Maîtriser la spéculation foncière est un des défis auxquels a à faire face un élu soucieux de l'intérêt général, car elle est génératrice de graves inégalités sociales et favorise la ghettoïsation de la société.
Or, à ma connaissance, aucun travail de recherche n'a encore été réalisé pour établir le lien entre la consommation excessive d'espace de l'automobile et l'explosion des prix de l'immobilier dans une agglomération. Pourtant, en première approche, cela semble évident. L'automobile est un bon outil tant qu'elle permet d'assurer des déplacements souples et fluides, sans générer de nuisances inacceptables. Mais à partir du moment où l'explosion du taux de motorisation des ménages couplée avec l'ouverture du monde à toutes les échelles et l'éclatement des temps de la ville se fait jour, nous aboutissons à une saturation de l'espace faisant baisser considérablement la qualité de la vie.
Les pouvoirs publics sont alors en réaction face à ce phénomène et non en anticipation, subissant les évènements avec un temps de retard. Dès lors, toute action de réparation (restriction de l'espace affecté à la voiture, implantation d'un tramway) crée des poches de qualité légèrement meilleure alimentant la demande d'immobilier dans des lieux fonctionnellement agréables et bien déservis. L'offre étant alors insuffisante, les prix s'envolent.
A contrario, l'inflation d'infrastructures routières très dégradantes pour l'environnement à tout point de vue ne permet pas de rendre l'immobilier attractif de façon homogène sur une agglomération.
Beaucoup d'élus ne voient pas que le meilleur moyen de lutter contre la spéculation foncière est aussi de diminuer fortement le trafic routier en offrant des solutions de déplacements intelligentes comme par exemple les taxis collectifs temps réel dont je parlais dans un précédent article.