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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 16:08

Je vous conseille le numéro d'Avril d'alternatives économiques. Le thème de ce numéro est "vivre mieux sans croissance".

Nos élites sont aujourd'hui complètement à côté de la plaque en terme de diagnostic sur la crise. Nous sommes dans une phase énorme de transition de modèle de civilisation qui nécessite des changements assez radicaux dans la façon de gérer l'état, donc l'intérêt collectif, les outils de la puissance publique, les conditions permettant au secteur privé de s'engager dans le mieux-être plutôt que dans le plus avoir.

Le débat croissance décroissance est complètement dépassé car, de fait, la croissance est en décroissance depuis le premier choc pétrolier, et cela ne vas pas s'arranger. Nous savons que la croissance infinie est insoutenable d'un point de vue écologique, et l'ensemble des pays du monde vont devoir prendre cela plus en compte s'ils veulent une prospérité effective pour l'ensemble de leur population.

Il va donc falloir apprendre à vivre avec moins pour 90% de la population, mais avec suffisamment pour assurer des besoins essentiels: santé, éducation, alimentation, service sociaux, loisirs, rénovation et maintenance des bâtiments, protection du patrimoine écologique.

L'investissement privé doit assurer le lien entre le présent et l'avenir et non se contenter de gagner de l'argent sans se préoccuper de la diffusion de cette prospérité. 

Nous sommes arrivés au bout du bout d'un modèle basé sur l'idée que la somme des intérêts individuels était constitutif de l'intérêt collectif, quelque soit ces intérêts individuels. C'est notre défi de construire une civilisation où nous devons créer les conditions nécessaires et suffisantes pour que les intérêts individuels prennent mieux en compte les intérêts collectifs sur le long terme avec une répartition des richesses telle que le développait John Rawls (voir un précédent billet sur ce blog).

C'est ce que développe Tim Jackson dans son livre Prospérité sans croissance.

Notre politique économique ne pourra supporter décroissance et déflation car elle n'est pas construite pour cela. Elle doit donc consentir à partager les richesses produites du passé pour créer celles de l'avenir dans l'industrie et les services orientés vers la prospérité telle que définie plus haut. Nous devrons construire cette politique économique sur une croissance moyenne des 10 prochaines années de 0.7% d'après Patrick Artus, chiffre tout à fait crédible contrairement à ceux du gouvernement actuel.

 

Sandra Moatti donne les nouvelles pistes à développer basées sur le partage du travail, des revenus, associé à une efficacité de la dépense publique pour faire de la croissance du bien-être.

 

Les pages 56 à 64 de ce numéro d'Avril d'alternatives économiques donnent le cap qui pourrait constituer un programme présidentiel.

 

Le logement et le transport représentant aujourd'hui un poids énorme dans le budget des ménages, il faut s'attaquer en priorité à ces postes, c'est à dire diminuer le poids des loyers ou du crédit immobilier, diminuer la dépendance à l'automobile.

 

Il convient donc de mieux encadrer les loyers et instaurer une taxation croissante des plus-values sur le foncier constructible, en évitant les phénomènes de seuil, amenant des comportements de contournements.

 

Les dépenses énergétiques sont indolores pour les ménages les plus aisés et pèsent très lourds et de plus en plus lourds pour les ménages à revenus faibles ou moyens. Il convient donc de taxer l'énergie tout en aidant les ménages à investir pour diminuer les consommations.

 

Dans le domaine du transport, favorisons les modes actifs que sont la marche à pied et le vélo, les transports collectifs, l'autopartage avec lesquels on peut effectuer 80% de nos besoins de déplacements. Rappelons qu'à Copenhague, 50% de la population va au travail à vélo. Pourtant, le Danemark n'est pas à la traîne en matière de prospérité.

 

Dans le domaine de la santé, il faut privilégier la prévention et lutter contre les inégalités. A ce titre, le développement des modes actifs de transport et l'alimentation ont un rôle majeur à jouer.

 

En matière de services, il est nécessaire de lutter contre le pouvoir de marché des oligopoles.

 

Consommation: partager pour mieux consommer.

 

Emploi: travailler moins pour travailler tous, par exemple en instaurant un congé sabbatique rémunéré de 6 mois tous les 5 ans ou d'un an tous les 10 ans. Cela favoriserait la mobilité professionnelle et résoudrait par là même le problème de pénibilité dans un travail harassant durant 40 ans.

 

impôts: taxer davantage les hauts revenus et harmoniser la fiscalité en Europe.

 

Pauvreté: Supprimer le quotient familial pour financer un crédit d'impôt de 750 euros dès le premier enfant et revaloriser le RSA.

Dépenses publiques: rationaliser les dépenses de transfert et les structures de l'action publique et mutualiser l'effort de défense au niveau européen.

