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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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28 octobre 2005 5 28 /10 /octobre /2005 00:00

Le reportage d'ARTE d'hier soir sur la culture du soja transgénique en Argentine est saisissante.

Voilà un pays qui avait une agriculture saine, mais en crise. Il s'est alors engagé il y a 10 ans dans la culture du soja transgénique, encourager en cela par le gouvernement. Celui-ci touchera au passage 20% des ventes à l'exportation. La moitié des terres cultivables sont gérées ainsi, avec des déforestations massives.

La firme Monsanto a donc proposé aux agriculteurs argentins un soja transgénique résistant aux herbicides associé à un herbicide permettant de détruire les plantes indésirables. Pendant cinq ans, ces agriculteurs ont  vu leurs revenus et leurs rendements exploser. Puis est venu le drame. Le sol est épuisé, les mauvaises herbes sont devenus tolérantes aux herbicides, obligeant les paysans à épandre de plus en plus. Les épendages se faisant par avion, les cancers et allergies de toute sortes se développent dans la population, avec des perturbations du système endocrinien.

Cette émission a eu le bonheur de rendre concret les mises en garde de Gilles-Eric-Seralini et de Philippe Desbrosses. Relayons ces alertes, il est grand temps.

Tout le monde est pris au piège. L'argentine est en train de perdre son autonomie alimentaire, l'état perd ses ressources, l'environnement et la santé sont gravement dégradés. La famine pointe à cause de l'érosion des sols.

Nous nous acheminons vers une crise majeure. C'est la démocratie même qui est en jeu.

Ce triste exemple doit suffire pour que nous amplifiions notre mouvement de résistance contre l'épuisement des ressources planétaires par des modes de vie, des modes de pensée et des économies incontestablement obsolètes.

Le système économique, tel qu'il est conçu, la manière dont on compte, porte en son sein de graves effets pervers, accentués en cela par une désinformation inacceptable des populations. Je crois que nous dépassons les bornes de l'inacceptable sur la gestion de l'environnement. Cela nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire à la veille de la deuxième guerre mondiale.

Que dire des paroles de Monsieur Allègre, qui, a longueur de chronique dans l'express, a fait preuve de négationisme envers le problème de l'influence de l'homme sur le climat, épousant ainsi les thèses de Björn Lomborg, avant de revenir un peu sur ses jugements pour prôner une simple prudence en ralentissant nos émissions de gaz à effet de serre. Aujourd'hui, il traite d'assassins les arracheurs d'OGM plein champ (voir l'article de Christian Beaudin sur le blog de cap21 centre), faisant référence aux possibilités de guérisons des enfants atteints de la mucovicidose par des plantes transgéniques. On nage dans des discours démagogiques voir faux. On ne peut comprendre qu'un scientifique de ce niveau puisse être aussi intellectuellement malhonnête, refusant le débat et d'admettre les évidences. Monsieur Allegre, vous êtes décevant, hélàs.

Que dire des paroles de personnalités nous vantant que le nucléaire n'émet pas de gaz à effet de serre alors que le bilan de toute la filière, de l'enrichissement de l'uranium au traitement des déchets est loin d'être aussi tranché (la filière nucléaire émettrait plus de gaz à effet de serre que la cogénération gaz!!!!). 

Que dire du développement exponentiel du transport routier, des doublements de rocades ou d'autoroutes pour lesquels beaucoup d'élus locaux argumentent qu'en déplaçant de quelques kilomètres quelques camions on améliore le cadre de vie des urbains alors que le vrai problème est l'excès du trafic automobile de voitures particulières nécessitant une autre gestion de l'outil automobile. 

La nature même du développement de l'entreprise, dont le but est de grandir indéfiniment, est remis en cause par les questions d'environnement suivant la nature de leurs activités. En effet, l'exemple argentin nous montre que quelques hectares d'OGM, ce n'est pas bien grave, mais des millions d'hectares oui. 60 millions d'automobiles, ce n'est pas bien grave, 1 milliard oui etc....

Alors, messieurs les politiques, les PDG, un peu d'honnêteté intellectuelle s'il vous plaît. Assez de désinformation et de démagogie. Laissez la place au vrai débat et à la vraie démocratie. N'organisez pas de débat public après les prises de décision etc....La planète de nos enfants n'y survivra pas. Nous avons besoin d'un énorme sursaut de pensée en espérant qu'il ne soit pas déjà trop tard. Nous sommes dans la position de la grenouille qui veut se faire plus grosse que le boeuf.

Nous avons tous les outils techniques nécessaires pour assurer les fonctions essentielles de la vie à minima d'émissions et consommations (voir la technique agricole BRF ou l'usage collectif de l'automobile). Il est grand temps de les mettre en oeuvre et de changer la nature du développement des entreprises par une fiscalité appropriée pour éviter des surenchères induisant des prélèvements excessifs de ressources et même des destructions.

Les années qui viennent seront celles de l'environnement ou ne seront pas. Il ne tient qu'aux citoyens bien informés d'exprimer massivement dans l'urne son désir de démocratie.

