Varsovie. La croûte terrestre, partie solide sur laquelle reposent les continents, est épaisse de 35 km; c’est la distance de chez moi à la banlieue. La couche modifiée par l’eau infiltrée, qu’on appelle le sous-sol, fait moins de 300 m; à peine le trajet jusqu’au bout de la rue. Mais la vie sur Terre dépend des premiers centimètres qui se trouvent directement sous mes pieds. Si, partout dans le monde, on détruisait le sol sur une profondeur équivalente à la longueur de mon avant-bras, la Terre deviendrait aussi désolée que la planète Mars.

Et au rythme où vont les choses, on risque d’en arriver là plus vite qu’on ne le pense. « Les sols de nos champs, de nos pâturages, de nos forêts et de nos jardins sont de plus en plus sollicités, maltraités, amendés en dépit du bon sens, retournés, grattés, érodés, négligés. Ils s’épuisent plus vite qu’ils ne se reconstituent. Le sol, soubassement fécond qui a permis l’aventure de l’humanité et la conquête de notre planète, se tarit et ne pourra plus, au rythme de son érosion, nourrir les 9 ou 10 milliards d’humains que nos sociétés porteront vers le milieu du 21 e siècle. » Cette affirmation de Daniel Nahon, tirée de son récent ouvrage L’épuisement de la terre: L’enjeu du XXI e siècle (Odile Jacob), fait froid dans le dos, alors que le monde est en pleine crise alimentaire. Professeur de géosciences à l’Université d’Aix-en-Provence, le chercheur a longtemps travaillé en Afrique, au Brésil et aux États-Unis. Il lance un appel à la mobilisation: le sol se dérobe sous nos pieds, les terres arables, les seules à pouvoir nourrir l’humanité, sont comptées. Il est temps d’agir.

-L’an dernier, 150 spécialistes réunis en Islande avaient communiqué le même message, qualifiant la dégradation des sols de « crise silencieuse », qui aurait déjà une incidence sur le tiers de l’humanité. Et selon le rapport GEO4 (Global Environment Outlook) sur l’état de la planète, publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en novembre, l’état des sols est aussi préoccupant que les changements climatiques, dont il est indissociable, à la fois comme cause et comme conséquence. Mais il est loin de faire l’objet d’autant d’efforts.

L’ensemble des sols qui recouvrent les continents comme une peau constituent la pédosphère (du grec pedon, qui signifie « sol »). Comme l’atmosphère et la biosphère, auxquelles elle est étroitement liée, la pédosphère est nécessaire à la vie. Elle est née il y a 500 millions d’années, permettant à la vie de quitter l’eau pour s’établir sur la terre ferme. Il existe des milliers de types de sols, façonnés par les conditions et l’époque de leur construction. Ceux du Québec datent de la dernière glaciation, il y a 12 500 ans. Les plus profonds n’ont pas atteint un mètre d’épaisseur. Ceux des tropiques, plus anciens, font quatre ou cinq mètres tout au plus.

Le sol est le grand incompris de notre planète », dit Martin Chantigny, biochimiste au Centre de recherche et de développement sur les sols et les grandes cultures du ministère de l’Agriculture du Canada et président de l’Association québécoise des spécialistes en sciences du sol. On le considère comme banal et immuable, alors qu’il est fragile et non renouvelable à l’échelle d’une vie humaine. « On sait qu’on a besoin d’air pur et d’eau claire pour vivre, explique François Courchesne, spécialiste en géochimie des sols et directeur du Département de géographie de l’Université de Montréal. Mais les gens, y compris bien des scientifiques, voient le sol comme une espèce de cochonnerie dont on ne saisit pas le rôle essentiel. »

La pédosphère est, à l’interfaceentre la terre, l’eau et l’air, un mince biofiltre qui piège, stocke, trie et redistribue les éléments nécessaires à la vie: carbone, oxygène, hydrogène, azote, métaux… C’est le garde-manger de la planète. Une simple poignée de terre abrite un monde fascinant, mélange subtil de solides, de liquides et de gaz, de matières organiques et minérales, où évoluent une multitude d’êtres vivants, pour la plupart microscopiques et inconnus. Le sol retient 60 % de l’eau douce du monde, sans compter les nappes phréatiques, situées dans le sous-sol.

-C’est dans les premiers centimètres que l’activité est la plus intense: il existe plus d’espèces de bactéries, de virus ou de champignons vivant dans le sol qu’au-dessus. Au Québec, un gramme de sol forestier cache trois milliards de bactéries. Un mètre carré de prairie héberge près d’un demi-kilo de vers de terre, qui, en 10 ans, auront digéré presque tout le contenudes 10 premiers centimètres de sol. La biodiversité souterraine est loin d’avoir livré tous ses secrets. En avril, des chercheurs britanniques ont eu la surprise de trouver un véritable tapis de cyanobactéries — les fameuses algues bleu-vert — à la surface des dunes du désert du Kalahari, en Afrique australe. Elles forment là un sol ultramince qui retient le sable et permet la vie dans le désert. Le sol, comme l’air ou l’eau, peut aussi transmettre des maladies: celle de la vache folle, par exemple, passe par le sol des prés. Et le prion, agent de l’encéphalopathie spongiforme, n’est jamais aussi virulent que lorsqu’il est liéà de l’argile, a-t-on découvert ce printemps.