 

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 21:16

Ce sujet revient à l'ordre du jour. La flexisécurité a été instauré au Danemark, mais couplé à une politique volontariste de transfert massif des charges salariales et patronales sur les autres postes fiscaux. Le chômage a alors baissé fortement et rapidement, les salaires nets ont monté mécaniquement par ce double mouvement. Le marché du travail a alors repris un dynamisme fort en faveur des salariés. Il a alors donc été facile de mettre en place la flexisécurité dans un contexte de chômage faible. N'oublions pas que faire ce transfert de charges ne doit pas être regardé uniquement sous l'angle de la compétitivité à l'exportation, mais aussi sous l'angle du marché intérieur car alors les entreprises qui achètent et vendent dans notre pays embaucheront.

 

Donc oui à la flexisécurité, mais après avoir transférer les charges pour aider les entreprises et augmenter les salaires nets des actifs. 

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 13:13

index-copie-2      Ce 7 mai, nombreux sont ceux qui ont ressenti un grand espoir, une ferveur du peuple de France, et une réelle volonté de travailler ensemble à la création d'une France innovante et motrice du XXIe siècle.

François Hollande vient de créer une dynamique, il reste à conforter une victoire qui se révèle moins large que celle espérée.

A cela 3 raisons, le vote abstentionniste de premier tour favorable à Nicolas Sarkozy, le report des voix de l'extrême droite plus consistant vers le candidat sortant et surtout la consigne de vote tardive de François Bayrou, très mal suivie.

Trois éléments à prendre en compte au moment où se décident les orientations des législatives, pour donner au nouveau président les leviers parlementaires de son action.

Cela pose une nouvelle fois, et peut être enfin, la question du centre, de son autonomie, mais surtout de son projet, qui ne peut se complaire dans des mots et des postures, au moment ou le plus grand rassemblement national possible est indispensable.

C'est en ce sens que nous parlons d'un pôle démocrate, écologiste et républicain, ancré dans la nouvelle majorité présidentielle, non pas en vigie vétilleuse, ou en "cheval de Troie" de la défunte UDF, mais en force de proposition responsable et inscrite dans la durée.

Ce centre a impérativement besoin de faire de la dimension écologique le nœud de la troisième voie parce qu'elle constitue la base de la troisième révolution industrielle. Or, sans relance de la production, sans transition énergétique et économique, sans décentralisation, il n'est pas possible de changer le modèle de développement pour relancer l'emploi tout en s'inscrivant dans la durée.

L'écologie a impérativement besoin d'être au centre de l'échiquier politique pour convaincre le plus grand nombre à la fois de la nécessité du changement et de sa possibilité.

L'écologie politique doit s'inventer comme force de proposition constructive et modérée pour être acceptée par le plus grand nombre. Elle doit être une écologie positive qui n'est plus contre tout mais pour le bien de tous.

Une telle force doit être populaire, comprise comme un bénéfice partagé, inscrit dans le quotidien de chacun. C'est parce que nos concitoyens percevront clairement qu'ils sont gagnants à être écologistes que notre pays avancera dans la bonne voie. C'est pour cela que cette écologie est centriste, non un centre mou mais une vision politique innovante et radicale car allant à la racine des choses: la vie, la chance de vivre ensemble, de partager, l'espoir de donner à nos enfants un monde meilleur. En un mot, nous devons par cette écologie là, redonner un sens au mot bonheur.

Nous avons une chance historique à double titre. Les 5 années qui viennent seront décisives pour notre pays et l'Europe, pour assurer à la fois le maintien de notre rôle majeur dans le monde et la pérennité de notre modèle social et humaniste. Nous devons collectivement gagner la bataille et faire de l'Europe un sujet de fierté. En second lieu, pour les écologistes, c'est le moment ou jamais d'adopter une attitude positive et constructive et le faire dans le cadre d'un vaste rassemblement responsable, clairement dans la majorité présidentielle et ouvert sur toutes les femmes et les hommes partageant nos valeurs.

Corinne Lepage

Députée Européenne

Présidente de CAP21

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 22:40

 

Cette campagne présidentielle passe complètement à côté des enjeux économiques majeurs auxquels nous avons à faire face. Mais avant de proposer un programme économique, avant de chiffrer ce programme, on attend d'un futur président qu'il donne d'abord la direction, la vision, le projet de société qu'il veut mettre en oeuvre, la philosophie sur laquelle il s'appuie. Aucun candidat ne propose cela.

 

Alors, tentons de le faire, de définir une conception du progrès compatible avec la mondialisation des échanges et les impératifs environnementaux du 21ème siècle.

 

John Rawls, philosophe américain du 20ème siècle, dans la théorie de la justice développe cette pensée: les inégalités dans une société sont tout à fait acceptables si celui qui est tout en bas de l'échelle a les moyens de vivre dignement dans l'environnement où il est et a l'espoir de s'enrichir sur la durée et sur plusieurs générations.

