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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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27 novembre 2005 7 27 /11 /novembre /2005 23:45

 Les débats sur les impacts négatifs du transport sur l'environnement urbain relèvent plus de la démagogie que d'une vision correcte du constat et donc des solutions que l'on y apporte. Il est toujours plus aisé de diaboliser le voisin et de le mettre au pilori que d'analyser la réalité des choses.

Quand on regarde les chiffres de trafic, les  poids lourds et les trafic 4x4, même s'ils sont en augmentation constante en France (aux Etats-Unis, les chiffres récents montrent une chute brutale du marché des 4x4), représentent une faible part du nombre de véhicules kilomètres parcourus, donc une faible part des émissions et consommations.

De plus, le transport de marchandises a fait des progrès spectaculaires en matière de consommation de carburant, beaucoup plus que les voitures. En sus, le temps de pénétration d'une nouvelle technologie de moteur dans le parc camion est plus rapide que pour les voitures. Il convient donc de chasser les idées  reçues. Cela veut dire aussi qu'il est inutile de se battre comme des forcenés sur le ferroutage si on ne traite pas le problème des véhicules particuliers en même temps. Ceci ne veut évidemment pas dire qu'il ne faille rien faire, cela veut dire seulement qu'en terme de dépenses d'argent public, il faut faire des choix de dépenses dans le temps et se donner des priorités. Il faut donc regarder ce qui est le plus efficace dans le temps le plus court, comme le ferait un chef d'entreprise. On trouve alors parfois  des solutions qui sont à contresens de la pensée de la population à partir de constats désagréables à entendre. Les mettre en oeuvre s'appelle alors le courage politique. Parfois il faut avoir le courage de dire ce que les gens n'ont pas envi d'entendre.

Dans les entreprises, lorsque l'on s'attaque à un problème de qualité, si on veut réussir à améliorer ses profits, on s'attaque aux causes qui sont les plus significatives en ordre de grandeur (règle des 80/20). Dans notre domaine, si on veut s'attaquer avec efficacité au problème des émissions de gaz à effet de serre, il faut s'attaquer en priorité à la diminution du trafic de voitures particulières (qui représentent 450 milliards de véhicules kilomètres), c'est à dire mettre de l'intelligence dans nos déplacements.

Force est de constater que nous sommes loin du compte. Le plan climat du gouvernement en ce qui concerne le transport est d'une consternante inefficacité. Exemple: comment peut-on croire une seule seconde qu'une taxe sur la carte grise des 4X4 (quelques centaines d'Euros payables une fois) fera changer les usages de ce véhicule acheté par des gens riches. Si je devais présenter un plan d'actions à mon patron, j'aurai honte de montrer des mesures pareilles, et si je le faisais, je pense que je me ferai licencier pour perte de confiance. Pendant ce temps, l'état et les collectivités locales dépensent des millards d'Euros pour construire des autoroutes et rocades supplémentaires.

L'article qui suit a été rédigé par Pierre Franc, notre spécialiste marchandises. Il illustre parfaitement cela.

Il convient de remettre l'église au milieu du village.

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commentaires

M
Bonjour, <br /> <br /> Je vous trouve très indulgent vis à vis des 4x4, qui à l'inverse des poids lourds ont dans la plus part des cas une utilisation totalement injustifiée, puisqu'ils servent surtout à se déplacer sur nos réseaux routier. Peronne ne dit que les 4x4 sont la principale cause de pollution en France mais l'augmentation de leurs ventes est inquétante. Le fait que des véhicules consommant beaucoup plus d'essence au kilométre se voient popularisés montre un certain "je m'en foutissme" environnemental de la part de nos concitoyen . Un comportement assez symptomatique du conditionnement dont nous somme victimes: il nous faut toujours plus gros et pus cher que le voisin. dommage.
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E
Bonjour,<br /> <br /> Oui, il faut avoir le courage de faire la part des choses. les français sont assez intelligents pour qu'on cesse de leur metir à notre tour et dans le sens inverse des mensonges adverses. <br /> <br /> Il faut avoir le courage de relativiser les choses et de ne pas tout traiter en noir ou en blanc.<br /> <br /> Cependant à propos des poids lours, je m'étonne beaucoup qu'on en reste là, et qu'on oublie que l'excès de transport lourd est une consquence directe de l'organisation sociale et fiscale de notre société, au même titre que l'excès de pendulation des véhicules particuliers.<br /> Aussi je m'étonne que l'on ne mentionne pas qu'un seul et même camion, même moderne, détruit beaucoup plus vite le revetement routier, prend plus de place dans la circulation routière, et coûte donc beaucoup plus cher à la société que le coput payé du transport. Je parle autant des dégats environnementaux, bruit et infrastrucutres, que des cadeaux fiscaux aux routiers. je pense que là aussi il faut avoir le courage de mettre les choses à leur place.<br /> Quant à moi le citoyen, j'ai ausxsi ma responsabilité même via le transport routier : en choisissant d'aller faire le marché auprès des paysans sur la place du marché, ou en choisissant mes légumes en supermarché en jetant un oeil sur les provenances.<br /> Cordialement<br /> Eric
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