Dans les dernières décennies, la pédosphère a été mise à rude épreuve par les activités humaines. L’étendue des dégâts est difficile à mesurer. La seule étude exhaustive menée à ce jour date de 1991. L’Évaluation mondiale de la dégradation des sols (GLASOD) estimait alors que 10 millions de km 2 de sols étaient gravement dégradés, sur les 115 millions qui couvrent les continents. Depuis, les surfaces touchées auraient encore grandi: selon le PNUE, de 1981 à 2003 seulement, près de 14 millions de km 2 de sols — une fois et demie le Canada — auraient perdu une partie importante de leur capacité de produire de la biomasse, indicateur clé de leur état de santé.

-(origine Rogers-médias-partners-)
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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 21:30
Je relaie ici une information observée sur le site actualités de yahoo lui-même relayant une dépêche AFP de ce jour à 18h05. La source primaire est la revue nature.

Les derniers résultats du programme de recherche EPICA confirment la très forte probabilité de l'impact de l'homme sur le climat  par  l'intermédiaire des émissions carbone.

PARIS (AFP) - Les concentrations actuelles de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) dans l'atmosphère terrestre sont les plus élevées depuis 800.000 ans, selon les résultats de forages glaciaires effectués par des chercheurs dont les travaux sont publiés dans la revue scientifique Nature.

En dehors de la vapeur d'eau, ce sont les deux principaux gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

Les carottages, réalisés dans le cadre du projet EPICA, ont été réalisés jusqu'à une profondeur de 3.270 mètres dans la calotte de glace qui recouvre le continent antarctique, à proximité de la base franco-italienne Concordia (Dôme C).

L'analyse de bulles de gaz piégées dans la glace a permis d'établir la teneur de l'atmosphère en dioxyde de carbone et en méthane sur une durée de 800.000 ans, contre 650.000 ans pour un précédent forage.

Ce travail "confirme, tout en l'étendant, l'étroite corrélation observée entre les températures enregistrées en Antarctique dans le passé et les teneurs atmosphériques en CO2 et CH4", selon un communiqué du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

"Jamais, sur les derniers 800.000 ans, n'ont été relevées des teneurs en gaz à effet de serre aussi élevées qu'aujourd'hui", soulignent les chercheurs français ayant participé à ces travaux, dont le climatologue Jean Jouzel et le glaciologue Jérôme Chappellaz.

Sur un million de molécules dans l'air, 380 sont actuellement du dioxyde de carbone, contre seulement 172 il y a 667.000 ans, ce qui correspond à la concentration la plus basse jamais enregistrée, selon les relevés des chercheurs.

Le méthane, dont l'effet de serre est supérieur à celui du CO2 mais la concentration moins élevée et la durée de vie dans l'atmosphère moins longue, présente pour sa part "des fluctuations rapides à l'échelle millénaire, récurrentes au cours de chaque glaciation". Cette variation climatique serait liée aux fluctuations de grande ampleur des masses d'eau qui participent à la redistribution de la chaleur sur terre (courant thermohalin).

Une vaste étude multi-disciplinaire, également publiée cette semaine dans la revue scientifique Nature, confirme par ailleurs les conclusions du Groupe intergouvernemental sur le climat (GIEC), mandaté par l'ONU, sur l'origine et l'impact du réchauffement climatique.

Elle souligne que "des changements significatifs" sont en cours sur tous les continents et la plupart des océans. "Ces changements dans les systèmes naturels depuis au moins les années 70 ont lieu dans des régions où l'on a observé des augmentations de température" qui "ne peuvent être expliquées par les seules variations climatiques naturelles", poursuit l'étude.

"Les êtres humains ont une influence sur le climat à travers l'augmentation des émissions de gaz à effets de serre et le réchauffement de la planète a un impact sur les systèmes physiques et biologiques," écrit Cynthia Rosenzweig, de l'Institut Goddard pour les études spatiales de la NASA et du Centre de de recherche sur les systèmes climatiques de Columbia.

Rosenzweig et des chercheurs de dix autres institutions à travers le monde ont analysé des centaines de publications et des données collectées depuis les années 70.

Selon le Giec, l'essentiel de l'accroissement constaté de la température moyenne de la planète depuis le milieu du 20e siècle est "très vraisemblablement" dû à l'augmentation observée des gaz à effet de serre émis par l'homme (+de 90% de certitude). A la fin du siècle, les températures devraient augmenter de +1,8 à 4° par rapport à 1980-1999.

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2 mai 2008 5 02 /05 /mai /2008 19:35
Cette course organisée sur la Seine depuis les années 1960  suscitent de nombreuses oppositions, dont certaines très radicales souhaitent la disparition pure et simple de cette épreuve. Ce radicalisme déssert la cause écologique et est totalement inefficace. L'écologie en blanc et noir est contre-productive et  nuit  à l'image de l'écologie politique.

Voici comment aborder cette question et plus généralement celle des courses automobiles, de motonautismes, de motos. 

Une course comme les 24h motonautiques de Rouen consomme environ 50 000 litres de carburant. C'est ce chiffre qui suscite la colère des associations environnementales. Au premier degré, on pourrait adhérer à cette colère. En y regardant de plus près qu'en est-il?

Si on veut que l'écologie soit la tête de pont des politiques publiques, il faut respecter le principe d'efficacité et éviter un discours  moralisateur  qui passe  mal  dans  l'opinion.

Si on supprime cette épreuve, elle sera courue ailleurs, et les consommations de carburants et émissions de gaz à effet de serre seront toujours là. En sus, Rouen aura perdu un évènement et un spectacle suivi par près de 400 000 personnes. Dans ce schéma, tout le monde aura perdu.