 

Cette définition du progrès permet de quitter ce débat stupide riches contre pauvres. Depuis toujours, la droite pense que l'état confisque les biens des riches pour les attribuer aux pauvres, et la gauche pense que les riches le sont trop et qu'il faut redistribuer par l'impôt, ce qui cristalise le débat autour de cette question. Ce paradigme ne marche plus quand dans un pays plus de la moitié des ménages n'ont plus l'espoir de s'enrichir sur la durée par leur travail, leur intelligence, leur esprit d'initiative, les coûts et charges des fonctions vitales de base dans l'environnement économique de notre société devenant trop lourds.  Le problème dans la France d'aujourd'hui est qu'une bonne moitié des ménages compte à l'euro près à la fin du mois sans pour autant avoir l'espoir que cette situation s'améliore, pire, ce nombre s'accroit . La droite a pensé, à tort, qu'en répartissant les gains de productivité et les richesses au profit des plus aisés (et je vais jusqu'à des revenus de ménages de 4000 euros environ, car selon l'INSEE, 80% des ménages gagnent moins que cela), l'activité économique allait repartir. Il est donc indispensable de mobiliser à nouveau le pays vers la création de richesses nouvelles, la diminution des charges incompressibles qui pèsent sur les ménages et les petites et moyennes entreprises. L'urgence est de fabriquer plus de riches. Il faut aussi mobiliser les 11000 milliards d'épargne des français pour créer de l'activité nouvelle plutôt que de se protéger par de l'assurance vie, aller rechercher les 600 milliards d'évasion fiscale (voir le dernier livre d'Antoine Peillon) qui manquent à la France pour les investir dans les infrastructures, la transition énergétique afin d'améliorer le bien-être de tous.

 

La droite, en cassant la juste distribution en salaire du travail, des gains de productivité, des richesses créées , et la gauche, en ayant pas compris qu'il faut décharger massivement le travail et fiscaliser les charges, n'a pas compris cela.

La transition énergétique sera la richesse du 21ème siècle. Il faudra exercer les fonctions de la vie en consommant un minimum de ressources par une intelligence de la production et de la consommation.

 

Un autre chiffre est ahurissant. Dans le monde, les 0,2% les plus riches détiennent 35 000 000 milliards d'euros. Quand on voit que pour régler le problème de la dette grecque on a mis 110 milliards, on voit à quel point le problème majeur est bien la répartition des richesses produites et des gains de productivité dans le monde, et non l'excès d'état providence.

 

Je conseille d'aller lire ces deux sites internet:

 

http://lecercle.lesechos.fr/presidentielle-2012/221145589/dire-gravite-crise

http://roosevelt-2012-dans-la-presse.posterous.com/le-cercle-les-echos-le-bon-diagnostic-dire-la 

 

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 14:36

Voici une tribune publiée par Corinne Lepage le 18 Août. Elle rejoint le sens donné par le billet de Paul Quilès sur le nucléaire.

La seule réponse durable à  la tourmente financière que nous vivons et la remise en cause des fondamentaux du capitalisme néolibéral est de nature écologiste.

Une nouvelle écologie politique  fondée sur la reconquête de la souveraineté offre une voie de propositions. Elle nécessite de dépasser le stade actuel de l’écologie politique représentée par le parti Vert, et un réel espoir de changement ici et maintenant. Il faut construire la troisième étape de l’écologie politique.

La crise financière et la crise écologique sont en réalité les manifestations, en l’absence d’une gouvernance mondiale démocratique, de l’abandon, aux marchés financiers, de la souveraineté des Etats, définis comme les représentants et les garants de l’intérêt général.

La dilapidation du patrimoine collectif et des biens publics, la pollution généralisée accompagnée d’une destruction des ressources nécessaires à notre propre vie, la remise en cause des progrès de la santé humaine par notre mode de vie et de consommation viennent de la mainmise de très grands intérêts économiques sur les choix collectifs.

De la même manière, la dette publique – dont les modalités de calcul imposées par système financier est absurde s’agissant d’Etats – s’est creusée en raison de la liberté sans limite donnée au même système financier. Qu’il s’agisse de finances ou de ressources naturelles, la régulation par un système en capacité de défendre l’intérêt général est un impératif.

Force est de constater que l’incapacité des Etats à reprendre la main traduit en réalité leur incapacité à trouver les moyens de défendre ce qu’ils ont en commun. Les principes de base de l’écologie politique consistent précisément à se donner les moyens de préserver les ressources communes et à les gérer au mieux pour les générations présentes et futures. Or, par ressources communes, il faut entendre non seulement les ressources naturelles mêlées également des biens publics au sens large du terme dans lesquels figurent la monnaie et plus généralement tout ce qui permet le bon fonctionnement de l’économie.

Les deux sujets ne doivent donc pas être séparés puisqu’en réalité il s’agit du même problème dont l’origine et la solution sont communes. Elle se trouve dans la souveraineté écologique menant à une  gouvernance démocratique ; elle conduit à la capacité redonnée aux citoyens d’être les maîtres de leur destin et non d’être victimes des erreurs et des malversations commises par d’autres. Elle se trouve dans le rejet des a priori idéologiques habituel (néolibéralisme ou altermondialisme) dont la conséquence est de rendre impossible le choix d’une solution viable.