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10 octobre 2005 1 10 /10 /octobre /2005 00:00

Je vous invite à écouter attentivement l'émission de france-culture "terre à terre" qui a eu lieu Samedi 8 Octobre de 7h à 8h et intitulé "cultiver sans eau en Quercy".

Vous pouvez réécouter l'émission en différé en chargeant sur le site real.com le logiciel gratuit real player, et ceci pendant deux mois après l'émission.

 Il y est décrit une technique agricole qui permet de ne plus arroser du tout les plantes. Cette technique qui nous vient du Canada, et validée depuis 30 ans, réconcilie l'agriculture avec la forêt. Ce sont les travaux de Gilles Lemieux (ça ne s'invente pas) de l'université Laval au Quebec qui ont été appliqués récemment en France dans le Quercy avec un succès qui étonne tous les voisins de l'agriculteur interviewé. Il est le premier à avoir pratiqué ce style d'agriculture.

On pourrait intituler cette technique: "au delà de l'agriculture biologique."

En fait, un sol de forêt est toujours humide, plein d'humus. Ceci est du aux chutes de branches d'arbres, des feuilles etc... Si on épand sur le sol ce que l'on appelle du BRF, bois raméale fragmenté, alors on crée de l'humidité en quantité suffisante pour ne plus arroser. Il y a échange d'énergie entre l'environnement de la plante et celle-ci.

En fait, dans l'agriculture intensive, on enlève de la forêt, on épuise les sols (érosion) avec de la chimie minérale, et on crée des dégâts considérables dans l'environnement. Avec le BRF, on régénère le sol au fur et à mesure, il reste fertile. C'est la pédogénèse. Cette technique marche également sur des sols  très pauvres soit à l'origine, soit à cause du manque de précipitations.

Une substance nommée aquaporine mesure le besoin en eau de la plante, ce qui lui permet d'absorber son juste besoin. En fait, nous les hommes, ne savons pas gérer l'eau au mieux, la planète sait le faire.

Hélàs, une fois de plus, l'état a donné beaucoup d'argent pour étudier l'aquaporine en laboratoire sortie de son contexte, alors qu'il faudrait l'étudier dans son contexte réel. Malheureusement, il n'y a pas d'argent pour cela, alors que les résultats sont là.

Même l'agriculture biologique est dépassée par cette technique économe en eau et en apports minéraux.

Des mesures de ph ont été faites, celui-ci reste neutre.

La plante consomme seule ce qu'elle a besoin. Les fruits et légumes ont un goût incomparable car ils ne sont pas gorgés d'eau. D'ailleurs, la restauration de luxe n'a pas mis longtemps à s'approvisionner chaque semaine chez cet agriculteur. La productivité est de 150% par rapport à une autre méthode.

Cela veut dire aussi que si on reconstitue les haies, on trouve très facilement du BRF. De plus les oiseaux peuvent également nichés.

En fait, des champigons utiles colonisent le BRF. Ils installent le sol par digestion, transformation, transfert d'énergie. On ne fait plus d'entropie, le sol installe son ordre seul comme un grand.

En agriculture maraîchère, on sort 160kg de courgettes sur 12 pieds, c'est une productivité énorme. 

Cette technique a aussi sauvé des vignes menacées par la sécheresse. Lorsque vous faîtes un profil du sol, l'humidité se trouve à 50cm pour 1m 50 avec les techniques traditionnels. Au niveau fertilité, vous mettez quelques mois pour avoir 20 à 30 cm de sol fertile contre 100 ans pour avoir 10cm.

En poussant un peu plus cette technique, des études ont été menées en Ukraine. Chaque arbre produit son champignon. Celui-ci génère son propre antibiotique, celui dont la plante a besoin pour résister aux maladies. La quantité se régule seul. Le champignon ne crée pas de maladie car dans ce cas, il n'y a pas déséquilibre du sol. 

On voit là que la nature effectue un tas de travaux gratuitement. Ces mêmes travaux sont imputés de manière très coûteuse aux agriculteurs par les industries agro-chimiques.

Le précédent article faisait l'analogie entre la pensée "zéro déchets", le transports à "zéro nuisance", voici maintenant l'agriculture à "zéro consommation d'eau". Il y a vraiment du travail à foison pour que cap21 diffuse la pensée "qualité totale" dans notre mode de vie. 

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7 octobre 2005 5 07 /10 /octobre /2005 00:00

 

Je réagis à l'article de cap21 Pays-de-Loire pour démontrer la cohérence de notre mode de pensée cap21. Le débat sur les incinérateurs est très significatif.

Les incinérateurs construits actuellement partent de la logique que le nombre de déchets va augmenter. On les surdimensionne alors, tout comme on le fait pour le réseau routier urbain avec les rocades qui se développent à foison actuellement, et dont le contournement Est de Rouen est un exemple. Vous pouvez aller voir mes contributions sur le site www.debatpublic-contournementderouen.org, rubrique documents du débat public et cahiers d'acteurs.

http://www.debatpublic-contournementderouen.org/docs/pdf/cahiers-d-acteurs/cndpcahier10.pdf

En matière de transports urbains, tout comme pour les déchets, on résoudra les problèmes d'environnement au meilleur coût en remplissant les voitures pour diminuer le nombre de kilomètres parcourus par véhicule (voir mon article sur ce blog, "changer les usages de l'automobile"). C'est donc par l'organisation des transports et la logistique urbaine que nous avancerons vers le "zéro nuisance", ceci étant accompagné par l'évolution des moteurs et non l'inverse.