En fait, si on veut être intellectuellement honnête sur les aspects écologiques de cette épreuve, il faut ajouter aux 40 000 litres des bateaux de course les quelques 500 000 litres du public venant assister aux 24h.

Si on veut vraiment attaquer le problème en face, il faut regarder globalement les consommations du public et des bateaux.

Comment peut-on alors trouver une solution efficace dans un rapport 10 voir plus pour diminuer cette consommation globale de carburant?

J'ai proposé aux organisateurs, à la mairie de Rouen, aux associations et aux verts, aux grandes écoles et aux entreprises, de travailler sur un plan de déplacements évènements permettant d'acheminer le public sur les lieux de l'épreuve autrement qu'en voiture sur tout leur trajet. Il suffit d'économiser un litre par voiture pour économiser près de 400 000 litres, soit près de 10 fois plus qu'en supprimant l'épreuve. Si on médiatise ce plan, l'image de la ville en serait considérablement améliorée au niveau régional, national, et même mondial car nous serions les premiers à le faire.

En se débrouillant bien, un tel plan de déplacements pourrait être décliné pour tous les grands évènements de la ville comme la foire Saint-Romain, les fêtes Jeanne d'Arc, viva cité, ou l'armada. Et là, ce sont plusieurs fois 400  000  litres  d'économisés.

Un gain écologique se mesure toujours par rapport à une situation de référence et une histoire. Un tel résultat serait exceptionnel. Une suppression de l'épreuve aurait un résultat nul.

Cette stratégie gagnant gagnant permet aux écuries de course  de concrétiser  leur  immense travail tout en permettant au public et à la ville de vivre un spectacle qui leur plaît.

Dans un deuxième temps, on pourrait travailler avec les organisateurs du championnat du monde d'endurance pour réduire la course de 24h à 12h, mais il faut que ce soit une négociation internationale.

On fait ainsi de l'écologie efficace sans braquer la population.  CAP21 s'est  toujours appliqué  à proposer  des  solutions  acceptables  par  le plus grand nombre et  très efficace. C'est  notre  raison  d'être.

J'espère que nous arriverons à un résultat pour l'épreuve 2009.
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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 21:52

Le développement des OGM en plein champ à des fins alimentaires animales ou humaines est-il vraiment de nature à contribuer au développement des pays en crise de hausse des prix des aliments?  Est-il  de nature  à rendre autonome  une agriculture vivrière efficace avec des bons rendements.

 Les expériences menées dans un passé récent en Argentine ont des résultats pour le moins contestables. De plus, l'aspect monoculturale des applications OGM en plein champ constituent des autoroutes à maladies à propagation rapide à grande échelle.

Or, sur le milliard d'agriculteurs dans le monde, très peu sont mécanisés, encore moins sont motorisés. D'autre part, il y a des méthodes de fertilisation très efficaces comme le BRF associé à l'agroforesterie évitant la consommation d'eau et d'intrans, (engrais, pesticides, herbicides). Des progrès dans ces deux directions peuvent être rapidement faits et cela suffirait largement à nourrir la planète sans OGM.

La majorité des politiques se désintéressent de solutions peu couteuses et efficaces et font preuve de beaucoup d'amateurisme dans les dossiers sur l'environnement.  Il est dommage d'opposer l'équilibre économique de l'agriculture à la culture biologique et la culture BRF. Certes, les agriculteurs qui utiliseront les OGM verront leurs rendements augmentés à court terme. Mais à long terme, leurs sols vont s'épuiser plus vite et tout le monde agricole sera perdant.

Ce reportage sur le soja OGM en Argentine illustre cette question de l'érosion des sols http://www.dailymotion.com/video/xrn35_ogm-lhorreur-reveillez-vous-avant. Dommage, car des alternatives tels que le BRF associé à l'agroforesterie nécessiteraient d'amplifier les efforts de recherche pour déployer ces agricultures beaucoup plus performantes globalement que toutes les autres selon les trois paramètres économique, social et environnemental. Les expériences pilotes ont déjà marchées (à Livernon, à Strée près de Liège, au burkina fasso, au Sénégal). Les recherches concernent donc l'optimisation des méthodes et l'adaptation aux différents sols pour le déploiement à grande échelle.

 Je vous donne toutes les références pour vous former sur ces techniques très innovantes, vous approprier le sujet. La nouvelle loi OGM porte un grave préjudice et supprime la chance à de vraies solutions long terme d'émerger.

On voit que les OGM seront loin d'être la solution miracle pour résoudre la faim dans le monde.

 Alors, on n'a pas besoin d'OGM en plein champ hormis pour satisfaire la compétition agricole, pour avoir le plaisir de celle-ci et d'être dans les premiers producteurs du monde. On a le droit de penser cela, mais on n'a pas le droit d'utiliser des arguments fallacieux pour justifier les OGM (nourrir la terre, diminuer les pesticides, meilleur respect de l'environnement). 

 

L'agriculture en bois raméal fragmenté va au delà de l'agriculture biologique en terme de performance.  Si vous avez le temps et aussi la patience de lire un peu ces documents, vous serez passionnée par ce sujet.  Cette filière ne demande qu'à se développer avec le réseau de recherche de l'université de Savoie. Au lieu de dépenser des milliards de dollars pour chercher dans les OGM et aboutir à terme à un appauvrissement des sols, il vaudrait mieux financer plus largement des recherches générant de la vie dans le sol, perfectionner les BRF, comprendre la vie du sol, optimiser les essences en fonction du sol. En France et dans le monde, on fait de l'agriculture sans connaître à fond la vie du sol. C'était le constat du colloque BRF de Lyon en Février 2007.