- Le néolibéralisme avec la brutalité et la cupidité qui l’ont accompagné nous a amené à l’abîme. La souveraineté écologiste appelle la reprise en main par les gouvernants du cours des choses à partir  d’un objectif et d’un chemin : la bonne gestion de l’ensemble des ressources de la planète en s’assurant que les conduites de court terme soient en cohérence avec le souhaitable commun. Retarder l’échéance, c’est s’enfoncer dans cette abîme.
- Les solutions altermondialistes, qui se situent dans une rupture complète, ne peuvent davantage y répondre, car elles ne tiennent pas ensemble les fins et les moyens.

Nous avons l’ardente obligation de rassembler tous ceux qui ne se reconnaissent, ni dans la pose de rustines au néolibéralisme, ni dans la dénonciation incantatoire. La gravité de la situation et sa profonde nouveauté, par rapport aux crises que nous avons connues jusqu’ici, impose des solutions originales qui par définition n’ont pas de précédent.

Pour innover, il convient de faire abstraction de classifications pré établies pour se définir par rapport à des objectifs, des moyens et des règles de morale communes. Ni l’impasse sur les réalités économiques et financières ni un « yaka-focon », d’autant plus immature que la situation s’aggrave, ne sont des options possibles.

Les analyses de l’écologie politique sont justes ; les solutions existent. Pour autant, si la force d’évidence des analyses et solutions  n’est pas au rendez-vous, les écologistes en portent leur part de responsabilité.

Dans notre histoire, il y eut le temps des fondateurs, des visionnaires et des précurseurs coexistant avec celui de l’utopie généreuse, préemptée par un gauchisme propagandiste et peu soucieux d’avancées concrètes comme des analyses écologiques du départ.

Le deuxième temps fut celui  des participations gouvernementales auxquelles j’ai personnellement apporté ma contribution. Les écologistes étaient confinés à une tâche purement technique, celle de gérer l’environnement, laissant ainsi la part belle à  une contestation croissante à la mesure de l’impuissance relative des ministres de l’environnement. Ajoutons au passage que les titulaires des mêmes postes, inféodés à la logique du marché, se sont souvent pour leur part contentés de gesticulations et de communication.

Des avancées loin du compte car, à la marge du système, ont été obtenues et des ouvertures électorales comme celles de Daniel Cohn-Bendit aux européennes ont porté leurs fruits.

Quoi qu’il en soit, le troisième temps est venu. Le propagandisme, comme du reste l’indignation, ne répondent pas à l’urgence des problèmes et surtout à la capacité de cette nouvelle manière de voir le monde à offrir des solutions adaptées.

Cette nouvelle écologie politique, parce qu’elle dépasse une vision punitive, anachronique ou irréaliste est aujourd’hui la seule construction politique qui apporte des solutions, se projette dans le futur et parie sur le long terme comme sur ce que nous avons tous en commun. La souveraineté écologiste fixe un cap commun porteur d’espoir : elle a l’obligation de réussir le pari consistant à convaincre que les voies de la transition existent. Le moment présidentiel par définition est celui du projet phare pour notre pays et de ses propositions dans le monde.

Des initiatives seront prises pour réunir, bien au-delà de la sphère politique, toutes celles et ceux qui ont décidé de faire et non pas de subir, de retrouver l’équilibre de notre devise républicaine entre l’égalité, la liberté et la fraternité et de refuser de transiger sur ce qui est notre bien commun.

Tribune publiée dans le journal Le Monde du 18/08/2001

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 22:00

Je relais ici un article de Corinne Lepage indiquant la volonté du gouvernement de tuer la démocratie et le bénévolat, à une période où il est si difficile de trouver des gens pour se battre avec des moyens légaux pour des causes justes.

 

A nous de nous battre et de faire savoir ce décret catastrophique.

 

"Les mauvais coups se font généralement le 14 juillet ou le 15 août. C'est encore plus tentant en période de crise majeure, comme actuellement. C'est sans doute pour cette raison que le Journal officiel du 13 juillet publie un nouveau décret concernant les associations.

Celui-ci fixe les modalités d'application au niveau national de la condition prévue au premier point de l'article R.141-21 du code de l'environnement, concernant les associations et fondations souhaitant participer au débat sur l'environnement dans le cadre de certaines instances.

Pour pouvoir participer, une association devra désormais compter au moins 2 000 adhérents. Quant aux associations d'utilité publique, elles devraient exercer leur action sur la moitié des régions au moins, et disposer d'un minimum de 5 000 donateurs, pour pouvoir se faire entendre.

Les seuls organismes ayant le droit de le faire entendre leur voix sur les politiques environnementales sont des organismes publics au sein desquels seules ces grandes associations ont le droit d'être représentées. De plus, l'Etat s'octroie le droit de vérifier les conditions de financement des associations pour s'assurer « de leur indépendance ».

Les assos les plus gênantes pour les lobbies handicapées

Ce texte est liberticide au regard de la liberté d'association ou plus précisément du droit des associations à se faire entendre. Il exclut en particulier toutes les associations d'experts qui ont fait l'essentiel du travail en termes d'alerte au cours des dernières années.