C'est aussi par l'organisation d'une filière logistique de déchets que nous irons vers le "zéro déchet".

C'est un changement de logique de pensée.

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6 octobre 2005 4 06 /10 /octobre /2005 00:00

L'augmentation du prix du pétrole a amené Mr Breton à demander aux pétroliers d'investir plus dans les capacités de raffinage et d'accepter l'étalement dans le temps des hausses de prix ainsi que la répercution instantanée des baisses. Il a également demandé de porter l'effort sur les énergies renouvelables.

Qui peut croire une seule seconde que les pétroliers vont sacrifier une grande partie de leurs profits pour passer une vitesse sur les énergies renouvelables. Aussi, il aurait été beaucoup plus pertinent d'organiser une vraie concurrence avec des opérateurs non impliqués dans les énergies fossiles, de les aider par des subventions qui leur permettraient de se développer plus vite, incitant ainsi les pétroliers à bouger plus vite. Décidément, le gouvernement continue de faire de la gesticulation et de l'incantation. Il endort les français. Mais l'environnement avance à pas de tortue. 

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5 octobre 2005 3 05 /10 /octobre /2005 00:00
Report du texte de Benoît Chauvin.
 
En juin 2006, le Conseil Général de la Guadeloupe renouvelle les concessions de transport en commun du département.

Le Conseil Général compte profiter de l'occasion pour inciter ses partenaires à se regrouper par zones de desserte, et optimiser le fonctionnement du réseau.

Nous vous invitons à lire en détail le projet de nouvelle délégation de service public, c'est très instructif ! (attention, le fichier Pdf en lien pèse 2,6 Mo)
 
Alors que les cours du barils sont engagés vers une hausse durable qui pénalise les budgets des ménages guadeloupéens, alors que la densité de circulation routière est telle que le réseau routier est de plus en plus souvent saturé, alors qu’un trafic routier croissant contribue à émettre toujours plus de CO2 et de pollution, nos élus préfèrent se priver, et par là même nous priver, d’une occasion inespérée d’inverser la tendance. A l’occasion du renouvellement prochain des délégations de service public de transport en commun, ils préfèrent adopter une solution très proche du statu quo, alors que nous avons la chance de pouvoir mettre en œuvre une vision volontariste et à long terme des transports en commun.


Le contexte dans lequel nous sommes est « historique » : les concessions de service public de transport de personnes arrivent à échéance le 12 juin 2006 et le Conseil Général est en cours de renégociation de ces contrats pour une durée de 9, voire 12 ans. Autant dire que les décisions qui vont être prises dans les prochains mois vont dessiner le paysage des transports guadeloupéens pour un bon moment !


Quand on se réfère au plan d’action détaillé dans le rapport sur l’organisation des transports interurbains en Guadeloupe effectué par le Conseil Général, on relève de bonnes décisions, notamment en ce qui concerne l’offre de transport :

          - la volonté de structurer davantage l’offre de transport, en créant des allotissements par zone géographiques (huit en tout) et en aidant, avec l’aide du Conseil Régional, les entreprises de transport actuelles à se regrouper en réseau.

          -la hiérarchisation des lignes en fonction des besoins : lignes locales, périurbaines, intervilles, express et lignes d’aménagement.

         - le cadencement des trajets, pour des départs réguliers, en heures de pointe et en heures creuses.

Tout cela part d’une bonne intention, mais à nos yeux ne va pas assez loin.

Comme indiqué dans le rapport du lui-même, l’aide prévue du cabinet Systra, qui initialement devait aider le Conseil Général à définir des objectifs à l’horizon 2013 est devenue pour respecter les délais une aide à la préparation des nouveaux conventionnements (plan d’action – cahier des charges –allotissements).

Du coup, les négociations repartent pratiquement sur les bases existantes, sans nouvel engagement particulier de la collectivité :

         - Les parcours sont redéfinis, mais sans que le kilométrage total soit accru
Le Conseil Général « se base en première proposition sur le principe de la répartition de la production kilométrique globale existante en l’adaptant un peu mieux à la demande ». L’offre globale de kilomètres parcourus est donc constante. Les trajets actuels sont peut-être modernisés, mais la volonté politique n’est clairement pas de privilégier ce mode de transport.

         - Les parcours sont optimisés à l’aveuglette.
Cette optimisation est faite à partir du bon sens et elle devrait permettre d’améliorer marginalement l’offre de transport. Il manque hélas une donnée importante au puzzle : les données actuelles de fréquentation du service, qui auraient pu être très utiles. Comme l’indique le rapport, « il est impossible d’avoir des informations sur la fréquentation et la recette voyageurs, sur la production kilométrique et la capacité en place réellement offertes ». En somme, aucun bilan n’est possible sur lequel se baser et on effectue de nouveaux tracés à l’aveuglette.