 

La technique agricole en bois raméal fragmenté consiste à récupérer des rameaux de bois fraichement tombés, donc vivants, contenants toutes les substances nécessaires à la régénération des sols y compris l'eau.  Depuis toujours, pour faire de l'agriculture, on enlève la forêt, on nettoie le sol. On détruit ainsi sa fertilité qu'il faut ensuite reconstituer par de la chimie minérale ou du lisier. Cette chimie épuise et appauvrit le sol à long terme. Le BRF consiste à reproduire l'humus de la forêt dans le champ en broyant des rameaux de bois vivants fraichement tombés des haies ou des arbres. On mélange ainsi 3cm de BRF avec le sol (ce n'est pas un paillage mais un mélange). Ce mélange génère l'eau nécessaire pendant plusieurs années, les antibiotiques pour lutter contre les maladies, les substances énergétiques pour se développer. Un véritable écosystème autonome se construit permettant de minimiser les apports artificiels. Il n'y a pas d'érosion des sols.  Au colloque BRF de Lyon de Février 2007, il est apparu que l'on pouvait marier le BRF avec l'agroforesterie (alignement d'arbres dans les champs à des distances calibrées pour laisser les machines et à des hauteurs calibrées pour laisser passer la lumière). On peut ajouter des haies autour du champ. Ainsi, on crée de la ressource BRF et on augmente la capacité de la planète à absorber le carbone (puits carbone).  Cette technique appliquée à grande échelle est un puissant facteur de réduction des émissions de gaz à effet de serre car elle crée des puits carbone et consomme peu de ressources fossiles.  Nul doute que son bilan CO2  est exceptionnel.  Elle est utilisable pour la culture maraîchère comme pour la grande culture, les jardins publics et privés.   Je vous engage fortement, si vous ne l'avez pas déjà fait, à rendre visite à Jacky Dupety à Livernon dans les Causses du Quercy, pas très loin de Figeac. Vous serez édifié.

Le site de Jacky Dupety, initiateur de la technique en France à Livernon dans les Causses du Quercy. 

Le Pouzat46320 Livernon

dupety.family@wanadoo.fr

05 65 40 46 98

08 75 83 61 00

http://fermedupouzat.free.fr/pages/brf/formation.htm  

L'association chemin faisant fait de la formation et des interventions dans toute la France.

 http://cheminfaisant2005.net/Tournee2006/Intervention.php

Gilles Lemieux GCBR, département des sciences du bois et de la forêt, université de Laval GIK 7P4 Québec, Canada

gilles.lemieux@sbf.ulaval.ca

Il y a aussi des formations à côté de liège à Strées, au centre destechniques agricoles (CTA) Benoît Noël, très brillant agronome BRF pour la grande culture.

Centre des Technologies Agronomiques

Directeur: Christian MARCHE

Téléphone : 085.274960Fax           : 085.512706Messagerie : cta.stree@tiscali.be

noel.benoit@skynet.be

Rue de la Charmille, 16

4577 Strée  

Belgique 

bibliographie:

  • Les rémanents en foresterie et agriculture, les branches: matériau d'avenir Benoit Dodelin, Richard Eynard-Machet, Pierre Athanaze et Jean André

Editions TEC & DOC

références universitaires et labos de recherche:

réseau écologique REFORA Rhônes-Alpes

Université de Savoie

Laboratoire d'écologie alpine (LECA), Maison rhodanienne de l'environnement.

  • Pour une agriculture du vivant, Le BRF, vous connaissez? Editions de terrain

Production : L'Eau à la Bouche Réalisation : Frédéric GANA - Tifenn HERVOUËT - Antoine TRACOU

Pour toute commande : Frédéric GANA - 05 55 27 37 42 (France) cheminfaisant@loalabouche.org
Plus d'infos sur www.cheminfaisant2005.net - 

Sur le site de la ferme du pouzat, vous avez aussi tous les rapports de recherche de Gilles Lemieux, pionnier de la technique au Canada depuis 30 ans, voici le lien.

 http://users.skynet.be/BRFinfo/tronc/Frame.html 

Voici l'introduction de ces rapports.

 Au milieu des années 70, monsieur Edgar Guay, alors sous ministre attaché au ministère des forêts du Québec, cherche un moyen d'aider les forestiers de son pays à sortir de la misère. Il a l'idée d'utiliser en agriculture un déchet forestier produit en masse par la société Hydro Québec, lors de l'entretien des lignes à haute tension. Il propose à M. Carrier, un fermier qui désir augmenter le taux de matière organique  de sa terre, d'utiliser les copeaux qui porteront plus tard le nom de B.R.F.  , combinés avec du lisier  et incorporés superficiellement au sol. Les résultats ne se font pas attendre, les indicateurs de fertilité grimpent en flèche ; la parcelle traité résiste à la sécheresse qui sévit cette année là, par contre la parcelle témoin est ravagée ; l'année suivante la récolte de céréale sur la parcelle traitée atteint plus de 170% de la récolte de la parcelle non traitée [Guay et al., 1981 et 1982].