Mouvement des générations futures – Criirad, Criigen, réseau santé environnement, Inf'OGM, pour n'en citer que quelques-uns – n'auront aux termes de ce texte plus le droit de participer, voire plus le droit d'être agréés puisque c'est l'agrément au titre de l'environnement lui-même qui est touché par ce décret scélérat.

Autrement dit, non seulement aucun texte de protection des lanceurs d'alerte n'a jamais été pris par ce gouvernement, du temps de monsieur Borloo comme a fortiori du temps de madame Kosciusko-Morizet, mais plus encore, c'est la capacité des associations les plus dérangeantes pour les lobbies défendus par le gouvernement qui est ici mise en cause. En effet, sans agrément, la capacité de porter plainte avec constitution de partie civile reste très réduite. Dans ces conditions, les procès mettant en cause ces lobbies deviennent beaucoup plus difficiles.

De la même manière, le fait que les agréments soient conditionnés par le nombre de personnes rendra très difficile la tâche des associations locales, constituées contre tel ou tel projet, telle ou telle infrastructure. Les préfets pourront toujours soutenir qu'elles ne remplissent pas les conditions.

Ainsi le gouvernement s'est-il attaqué avec efficacité, une fois encore, aux modestes contre-pouvoirs que notre pays compte encore."

 

Corinne Lepage

Présidente de CAP21

Eurodéptutée

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 22:44

La campagne électorale pour les présidentielles démarre bien mal sur le plan économique. Pendant qu'on amuse la galerie avec des affaires en dessous de la ceinture, nous voyons poindre à droite et à gauche les caricatures réciproques habituelles.

 

Par exemple, sur la chaîne parlementaire, en fin d'après-midi aujourd'hui, Michel Sapin, principal rédacteur du programme économique du PS, met en avant la priorité des priorités: retrouver l'équilibre des finances publiques pour diminuer la dette.Sa manière d'y arriver est de travailler sur les recettes de l'état en sus de l'action sur les dépenses incopressibles.

 

Alain Madelin, lui, sur le plan des recettes, argumentait sur les vieilles lunes de la droite: "bien évidemment, la gauche prend aux riches pour donner aux pauvres", et c'est reparti comme dans les autres campagnes. Aucune innovation n'est possible dans ces conditions. Pourtant, jamais un partage équitable des richesses ne s'est imposé avec autant d'évidence. Le problème de ce pays est qu'une bonne moitié de la population n'a pas un euro à mettre de côté à la fin de chaque mois. L'augmentation très supérieure à l'inflation des postes incompressibles associée à une augmentation des revenus à peine au niveau de l'inflation officielle a miné sa capacité d'épargne, donc sa capacité d'enrichissement sur la durée. Les inégalités de patrimoine, indicateurs de la politique économique de la France depuis 30 ans, sont les voyant d'alarme de ce système à bout de souffle.

 

Le gouvernement, depuis 2007, a aggravé cette situation en faisant des cadeaux fiscaux à ceux qui en avaient le moins besoin, dans toutes les couches de la société, depuis les ouvriers et employés bien intégrés d'entreprises en très bonne santé et plutôt grandes, avec l'exonération fiscale sur les heures supplémentaires, jusqu'au plus aisés avec le bouclier fiscal. Le gouvernement espérait que cette politique allait doper l'activité (plus les riches sont riches, plus l'activité est grande). En fait, en concentrant les richesses sur moins de gens, cette politique ne marche pas, et ceci depuis longtemps. Le chômage massif trentenaire tire les produits manufacturés et les salaires vers le bas, avec la qualité médiocre qui va avec. Elle empêche donc de plus en plus de gens de consommer des produits haut de gamme susceptibles d'ailleurs de faire repartir l'industrie.

 

D'ailleurs, en France, quand les choses vont bien, le chômage décroit de 10 à 20 milles personnes par mois, et inversement quand les choses vont plus mal. Ces petites variations ne permettent pas de penser que si les choses vont bien pendant plusieurs années, le chômage va baisser structurellement de manière importante.

 

Il faudrait être beaucoup plus innovant en basculant les 350 milliards de charges salariales et patronales sur le travail vers les autres postes fiscaux afin de faire baisser massivement le chômage, donc augmenter les salaires dans un deuxième temps.

 

On pourrait alors quitter ce débat stupide entre riches et pauvres, mais aller vers un enrichissement de tous sur la durée (phiosophie de John Rawls). Il est souhaitable que l'assiette fiscale (ensemble des prélèvements) augmente. Ce pays n'a jamais réussi, ni essayer vraiment de le faire. Pourtant, ce sont les entreprises qui créent les richesses puisqu'elles produisent ce que la demande intérieure et extérieure veut, et elles produisent ce que la collectivité mondiale a besoin demain (avoir le confort de vie en diminuant les prélèvements sur la planète).

 

Non, vraiment, la politique économique suivi depuis 30 ans n'est pas bonne, ni pour le secteur privé car on a écrasé de charges les entreprises donc les ménages, ni au niveau du secteur public car on a appliqué à l'aveugle des coupes de personnel sans discernement à la fois dans des endroits où elles étaient nécessaires et dans des endroits où au contraire, il aurait fallu augmenter les ressources humaines.