         - La collectivité ne souhaite pas s’engager financièrement.
Sur le plan des investissement, les achats de nouveaux bus seront limités car le renouvellement des bus sera lui-même restreint : le nombre de bus en circulation va être revu à la baisse car les lignes intervilles et les lignes express, en augmentant la vitesse moyenne, permettront de réaliser un kilométrage constant avec moins de bus. On passera ainsi de 342 bus par jour effectuant chacun 158 kms, à 213 bus effectuant 255 kilomètres. Soit un parcours total stable de 54000 kilomètres par jour.
Sur le plan des coûts de fonctionnement, tout le risque est supporté par les prestataires de service : « dans le cadre de ces nouveaux contrats, le Conseil Général a choisi de ne pas s’impliquer financièrement dans le fonctionnement des services, sauf éventuellement dans certains cas pour permettre d’assurer un service public le dimanche ». Or, ces derniers ne peuvent pas, et n’ont pas non plus pour objet, de rendre plus attractif le transport en commun en exploitant des lignes dans des conditions déficitaires.

Certes, les temps sont difficiles, mais il ressort nettement que le transport en commun n’est pas une priorité pour les dix prochaines années.

Si on peut comprendre que nos élus départementaux acceptent pour quelque raison que ce soit de maintenir un certain statu quo, il relève de leur responsabilité de donner ou non une impulsion en faveur des transports en commun, et aujourd’hui les circonstances plaident pour que cette impulsion soit rapide et forte :

         - les guadeloupéens utilisent leur voiture non toujours par choix mais par manque d’alternative de qualité.
Aujourd’hui l’offre de transport collectif est insuffisante, notamment pour les trajets domicile-travail. En effet, 2/3 des trajets domicile-travail sont aujourd’hui effectués en voiture en Guadeloupe, au lieu de seulement 60% en métropole (*). Or les distances moyennes parcourues (22 kms) en Guadeloupe sont nettement plus faibles, ce qui devrait normalement favoriser les autres modes transports : bus, deux-roues, vélo, stop, marche à pied !
D’autre part, de plus en plus de personnes travaillent dans une autre commune que celle de leur domicile (plus de la moitié de la population active) et elles se déplacent à 80% en voiture particulière.
Si les guadeloupéens utilisent tant leur voiture particulière, ce n’est pas toujours par goût, mais parce qu’il n’y pas d’alternative de qualité suffisante pour les inciter à préférer le bus. L’Insee elle-même relève ce triste constat : « l’insuffisance des moyens de transport en commun explique certainement l’usage de plus en plus fréquent de la voiture particulière pour aller travailler »


         - cette sur-utilisation de l’automobile engendre des coûts externes élevés.
Le réseau routier est fréquemment saturé par l’importance du trafic aux heures de trajet domicile-travail. Cela engendre des pertes de temps, une pollution accrue et surtout invite les responsables politiques à aménager le réseau routier pour s’adapter à ce flux plutôt que de s’attaquer à ses causes. Si avec le même argent on incitait le transport en commun, la quantité de travaux en serait réduite d’autant… Sur le plan de l’environnement enfin, un trafic routier élevé génère des émissions de CO2 également très importantes. Si on souhaite être exemplaire en matière d’environnement, la voie choisie n’est alors probablement pas la bonne.

         - l’utilisation de l’automobile pèse sur le budget des guadeloupéens
L’achat d’un véhicule, son entretien et l’achat de carburant pèsent sur le budget des ménages, et ce de manière non toujours choisie. Avec la hausse du prix des carburants qui commence, c’est littéralement une partie croissante des revenus des guadeloupéens qui part en fumée. Privilégier le transport individuel, c’est fragiliser directement les moins bien lotis de nos concitoyens, qui pour continuer de se rendre au travail n’auront d’autre choix que d’amputer sur leur budget les hausses du carburant.
Au niveau macroéconomique, si on souhaite que l’économie de la Guadeloupe dans son ensemble soit moins sensible aux variations externes (ici celle du cours du pétrole), il vaut mieux que le budget essence soit utilisé autrement dans l’économie locale, ne serait-ce que par exemple en rémunérant des chauffeurs de bus.


Dans ces conditions, Cap21 propose de prolonger d’un an voire deux ans, les contrats en cours dans les conditions actuelles, en mettant en place un système précis de suivi de la fréquentation.
Cela laisserait alors le temps d’aborder la question des transports en commun par le bon bout
, c’est-à-dire en se demandant quel est le niveau potentiel de la demande que l’on pourrait satisfaire, proposer l’offre adaptée à cette demande et prendre à sa charge l’essentiel des coûts.