Après plusieurs recherches et projets scientifiques menés au canada, le BRF s'est orienté vers la coopération. Des projets sont nés en Ukraine, au Sénégal, en République Dominicaine,...

Une ONG, le Comité Jean Pain de Madagascar (CJPM) a initié une démarche globale, basée sur le BRF, dans un des pays les plus pauvres du monde, ce avec des résultats très probants (Construction locale de broyeurs, plantation de banques de biomasse, utilisation du BRF selon plusieurs itinéraires techniques).

De mon côté, après avoir réalisé une thèse sur le BRF et le compost, j'ai été accueilli par le professeur Lemieux afin de réaliser un stage sur la technique d'épandage directe des copeaux. J'ai ensuite entrepris de rédiger quelques articles et ce site internet.

Un projet de recherche wallon sur le BRF a ensuite vu le jour en février 2004, c'est sur ce projet que je travaille actuellement.

C'est dans cette foulée que nous avons eu l'idée de créer une association de promotion du BRF : Aggra.

 


 

 

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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 23:38

John Beddington : La crise alimentaire précèdera la crise climatique
 
8 mars 2008

« Il est très difficile d’imaginer comment nous pourrions avoir un monde ayant suffisamment de récoltes pour produire de l’énergie renouvelable, et en même temps répondre à l’énorme augmentation de la demande de produits alimentaires qui va accompagner la réduction de la pauvreté, » avertit M. Beddington, qui occupe depuis peu la fonction de conseiller scientifique auprès du gouvernement britannique.

Par James Randerson, The Guardian, 7 mars 2008

La sécurité alimentaire et la hausse rapide des prix de l’alimentation constituent le sujet majeur auquel les hommes politiques doivent faire face rapidement, met en garde le nouveau conseiller scientifique en chef auprès du gouvernement britannique.

Lors de son premier discours important depuis sa prise de fonction, le professeur John Beddington a averti que la ruée mondiale pour la production de biocarburants aggravait le problème, ajoutant qu’il était « profondément stupide » d’abattre la forêt tropicale pour cultiver des plantes à cette fin.

Intervenant dans le cadre de la « Govnet Sustainable Development UK Conference » qui s’est tenue à Westminster, il a déclaré qu’« il y a des progrès en ce qui concerne le changement climatique. Mais il existe un autre problème majeur. Il est très difficile d’imaginer comment nous pourrions avoir un monde ayant suffisamment de récoltes pour produire de l’énergie renouvelable, et en même temps répondre à l’énorme augmentation de la demande de produits alimentaires qui va accompagner la réduction de la pauvreté. »

Il prévoit que les hausses de prix dans des aliments de base comme le riz, le maïs et le blé se poursuivront en raison de l’augmentation de la demande provoquée par la croissance démographique et l’augmentation de la richesse dans les pays en développement. Il a également averti que le changement climatique pourrait entraîner une pression sur l’approvisionnement alimentaire du fait de la diminution des précipitations dans de nombreuses régions et du fait de récoltes déficitaires dues au climat. « L’agriculture doit doubler sa production alimentaire, en utilisant pour cela moins d’eau qu’aujourd’hui. » La crise alimentaire se fera ressentir plus vite que les changements climatiques, a-t-il ajouté.

Il a réservé quelques uns de ses commentaires les plus acerbes à l’industrie des biocarburants qui, selon lui, a provoqué un « choc majeur » sur le prix de la nourriture. « En ce qui concerne de biocarburants, il y a eu des réactions défavorables, à juste titre, » juge-t-il. « Il y a là de vrais problèmes de non soutenabilité. »

La production de biocarburants devrait augmenter considérablement durant les 15 prochaines années. Les USA prévoient de produire 130 milliards de litres de biocarburants en 2022 - ce qui signifie qu’il faut tripler la production de maïs. L’UE a pour objectif que 5,75% de la consommation de carburant dans les transports soit assurée par des biocarburants d’ici à 2010.

Mais M. Beddington estime qu’il est essentiel que les biocarburants soient cultivés selon des techniques soutenables. « Certaines de ces filières de biocarburants sont des impasses. L’idée d’abattre la forêt tropicale pour parvenir à augmenter la production de biocarburants semble profondément stupide. »

Avant d’occuper cette fonction de directeur scientifique, en remplacement de Sir David King, M. Beddington a enseigné la biologie appliquée à l’Imperial College de Londres. Il est également expert dans le domaine de l’utilisation durable des ressources renouvelables.

Hilary Benn, le secrétaire à l’environnement, a déclaré à cette conférence que la population mondiale devrait augmenter de 6,2 milliards aujourd’hui à 9.5 milliards en moins de 50 ans. « Comment allons-nous nourrir tout le monde ? » s’inquiète-t-il.

M. Beddington avertit qu’à court terme, le développement et l’accroissement de la richesse ne feraient qu’ajouter à la crise alimentaire. « Lorsque l’on passe [d’un revenu de] de 1 euro par jour à 5 euros par jour, on obtient une augmentation de la demande de viande et de produits laitiers... qui génère une demande supplémentaire de céréales. » Au-dessus de 5 euros par jour, les gens commencent à vouloir des aliments transformés et emballés, ce qui implique une plus grande utilisation d’énergie. De l’ordre de 2,7 milliards de personnes dans le monde vivent avec moins de 1,3 euro par jour.