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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 22:51

Le 9 Juin avait lieu à Paris la convention Europe du Modem animée par Marielle de Sarnez. Les intervenants étaient de grande qualité. Il est transparait qu’un grand mouvement démocrate européen est naissant entre la Grande-Bretagne, l’Italie; l’Allemagne y viendra.

Je vais résumer quelques interventions dans plusieurs articles.

La première question posée par Marielle était : existe-t-il un modèle social européen ? Jérôme Vignon, qui a été directeur du thème protection sociale et intégration à la commission européenne, a ouvert les interventions.

Au moment de la présidence britannique en 2005, le discours dominant était le suivant :

Il est impossible, vue la diversité des pays européens, de trouver une harmonisation sociale. La tendance était vers le moins d’Europe, le moins de règles, le moins de dépenses, en laissant de côté ceux qui sont le plus en difficulté.

Le modèle social européen peut se définir comme l’investissement sur le maillon faible avec l’idée que si on mise sur l’ensemble d’une population y compris sur le maillon faible, alors la collectivité entière gagne.

Les historiens et les sociologues ont ainsi montré que le modèle social européen existe. Il se caractérise par un contrat de travail de longue durée assurant une protection de l’employeur et de l’employé, par l’existence de corps intermédiaires, une solidarité universelle garantissant contre les risques de la vie pour que chacun garde son potentiel de citoyen. Il se caractérise aussi par le fait que le travail n’est pas une marchandise.

Les dépenses sociales représentent en Europe 30% du PNB. 18% des dépenses sont affectées à la fonction protection et 13% à la fonction préparation de l’avenir. Il nous faut essayer d’inverser ce rapport pour nous concentrer plus sur la préparation de l’avenir. La scandinavie, l’Autriche, l’Espagne et les Pays-Bas vont dans cette direction en définissant clairement les rôles entre l’état, les corps intermédiaires, les entreprises, les salariés.

16 millions de personnes en Europe sortent du système éducatif sans diplôme. Or la formation initiale conditionne le potentiel pour suivre les formations continues. Ces 2 formations sont les piliers pour une bonne préparation de l’avenir.

Le vieillissement de la population va nous contraindre à mieux accueillir les migrants qui subissent de plein fouet les inégalités en matière de santé et de retraite.

En fait, il faut savoir que les pays émergents d’Asie attendent de l’Europe que nous les aidions à construire un modèle social de préparation de l’avenir.       

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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 22:38
La moitié de la population française s'enfonce dans une misère de longue durée sans qu'aucune disposition gouvernementale actuelle ne puisse répondre efficacement. Le gouvernement nage dans un optimisme béat, à mille lieux des réalités quotidiennes

Le dernier trimestre indique une croissance de 0.3%. Or ce trimestre est habituellement plutôt bon. Cela veut dire que les prévisions de croissance de 2% sur 2008 ne seront pas tenues.

L'article  précédent a montré  comment  le logement et le transport  subi  conduisait  ces gens vers  un appauvrissement  sans retour.  30 ans d'urbanisme ignorant les problèmes environnementaux ont créé les conditions de cet appauvrissement. Nous sommes dans un effet d'emballement où chaque secteur économique, ayant prélevé sans compter sur les ressources planétaires, réussit à mettre en interaction  tous  les phénomènes actuels.  Notre gaspillage énergétique dans tous les secteurs ne nous permet pas d'absorber le choc de croissance de l'Inde et la Chine, d'autant plus que nos grandes entreprises ont exporté ce modèle de développement. Le débat actuel au sujet des producteurs, distributeurs, et autres est bien dérisoire au regard de l'immense problème structurel de notre économie. Le piège se referme plus serré, signe de notre inconscience passée.

Les secteurs environnementaux offrent des opportunités de croissance de 30% par an dans nos pays. Dans un pays où l'abondance matériel règne, c'est là que se situent les relais de croissance.C'est là aussi que se situent les relais de l'innovation et de l'exportation.

La loi Tepa, bien qu'étant une réussite par rapport à la volonté présidentielle (heures supplémentaires et choc fiscal devant entraîner un choc de confiance), parait bien mince au regard des résultats actuels et de ce qu'il faudrait faire. Le choc de confiance a fait long feu.

Quel pourrait être un programme économique de redressement à plusieurs étages.

A court terme, il conviendrait d'augmenter le salaire net qui est excessivement bas eu égard au prix des fonctions de base de la vie. Sachant qu'on ne peut pas augmenter le salaire brut pour des questions de compétitivité, le seul levier de commande se situe au niveau des charges salariales et patronales pour rapprocher le net du brut.

Comment redistribuer cette somme? Entre la TVA, la fiscalité sur le revenu et le patrimoine, on peut trouver un compromis acceptable pour répartir  différemment ces charges.