Cette réflexion, axée autour d’un débat public, pourrait nous amener à :


         - accroître nettement le kilométrage total proposé.
Le cadencement permet d’améliorer l’offre, mais si le temps séparant le passage de deux bus est trop important, le service rendu aux usagers est nettement moins intéressant pour eux qu’un transport individuel. Il est donc important d’accroître la fréquence de passage des bus par rapport à celle prévue dans la proposition de conventionnement.
La desserte des zones rurales ne doit pas être négligée. Là aussi, ces dessertes ne seront davantage empruntées que si les fréquences de passage sont suffisantes et que les coûts de transport restent très abordables.

         - prendre en charge les coûts à hauteur des gains externes réalisés.
Les économies d’essence au niveau du département, les bénéfices en termes environnementaux et de santé publique, les gains réalisés en frais d’entretien du réseau et de confort des usagers de la route,… sont un gain pour l’ensemble de la collectivité et des usagers.
C’est donc à la collectivité de prendre à sa charge les coûts nécessaires pour lui permettre de bénéficier de ces gains. Si les entreprises délégataires du service de transport en commun assument seules ces coûts, comme c’est le cas aujourd’hui, le prix du billet proposé à l’usager sera toujours trop élevé pour inciter la population à utiliser le transport en commun. Il convient donc diminuer fortement le prix d’un trajet de telle sorte qu’il soit abordable par chacun de nous et mettre à la charge de la collectivité le reste des coûts nécessaires au fonctionnement du système.
Les sommes nécessaires peuvent au premier abord apparaître élevées, mais in fine elles sont utilisées pour l’essentiel sous forme de salaires reversés dans l’économie locale, et elles peuvent être prélevées sur la part départementale des taxes perçues sur l’essence. La hausse de ces dernières taxes début 2005, payée par les automobilistes, représente déjà pour le département un supplément de recettes d’environ 4,6 Millions d’€, qui devrait être affectés à une telle démarche.


On le voit nettement, proposer une offre de transport en commun attractive n’est pas une gageure.

Nous avons les moyens de réaliser un tel projet dès lors que la volonté politique est au rendez-vous !

Aussi, nous vous demandons, mesdames et messieurs les conseillers généraux, de prendre en compte dès cet automne, dans le cadre du débat budgétaire, la nécessité de développer les transports publics et d’assurer leur financement.

En matière de transport, avant de s’engager de nouveau pour dix ans dans l’impasse actuelle, mesdames et messieurs les conseillers généraux, il est avant tout urgent d’attendre et d’affirmer une politique volontariste et ambitieuse, pour le plus grand bien des guadeloupéens.

 

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18 septembre 2005 7 18 /09 /septembre /2005 00:00

Je voulais m'exprimer sur la sécurité aérienne suite aux accidents de cet été car il me semble qu'il y a quelque part une escroquerie intellectuelle à présenter le transport aérien comme le mode le plus sûr.

Certes, dans l'absolu, par rapport à la densité du trafic, cette affirmation est incontestable. Cependant, elle écarte un certain nombre de considérations sur les conditions d'usage du moyen de transport utilisé.

Il n'est pas scientifiquement acceptable de comparer deux modes comme la voiture et l'avion. L'un est un transport plutôt individuel, l'autre un transport collectif. Les conditions d'usage sont donc totalement différentes, et les conséquences d'un accident le sont tout autant.

L'automobile peut être un mode de transport très sûre si on a le souci de respecter des règles élémentaires. Si vous respectez les vitesses de sécurité, et bien souvent, cela veut dire rouler en deça des vitesses limites indiquées par des panneaux, si vous respectez les distances de sécurité, si vous évitez de rouler à certaines heures de la nuit (le Vendredi soir ou le Samedi entre 2h et 6h du matin par exemple.), si vous respectez les arrêts à effectuer toutes les deux heures, si vous n'emmenez jamais votre voiture aux limites d'adhérence (cela sous entend que vous connaissiez les techniques le permettant), alors, vous avez très peu de chance d'avoir un accident de voiture, ou à tout le moins, les conséquences ne seront jamais irrémédiables. En respectant les règles citées plus haut, vous pouvez anticiper tout évènement fortuit survenant sur votre route, vous vous donnez les moyens de réagir.

Lorsque vous prenez le volant, vous êtes seul rsponsable de votre état et de vos actes. Vous pouvez maîtriser votre risque. Ce n'est jamais le cas dans un transport collectif, surtout l'avion, où le nombre d'acteurs intervenant sur l'appareil est considérable, et où les intérêts économiques rentrent en opposition avec ceux de la sécurité, quoique puissent en dire les compagnies aériennes.

Beaucoup de managers de compagnies aériennes, plus compétents en business qu'en termes techniques, ont déclaré que les places d'avions à prix bas sont dues à des modèles économiques et non à un sacrifice sur la sécurité. Ils oublient bien vite que si on augmente les tournées des avions avec un taux de remplissage maximum, on augmente les contraintes mécaniques, et il faut donc augmenter la fréquence des maintenances. Je doute fort que les procédures tiennent compte de cela dans tous les cas de figure.

Les comparaisons statistiques n'ont alors aucun sens. Présenter l'avion comme le mode de transport le plus sûr est une mystification scientifique servant à cautionner des comportements de management discutables mettant en jeu la vie des passagers, comme par exemple ne pas faire les modifications demandées par les instances officielles dans les meilleurs délais sous prétexte que c'est économiquement coûteux de garder des appareils au sol. Ce raisonnement est aussi valable pour les appareils neufs.