Il devrait également y avoir une augmentation de la demande à l’autre extrémité de l’échelle des revenus, estime-t-il. A l’heure actuelle, il existe sur terre 350 millions de foyers disposant d’au moins 10 000 euros par an. Ce nombre devrait passer à 2,1 milliards en 2030. « C’est une formidable bonne nouvelle. Il s’agit là d’une prévision de la Banque mondiale indiquant que la lutte contre la pauvreté produit des résultats réels. »

Mais il avertit également que l’augmentation du pouvoir d’achat devrait aboutir à une plus grande pression sur l’approvisionnement alimentaire. Les stocks mondiaux sont actuellement au plus bas niveau historique, avec seulement 40 jours de réserves. « Je n’ai pris ma fonction que depuis neuf semaines, et n’ai donc pas encore toutes les réponses, mais il est clair que le la science et la recherche ont un rôle fondamental afin d’accroître le rendement de la production agricole. »


Publication originale The Guardian, traduction Contre Info

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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 22:38
La moitié de la population française s'enfonce dans une misère de longue durée sans qu'aucune disposition gouvernementale actuelle ne puisse répondre efficacement. Le gouvernement nage dans un optimisme béat, à mille lieux des réalités quotidiennes

Le dernier trimestre indique une croissance de 0.3%. Or ce trimestre est habituellement plutôt bon. Cela veut dire que les prévisions de croissance de 2% sur 2008 ne seront pas tenues.

L'article  précédent a montré  comment  le logement et le transport  subi  conduisait  ces gens vers  un appauvrissement  sans retour.  30 ans d'urbanisme ignorant les problèmes environnementaux ont créé les conditions de cet appauvrissement. Nous sommes dans un effet d'emballement où chaque secteur économique, ayant prélevé sans compter sur les ressources planétaires, réussit à mettre en interaction  tous  les phénomènes actuels.  Notre gaspillage énergétique dans tous les secteurs ne nous permet pas d'absorber le choc de croissance de l'Inde et la Chine, d'autant plus que nos grandes entreprises ont exporté ce modèle de développement. Le débat actuel au sujet des producteurs, distributeurs, et autres est bien dérisoire au regard de l'immense problème structurel de notre économie. Le piège se referme plus serré, signe de notre inconscience passée.

Les secteurs environnementaux offrent des opportunités de croissance de 30% par an dans nos pays. Dans un pays où l'abondance matériel règne, c'est là que se situent les relais de croissance.C'est là aussi que se situent les relais de l'innovation et de l'exportation.

La loi Tepa, bien qu'étant une réussite par rapport à la volonté présidentielle (heures supplémentaires et choc fiscal devant entraîner un choc de confiance), parait bien mince au regard des résultats actuels et de ce qu'il faudrait faire. Le choc de confiance a fait long feu.

Quel pourrait être un programme économique de redressement à plusieurs étages.

A court terme, il conviendrait d'augmenter le salaire net qui est excessivement bas eu égard au prix des fonctions de base de la vie. Sachant qu'on ne peut pas augmenter le salaire brut pour des questions de compétitivité, le seul levier de commande se situe au niveau des charges salariales et patronales pour rapprocher le net du brut.

Comment redistribuer cette somme? Entre la TVA, la fiscalité sur le revenu et le patrimoine, on peut trouver un compromis acceptable pour répartir  différemment ces charges.

Parallèlement,  il faut accepter que tous les frais de santé  ne soient pas remboursés à 100%  (exceptés  pour les maladies chroniques et  les populations les plus fragiles,  que  les retraites confortables ne soient plus aussi  confortables,  que  l'on travaille plus longtemps, mais avec des formes différentes (la valorisation  du  bénévolat  est une piste).

Ensuite, accompagner ces mesures par une orientation massive de l'économie pour diminuer nos consommations énergétiques, une orientation résolue de l'agriculture vers une autonomie des agriculteurs et des techniques comme l'agriculture BRF, une généralisation des plans de déplacements entreprises pour diminuer la dépendance à l'automobile permettrait de redistribuer plusieurs centaines d'euros par mois aux ménages les plus défavorisés sans peser sur les comptes publics et la compétitivité de l'économie.

Ces mesures structurelles sont aussi de nature à diminuer la vulnérabilité de notre population.

Plus que jamais, lier une réforme de la fiscalité sociale avec la problématique environnementale est le coeur d'une politique économique moderne.
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2 janvier 2008 3 02 /01 /janvier /2008 23:41

Du pain  et des jeux. Voilà ce qu'on propose aux français dans l'enchaînement d’une série type "Dallas" que nous propose notre président de la république et le parti qui le soutient depuis 6 mois.

 

Nous assistons à un catalogue de mesures à impacts marginaux aussi bien microéconomiques que macroéconomiques, que ce soit le bouclier fiscal, les heures supplémentaires, ou les régimes spéciaux.

 

Pour masquer ces résultats contestables, on offre les feuilletons Cecilia, les infirmières bulgares, les vacances du président, Kadhafi, Carla, et plus généralement, la compassion instrumentalisée au service d'une politique et visant à faire croire que l'on s'occupe des moins fortunés. On nage en pleine contradiction entre le rapport à l'argent de notre président et les problèmes réels de la France qui sont loin d'être en voie de résolution.

 

Qu'en est-il des investissements des petites et moyennes entreprises, des  millions de ménages qui comptent à l'euro près à la fin de chaque mois et qui, s'ils ne sont pas aidés par la sphère publique ou privée, n'ont aucune chance de voir leur sort s'améliorer pour eux et leur descendance. Ils sont exclus à tout jamais de l’enrichissement et donc de liberté, un des trois piliers de notre république.