Parallèlement,  il faut accepter que tous les frais de santé  ne soient pas remboursés à 100%  (exceptés  pour les maladies chroniques et  les populations les plus fragiles,  que  les retraites confortables ne soient plus aussi  confortables,  que  l'on travaille plus longtemps, mais avec des formes différentes (la valorisation  du  bénévolat  est une piste).

Ensuite, accompagner ces mesures par une orientation massive de l'économie pour diminuer nos consommations énergétiques, une orientation résolue de l'agriculture vers une autonomie des agriculteurs et des techniques comme l'agriculture BRF, une généralisation des plans de déplacements entreprises pour diminuer la dépendance à l'automobile permettrait de redistribuer plusieurs centaines d'euros par mois aux ménages les plus défavorisés sans peser sur les comptes publics et la compétitivité de l'économie.

Ces mesures structurelles sont aussi de nature à diminuer la vulnérabilité de notre population.

Plus que jamais, lier une réforme de la fiscalité sociale avec la problématique environnementale est le coeur d'une politique économique moderne.
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2 janvier 2008 3 02 /01 /janvier /2008 23:41

Du pain  et des jeux. Voilà ce qu'on propose aux français dans l'enchaînement d’une série type "Dallas" que nous propose notre président de la république et le parti qui le soutient depuis 6 mois.

 

Nous assistons à un catalogue de mesures à impacts marginaux aussi bien microéconomiques que macroéconomiques, que ce soit le bouclier fiscal, les heures supplémentaires, ou les régimes spéciaux.

 

Pour masquer ces résultats contestables, on offre les feuilletons Cecilia, les infirmières bulgares, les vacances du président, Kadhafi, Carla, et plus généralement, la compassion instrumentalisée au service d'une politique et visant à faire croire que l'on s'occupe des moins fortunés. On nage en pleine contradiction entre le rapport à l'argent de notre président et les problèmes réels de la France qui sont loin d'être en voie de résolution.

 

Qu'en est-il des investissements des petites et moyennes entreprises, des  millions de ménages qui comptent à l'euro près à la fin de chaque mois et qui, s'ils ne sont pas aidés par la sphère publique ou privée, n'ont aucune chance de voir leur sort s'améliorer pour eux et leur descendance. Ils sont exclus à tout jamais de l’enrichissement et donc de liberté, un des trois piliers de notre république.

 

Faisons les comptes au minimum des minimums: on ne peut vivre et travailler dignement si on ne peut financer les fonctions essentielles de la vie: se nourrir, se loger, se déplacer.

 

Se nourrir: 10 euros par jour et par personne soit 300 euros par mois.

Se loger: 500 euros par mois en ordre de grandeur.

Se déplacer en possédant une voiture d’occasion que l’on renouvelle tous les dix ans et qui satisfait à l’usage minimum: 200 euros par mois.

Détaillons ce dernier coût. On cherche un minorant au sens mathématique du terme.

Prenons l'hypothèse d'une voiture d'occasion de 6000 euros que l'on garde 10 ans avec une inflation à 3% et payé en 10 fois sans frais.

Prenons aussi l'hypothèse d'un bonus de 50% pour les assurances, un kilométrage annuel de 10000km avec une consommation de gasoil de 6 litres aux cents et un coût au litre de 1.15 euros.

Les postes de dépenses minimum sont l'achat, la provision pour renouvellement, l'assurance, l'entretien, le carburant.

achat: 600 euros par an sur 10 ans
provision pour renouvellement à 1.03% d'inflation: 200 euros
assurance: 300 euros
entretien: 300 euros
carburant: 700 euros

total annuel: 2100 euros soit 175 euros par mois. Disons 200 pour arrondir.
 

Ceci est vraiment un minimum car on n'a pas payé l'énergie, l'électricité, les vêtements, les impôts, le téléphone etc...

 

Nous arrivons à 1000 euros nets par mois.

Pour les couples sans enfant, on double le budget nourriture, on garde une seule voiture et le même logement,
 
Pour les couples avec 2 enfants, on multiplie par 4 le budget nourriture, on multiplie par 1.5 le budget logement, le reste est invariant par rapport aux couples sans enfant.  

Croisons cela avec les revenus nets, la structure des ménages français et regardons le nombre de français en grande difficulté financière structurelle.

Il y a environ 30 millions de ménages en France se répartissant comme suit:

33% de personnes seules, 26% de couples sans enfants, 28% de couples avec 2 enfants et plus (source INSEE). Je n'ai pas trouvé le chiffre des couples avec 2 enfants uniquement, considérons donc que nous avons un minorant en termes de nombres de personnes. 

La barre pour une personne seule est de 1000 euros nets, 10% des personnes seules. Cela représente 10 millions de personnes.

Pour les couples sans enfant, la barre est à 1300 euros nets, soit 8 millions de personnes supplémentaires.

Pour les couples avec 2 enfants, la barre est à 2150 euros nets, soit 8 millions de personnes supplémentaires. 

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Nous arrivons alors au chiffre effarant de 26 millions de personnes n'ayant aucune marge de manoeuvre, aucune liberté ni maintenant ni pour le futur et leur descendants. Nous ne sommes pas loin de la moitié de la population française.