La sécurité aérienne progressera encore lorsqu'elle ne se cherchera plus de fausses excuses. Plus que tout autre mode de transport, l'aviation doit rechercher la qualité totale, le zéro défaut. Le public est prêt à payer plus cher pour une meilleure sécurité si on sait valoriser celle-ci et si on sait être transparent. Il faut aussi expliquer au public que le transport doit être payé à son vrai coût si on veut progresser sur les questions de sécurité et d'environnement.

 

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4 septembre 2005 7 04 /09 /septembre /2005 00:00

L'augmentation du prix du pétrole n'est qu'un indicateur de ce qui va se passer dans les 10 ans qui viennent. Le prix des ressources nécessaires à toutes les fonctions de notre vie quotidienne ne fera qu'augmenter exponentiellement: l'eau, l'énergie, mais aussi l'air au travers des coûts sur la santé.

Patrick Artus indiquait un prix de 380 dollars le baril en 2015, laissant dans l'incrédulité les hommes politiques et les journalistes. Mais quand on confronte cette donnée avec des calculs personnels de coin de table, on est obligé d'admettre le fait comme ineluctable.

Nous n'avons pas d'autres choix que de modifier notre façon de vivre, l'état doit créer les conditions pour effectuer ce transfert. Or l'état se contente de distribuer des cadeaux qui sont du saupoudrage, insignifiant sur le budget des ménages et inefficaces au plan stratégique. Exermple, cette distribution de 75 Euros pour compenser la hausse du fuel domestique, ridicule alors que les dépenses frisent les 1000 Euros. L'état UMP, qui s'est toujours vanté d'être meilleur gestionnaire, s'avère être en fait très piteux.

Mais alors me direz-vous, que doit faire l'état? Il doit aider les français à investir dans des moyens permettant d'économiser les ressources, réduire les dépenses dans un facteur significatif.

Exemple:J'ai été surpris d'apprendre récemment dans mon entourage qu'un ménage consommait 5 fois moins d'eau que moi: 8 mètres cube par personne contre 40 pour moi. En fait, la régénération de mon adoucisseur d'eau me coûte une fortune. 

En conséquence, les ménages doivent pouvoir acheter du matériel nouveau sans que cela n'aboutisse à les pénaliser sur leur trésorerie. Cela veut dire, pour l'état, aider les personnes à, par exemple, emprunter à des taux très faibles, pour amortir le prix de l'achat sur la période d'utilisation. L'état peut aussi mixer cette mesure avec une participation directe à l'achat. L'arbitrage entre ces valeurs peut se calculer de façon à ce que la dépense totale des ménages soit stable ou inférieure. On permet ainsi aux gens de ne pas subir l'augmentation des coûts par rapport à la situation d'aujourd'hui et on prépare l'avenir.

 
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31 août 2005 3 31 /08 /août /2005 00:00

Le président de la république, comme à son habitude, à grand renfort de discours et de médias, a inauguré en grande pompe les nouvelles unités de production d'ethanol, louer la capacité de la France à innover.

Ces discours, teintés de mégalomanie, ne trompent pas les citoyens que nous sommes.

La France a énormément de retard sur tous les autres pays, tant du point de vue des carburants alternatifs que du point de vue de l'organisation des transports. Nous sommes loin, très loin d'être des champions. Mais mieux vaut tard que jamais.

N'oublions jamais que nous vivons la fin de l'énergie bon marché, quelque soit la source: éthanol, tournesol, colza, GNV, hydrogène etc...La démonstration incontestable est donnée par ces quelques chiffres.

1 seul petit kilomètre voiture consomme 1kWh d'énergie. (cette unité donne une bonne représentation comparative vers les autres usages de l'énergie).

650 millions de véhicules circulent dans le monde. Une simple croissance de 7% de ce parc nous amène à environ 2 milliards de véhicules à l'horizon 2020. Ce chiffre, qui est une hypothèse que j'émets, n'est pas irréaliste car le marché chinois, par exemple, était en montée de 75% par an en 2003. Si chaque voiture roule autant que les voitures françaises, soit 15000 km par an, nous arrivons à une consommation énergétique annuelle titanesque de 30 000 milliards de kWh. Pour vous donner une idée plus saisissante, cela représente l'équivalent de la production de 30 millions de centrales nucléaires de 1000MW chacune. Autant dire que compter sur une évolution des moteurs pour nous sortir du mauvais pas dans lequel nous sommes est illusoire, ce que n'a pas compris le président de la république.

Ce graphique donne un résultat dans la continuité sur 25 ans.

 

 

 Au contraire, à court terme, un usage plus productif de l'investissement automobile, comme le ferait un directeur d'une usine de production, oblige à trouver des solutions dans l'organisation des transports collectifs (dont la voiture est un élément car elle peut transporter 5 à 7personnes), dans une politique cyclable efficace pour les courts déplacements, dans une meilleure articulation entre les transports collectifs urbains et interurbains avec une intégration tarifaire, dans la généralisation des plans de déplacement entreprise, toutes solutions rentrant également dans l'innovation mais jamais mises en valeur par le président Chirac.