 

Faisons les comptes au minimum des minimums: on ne peut vivre et travailler dignement si on ne peut financer les fonctions essentielles de la vie: se nourrir, se loger, se déplacer.

 

Se nourrir: 10 euros par jour et par personne soit 300 euros par mois.

Se loger: 500 euros par mois en ordre de grandeur.

Se déplacer en possédant une voiture d’occasion que l’on renouvelle tous les dix ans et qui satisfait à l’usage minimum: 200 euros par mois.

Détaillons ce dernier coût. On cherche un minorant au sens mathématique du terme.

Prenons l'hypothèse d'une voiture d'occasion de 6000 euros que l'on garde 10 ans avec une inflation à 3% et payé en 10 fois sans frais.

Prenons aussi l'hypothèse d'un bonus de 50% pour les assurances, un kilométrage annuel de 10000km avec une consommation de gasoil de 6 litres aux cents et un coût au litre de 1.15 euros.

Les postes de dépenses minimum sont l'achat, la provision pour renouvellement, l'assurance, l'entretien, le carburant.

achat: 600 euros par an sur 10 ans
provision pour renouvellement à 1.03% d'inflation: 200 euros
assurance: 300 euros
entretien: 300 euros
carburant: 700 euros

total annuel: 2100 euros soit 175 euros par mois. Disons 200 pour arrondir.
 

Ceci est vraiment un minimum car on n'a pas payé l'énergie, l'électricité, les vêtements, les impôts, le téléphone etc...

 

Nous arrivons à 1000 euros nets par mois.

Pour les couples sans enfant, on double le budget nourriture, on garde une seule voiture et le même logement,
 
Pour les couples avec 2 enfants, on multiplie par 4 le budget nourriture, on multiplie par 1.5 le budget logement, le reste est invariant par rapport aux couples sans enfant.  

Croisons cela avec les revenus nets, la structure des ménages français et regardons le nombre de français en grande difficulté financière structurelle.

Il y a environ 30 millions de ménages en France se répartissant comme suit:

33% de personnes seules, 26% de couples sans enfants, 28% de couples avec 2 enfants et plus (source INSEE). Je n'ai pas trouvé le chiffre des couples avec 2 enfants uniquement, considérons donc que nous avons un minorant en termes de nombres de personnes. 

La barre pour une personne seule est de 1000 euros nets, 10% des personnes seules. Cela représente 10 millions de personnes.

Pour les couples sans enfant, la barre est à 1300 euros nets, soit 8 millions de personnes supplémentaires.

Pour les couples avec 2 enfants, la barre est à 2150 euros nets, soit 8 millions de personnes supplémentaires. 

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Nous arrivons alors au chiffre effarant de 26 millions de personnes n'ayant aucune marge de manoeuvre, aucune liberté ni maintenant ni pour le futur et leur descendants. Nous ne sommes pas loin de la moitié de la population française.

Nous sommes loin des chiffres du seuil de pauvreté statistique. La fracture sociale de 1995 est encore là et solidement installée.

Le deficit de démocratie n'est-il pas là? On peut donc considérer qu'il y a 40 millions de personnes pauvres en France par rapport à un standard de vie digne. Elles sont au
au bord de l'asphyxie financière, du surendettement structurel. Ce petit calcul montre aussi à quel point la conception d’un urbanisme contraignant une population à l’usage individuel de la voiture, à des énergies fossiles pour se chauffer, à l’exil urbain pour trouver un prix du foncier supportable et un logement agréable est calamiteux dans une dynamique sociale.

Il y a bien près de 30 millions d'esclaves en France. Ce pourrait être le titre choc d'un livre.

Il est grand temps de revoir les calculs d'aides et la fiscalité pour résoudre les problèmes d'inégalités croissantes auxquels nous avons à faire face. Nous n'en prenons pas le chemin.

 

Il en est de même pour les petites et moyennes entreprises, pour qui le ticket d’entrée sur certains marchés monopolisés par les grands groupes est trop élevé.

 

Quand au grenelle de l’environnement, sans une réforme profonde de l’administration, l’ADEME, la DRIRE, les préfectures etc…, aucune loi ni règlement ne sera efficace. Les tracasseries administratives auront raison de toutes les bonnes volontés. L’administration doit aider à la transformation de nos modes de vie, donc de la demande, et non à la reproduction de l’offre des lobbies industriels actuels. Les 20 millions de ménages en voie de surendettement n'auront pas la trésorerie pour investir dans la transformation des usages de l'énergie. Certes, les taxes sur les activités polluantes vont aider les plus aisés à modifier leur mode de consommation, mais seules l'innovation et l'intelligence collective pour transformer les usages permettront de sortir de ces sables mouvants, la transformation des modes de production d'énergie ne suffira pas. 

 

Voilà le vrai défi que nous avons à relever, en particulier comment faire en sorte que se loger et se déplacer coûte moins cher aux français, comment on peut financer l'université de manière innovante (voir ci-dessous), comment on peut permettre aux français de s'enrichir (et ce n'est pas quelques heures de travail en plus par semaine qui changeront la structure profonde de notre économie).

 

Comme le disait Einstein, on ne peut résoudre les problèmes du pays avec les mêmes schémas de pensée et les mêmes modes managériaux que ceux qui ont servi à créer ces mêmes problèmes.

Or le gouvernement, sous l’étiquette de réformes profondes et une communication velléitaires, ne modifie les choses qu’à la marge.