Nous sommes loin des chiffres du seuil de pauvreté statistique. La fracture sociale de 1995 est encore là et solidement installée.

Le deficit de démocratie n'est-il pas là? On peut donc considérer qu'il y a 40 millions de personnes pauvres en France par rapport à un standard de vie digne. Elles sont au
au bord de l'asphyxie financière, du surendettement structurel. Ce petit calcul montre aussi à quel point la conception d’un urbanisme contraignant une population à l’usage individuel de la voiture, à des énergies fossiles pour se chauffer, à l’exil urbain pour trouver un prix du foncier supportable et un logement agréable est calamiteux dans une dynamique sociale.

Il y a bien près de 30 millions d'esclaves en France. Ce pourrait être le titre choc d'un livre.

Il est grand temps de revoir les calculs d'aides et la fiscalité pour résoudre les problèmes d'inégalités croissantes auxquels nous avons à faire face. Nous n'en prenons pas le chemin.

 

Il en est de même pour les petites et moyennes entreprises, pour qui le ticket d’entrée sur certains marchés monopolisés par les grands groupes est trop élevé.

 

Quand au grenelle de l’environnement, sans une réforme profonde de l’administration, l’ADEME, la DRIRE, les préfectures etc…, aucune loi ni règlement ne sera efficace. Les tracasseries administratives auront raison de toutes les bonnes volontés. L’administration doit aider à la transformation de nos modes de vie, donc de la demande, et non à la reproduction de l’offre des lobbies industriels actuels. Les 20 millions de ménages en voie de surendettement n'auront pas la trésorerie pour investir dans la transformation des usages de l'énergie. Certes, les taxes sur les activités polluantes vont aider les plus aisés à modifier leur mode de consommation, mais seules l'innovation et l'intelligence collective pour transformer les usages permettront de sortir de ces sables mouvants, la transformation des modes de production d'énergie ne suffira pas. 

 

Voilà le vrai défi que nous avons à relever, en particulier comment faire en sorte que se loger et se déplacer coûte moins cher aux français, comment on peut financer l'université de manière innovante (voir ci-dessous), comment on peut permettre aux français de s'enrichir (et ce n'est pas quelques heures de travail en plus par semaine qui changeront la structure profonde de notre économie).

 

Comme le disait Einstein, on ne peut résoudre les problèmes du pays avec les mêmes schémas de pensée et les mêmes modes managériaux que ceux qui ont servi à créer ces mêmes problèmes.

Or le gouvernement, sous l’étiquette de réformes profondes et une communication velléitaires, ne modifie les choses qu’à la marge.

 

Voici un exemple de proposition innovante pour financer un accroissement significatif du budget des universités.

 

Ce n'est pas 1 milliard d'euros par an que l'université a besoin mais 10 pour rattraper son retard. Je pense qu'il ne faut pas tromper les français sur le sujet, ce que l'on fait actuellement.

Il faut rendre les français responsables de leur avenir, les inciter à investir plus qu’à consommer.

 

Le niveau d'inscription moyen est de 180 euros par an et par étudiant en France (source Jacques Marseille).

 

Questions: comment augmenter les droits d'inscription en faisant participer un maximum de français (assiette large) et les autres acteurs que sont l'état, les entreprises, les collectivités territoriales, les marchés financiers.

 

Je propose que dès la naissance d'un enfant, on prélève un impôt qui serait une sorte d'épargne obligatoire placée sur des fonds communs de placement garantis par l'état et abondés de la même somme par tous les autres acteurs, à l'image des plans d'épargne entreprises. Le ménage met 100 et les autres acteurs les 100 autres.

 

Petit calcul de coin de table: si on veut passer les droits d'inscriptions à 1800 euros par an sur 7 ans d'études d'un enfant (on admet une réorientation et un redoublement), il faut préparer un capital de 12600 euros sur une vingtaine d'années. Rappelons que le cac40 sur 30 ans apporte une moyenne de 7% par an. Cela représente 30 euros par mois (à 5% par an de la valorisation de l'épargne) à se partager entre tous les acteurs, ce qui est relativement indolore pour les ménages. Pour l'état, cela représenterait le coût de l'abondement dont le curseur est à définir. On peut aussi envisager que ce soit l'employeur du ou des parents qui abonde ou tout autre partage. L'avantage de ce système est qu'il oriente une partie des flux financiers vers l'avenir du pays, et c'est là où le système est conforme aux valeurs du modem (économie aux services de la justice, donc justice en 1 et économie en 2). Ce système responsabilise aussi car il permet aux français de prendre conscience de la nécessité de préparer l'avenir. On diminue un peu la consommation matérielle et on investit massivement dans l'économie de la connaissance. 

 

Ensuite, il faut regarder le financement de la phase d'initialisation du système pour le perfectionner. 

 

Ceci serait une méthode intelligente pour rediriger une partie de l'argent de la finance vers l'université sans augmenter l’impôt ou les taxes. 

 

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