Les carburants alternatifs ne peuvent qu'être un complément à toutes ces mesures, mais en aucun cas cela ne constitue une politique. Les résultats économiques et environnementaux ne peuvent qu'être négligeables si on continue à se tromper de stratégie. Les industriels eux-mêmes, dans le rapport de la commission des Nations-Unis du développement durable en Avril et Mai 2001, tenaient le même raisonnement.

 

 
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31 août 2005 3 31 /08 /août /2005 00:00

Sortons pour une fois des sentiers battus du transport pour parler de ce sujet en évoquant le tour de France et l'affaire Lance Armstrong. Cette affaire est affligeante à plusieurs titres.

Elle montre combien le tour de France est à l'opposé à 180° des valeurs du développement durable. Là où le sport doit véhiculer des valeurs d'éthique, de dépassement de soi, tout en protégeant sa santé sur le long terme, le sport cycliste véhicule ce qu'il y a de plus répugnant dans la vie: la triche, le mensonge, l'irresponsabilité, le vol d'image, le vol d'argent, la corruption, les réunions occultes avec des médecins véreux, la toute puissance de l'argent. De plus, ce servir d'une maladie pour donner le change au grand public afin de dissimuler les pratiques de dopage est tout simplement écoeurant. Le sport cycliste cache en fait ce que cap21 a toujours dénoncé, la manipulation du vivant. Ces pratiques relèvent plus de comportements mafieux que de l'héroïsme.

De plus, pour ceux qui ont assisté au tour, il est évident que celui-ci ne fait pas la promotion du vélo comme mode de transport, mais plutôt la promotion des automobiles et des motos, il fait l'apologie de la vitesse, du bruit, des klaxons etc...Nous vivons les heures les plus noirs du sport de haut- niveau et en particulier du sport cycliste.

Personnellement, j'ai souvenir, étant jeune, d'avoir admiré les coureurs du tour dans la montagne, scotché à la radio dans la ferme de mes grands-parents, accompagné des ouvriers agricoles faisant la traite des vaches. Les étapes étaient largement commentées à table. Je rêvais de faire comme eux, grimper des cols, suer, et trouver la récompense dans une descente bien méritée. C'est alors qu'à l'adolescence, après avoir utilisé mon vélo comme mode de tranport (nous n'avions qu'une voiture dans la famille), je me suis mis à parcourir les routes, souvent seul, puis avec mon épouse, puis avec mes enfants dans une remorque et à vélo, pour des randonnées au long cours, avalant plusieurs cols dans la journée avec mon sac de 25kg sur le porte-bagages. Lyon-Marseille en 3 jours, Tulle-La voulte en 3 jours par le Puy-Marie, 800km  en 8 jours dans les Vosges, le Jura, les Alpes, 800km en 8 jours dans l'arrière pays provençal avec le Ventoux, la croix de Valberg, Rouen-Bort les orgues aller-retour (1200km) en 3 semaines avec mon épouse, Nevers-les Gets, 800km en 8 jours (eh oui, je suis aller au sport d'hiver à vélo; il faut être un peu fou), les gorges du Verdon par la route des crêtes avec mon enfant dans une remorque, une partie de la route Napoléon par St-Etienne de Tinée et Beuil etc...

Les conditions de ces randonnées? Pas de médecins, de mécaniciens, de masseurs, de sponsors. Le soir, les jambes tetanisées par les efforts sont difficiles à mettre en route pour marcher, se détendre. Le couchage était souvent une grange ou un hôtel perdu dans la campagne. Et pourtant, le matin, il faut repartir pour atteindre son objectif, aller au bout. Dans ces conditions, vous avez rendez-vous avec vous-même, vous et encore vous. J'étais allé au bout de mes rêves de gosse. J'étais arrivé à gimper les cols d'Anquetil et Poulidor, mes héros de jeunesse. Ma récompense: voir des paysages fantastiques, prendre un immense plaisir dans ces descentes de col, goûter les applaudissements de quelques automobilistes et des enfants dans les voitures (eh oui, il y en a), connaître mes limites (les vraies), et tout cela à l'eau claire. De ces randonnées, j'ai gardé encore la capacité à plus de 50 ans de faire des cols hors catégorie du tour (classe Galibier), sans bagages (âge oblige, il faut ménager la monture), tout en restant assez frais au sommet pour faire une descente comme le col de la croix de fer en toute sécurité. Mais je peux vous dire que le paysage découvert en haut du col du Glandon n'a pas la même saveur quand vous ne l'avez pas mérité en transpirant un peu.

 Hélàs aujourd'hui, je déchante. Mes héros ne sont plus.

Qui sont les vrais héros? Armstrong ou cette dame de 70 ans qui va de Oissel à Rouen 5 jours par semaine pour aller à ses activités à vélo parcourant  ainsi 7000 km par an. Qui mérite les applaudissements?