 

Voici un exemple de proposition innovante pour financer un accroissement significatif du budget des universités.

 

Ce n'est pas 1 milliard d'euros par an que l'université a besoin mais 10 pour rattraper son retard. Je pense qu'il ne faut pas tromper les français sur le sujet, ce que l'on fait actuellement.

Il faut rendre les français responsables de leur avenir, les inciter à investir plus qu’à consommer.

 

Le niveau d'inscription moyen est de 180 euros par an et par étudiant en France (source Jacques Marseille).

 

Questions: comment augmenter les droits d'inscription en faisant participer un maximum de français (assiette large) et les autres acteurs que sont l'état, les entreprises, les collectivités territoriales, les marchés financiers.

 

Je propose que dès la naissance d'un enfant, on prélève un impôt qui serait une sorte d'épargne obligatoire placée sur des fonds communs de placement garantis par l'état et abondés de la même somme par tous les autres acteurs, à l'image des plans d'épargne entreprises. Le ménage met 100 et les autres acteurs les 100 autres.

 

Petit calcul de coin de table: si on veut passer les droits d'inscriptions à 1800 euros par an sur 7 ans d'études d'un enfant (on admet une réorientation et un redoublement), il faut préparer un capital de 12600 euros sur une vingtaine d'années. Rappelons que le cac40 sur 30 ans apporte une moyenne de 7% par an. Cela représente 30 euros par mois (à 5% par an de la valorisation de l'épargne) à se partager entre tous les acteurs, ce qui est relativement indolore pour les ménages. Pour l'état, cela représenterait le coût de l'abondement dont le curseur est à définir. On peut aussi envisager que ce soit l'employeur du ou des parents qui abonde ou tout autre partage. L'avantage de ce système est qu'il oriente une partie des flux financiers vers l'avenir du pays, et c'est là où le système est conforme aux valeurs du modem (économie aux services de la justice, donc justice en 1 et économie en 2). Ce système responsabilise aussi car il permet aux français de prendre conscience de la nécessité de préparer l'avenir. On diminue un peu la consommation matérielle et on investit massivement dans l'économie de la connaissance. 

 

Ensuite, il faut regarder le financement de la phase d'initialisation du système pour le perfectionner. 

 

Ceci serait une méthode intelligente pour rediriger une partie de l'argent de la finance vers l'université sans augmenter l’impôt ou les taxes. 

 

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28 décembre 2007 5 28 /12 /décembre /2007 12:52
Corinne Lepage: nous devons sauver le Modem
 
 
Nous avons besoin du Mouvement Démocrate pour la vitalité démocratique de notre Pays ; les attaques qui se sont cristallisées au cours des dernières heures contre François BAYROU visent sans doute la personne au-delà de ce que le combat politique loyal devrait permettre mais surtout visent à empêcher la constitution de la seule force nouvelle de la vie politique française.

Des critiques peuvent toujours être faites.

Il n’en demeure pas moins que c’est la première fois qu’un parti politique élabore, directement avec ses militants, des statuts qui donnent lieu à des débats extrêmement importants.

C’est la première fois qu’un parti politique se donne la peine de ne pas confier les rênes à des apparatchiks et tente de définir de nouveaux rapports entre militants et élus, de telle sorte que les uns et les autres puissent être convenablement représentés et entendus au sein des instances dirigeantes.

C’est la première fois qu’un parti politique accepte de jouer le jeu, dans une totale transparence, de la réflexion sur l’équilibre qu’il convient de trouver entre l’efficacité politique et la démocratie interne.

Or, si précisément une telle profusion de propositions, de contributions, d’amendements arrive de la nouvelle génération militante du Mouvement Démocrate, c’est bien parce que l’espoir soulevé par la candidature de François BAYROU lors de l’élection présidentielle et qui a rassemblé près de 18% des français n’est pas retombé.

Nous avons maintenant la charge de faire vivre ce parti, et d’en faire effectivement un lieu démocratique à même d’offrir un véritable projet à nos concitoyens.

Car, et peut-être faut-il le rappeler, dans ces temps où il est bienvenu d’oublier assez vite ses convictions et son éthique pour asseoir sa carrière personnelle, la dignité de la politique, c’est précisément de proposer un projet et de défendre des convictions malgré les résistances et les freins au changement qui s’y opposent.

Le Mouvement Démocrate va être porteur d’un projet nouveau en ce qu’il sera l’expression d’une nouvelle forme de gouvernance et d’une véritable politique de développement durable.

En effet, et c’est là l’enjeu, nous allons devoir changer radicalement notre manière de vivre dans les années à venir. La société du carbone, des énergies fossiles, de l’automobile et du tout jetable touche à sa fin.

Cette révolution est particulièrement difficile à faire dans un pays comme la France, confrontée à de très lourdes difficultés, liées à un appauvrissement que l’on veut nier, à une montée des tensions et de la violence, à une inégalité croissante et criante entre nos concitoyens.

Le développement durable est précisément l’occasion de sortir par le haut de cette crise en déterminant ce que peut être un projet commun.

C’est précisément à cela que le Mouvement Démocrate doit s’employer sans se soucier des torpilles qui lui sont régulièrement adressées, avant même que le Congrès Constitutif n’ait lieu, torpilles qui sont probablement le signe d’une certaine inquiétude de tous ceux qui ne souhaitent surtout pas que la vie politique française change.

Corinne Lepage
 
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