Le sport cycliste a tout intérêt à faire son examen de conscience et à apprendre les valeurs du développement durable.

 

 
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30 août 2005 2 30 /08 /août /2005 00:00

La vision qu’ont les responsables politiques et économiques des écologistes, ainsi que certaines tranches de la société civile est aujourd’hui clairement déformée par le mode de communication utilisé envers les écologistes. Réciproquement, le discours écologique culpabilisant a alimenté cette opposition et entaché la capacité d’action du pays.

J’ai parlé quelques instants pendant les vacances avec le directeur du rocher des aigles à Rocamadour. Celui-ci récitait de grands discours sur l’état de la planète. A la fin de son spectacle, je l’ai donc branché sur le sujet des transports, des files interminables de voitures aux abords des lieux touristiques. Nous avons évoqué le manque de transports collectifs pendant les mois d’été. J’ai essayé de voir s’il était prêt à travailler en synergie avec les acteurs régionaux pour construire quelque chose. Il ne m’a même pas écouté.

J’ai également parlé de cap21 et du démarrage du parti, de sa raison d’être. Je me suis immédiatement heurté à un mûr car mon interlocuteur pense qu’il y a autant d’écologistes différents que de personnes. Par conséquent, pour lui, un parti écologiste ne peut exister en tant que tel. Il faut plutôt, dit-il, faire avancer l’écologie dans les grands partis existants.

Cela ne marche pas, on le sait aujourd’hui, si on veut prendre l’environnement comme point d’entrée des politiques économiques et sociales.

On voit là le déficit de représentation de l’écologie. C’est pourquoi je pense qu’il faut clarifier, mieux cerner ce qu’est l’écologie politique. Beaucoup trop de gens encore pensent que l’écologie consiste à mettre quelques arbres ici ou là, à créer quelques réserves ou parcs, à faire des tunnels pour crapauds sous les autoroutes. Mais le manège de destruction de la planète continue de tourner.

Les écologistes passent encore pour des prophètes de malheur, des donneurs de leçon. Laurence Tubiana déclarait, dans le hors-série sciences humaines de Juillet-Août : "les prophètes de malheur finissent par ne plus être écoutés".

Ces deux qualificatifs servent de prétexte à ceux qui ne veulent rien changer pour disqualifier le discours écologiste, le marginaliser, le prendre pour quantité négligeable, ou pire encore se l’approprier pour ne rien faire (ce que fait le gouvernement Chirac), rester dans un laisser faire coupable. Pourtant, celui-ci se base sur des faits avérés et des études scientifiques de très haut niveau. Ces deux blocs s’affrontent dans un débat stérile. Le passage à l’action se fait alors avec des petits pas aujourd’hui incompatibles avec les délais dans lesquels il faut agir.

Pourtant, dans une entreprise, quand les comptes sont dans le rouge, on se doit de faire une analyse sans complaisance des causes, les communiquer, et agir vite (licenciement économique en l’occurrence), puis construire une stratégie d’avenir. La vision et la communication de cap21 doit être perçue par le grand public et les médias comme entrepreneuriale.

Changer simplement de carburant ne constitue pas un projet de société. Exercer la fonction mobilité à moindre consommation et émission commence à en être un élément.

La bonne entrée du nouvel ordre écologique est de faire passer par une communication de vérité la hiérarchisation des enjeux. Une politique et une stratégie de parti doit se construire là où les défis généraux sont forts. Le défi de la communication de cap21 est de changer cette image qu’ont les écologistes auprès des gens.

C’est vrai que toute activité humaine génère une modification de son environnement et qu’il y a autant de manières de voir celui-ci que d’actions humaines. Ceci induit effectivement des intérêts contradictoires à différentes échelles. La cohérence entre ces intérêts n’existe pas toujours. Il nous revient d’établir des priorités et de les faire passer au grand public. Il faut inviter la population à dépasser ses petites misères quotidiennes pour mesurer les vrais enjeux et appuyer les bonnes politiques et au delà, les partis susceptibles d’apporter une nouvelle forme de gouvernance.

L’exemple des éoliennes est à ce titre très démonstratif. Il n’y a pas plus neutre au niveau de l’impact environnemental négatif que ce type d’énergie. Il répond à un enjeu majeur qui dépasse largement les problèmes de pollution visuelle dont se servent les défenseurs d’un laisser faire sur des énergies encore plus polluantes. En effet, que dire alors des pylônes électriques et des lignes à haute tension, que dire des périphériques urbains traçant des saignées dans les villes, que dire des files ininterrompus de voitures. Ces pollutions visuelles sont bien pire que ces belles éoliennes.

Dominique Volton déclarait dans un récent ouvrage "il faut sauver la communication". En effet, il faut que nos élites dépasse cette relation parent/enfant vis à vis du problème écologique pour prendre la mesure de l’urgence sans la nier ou l’ignorer, et appuyer les mesures efficaces avec un souci de vérité, une volonté d’entreprendre en y mettant l’énergie nécessaire. La politique des petits pas n’est plus suffisante.

 

 
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