La vie naturelle est soumise à deux principes : adaptation et évolution.
Ne nous étonnons pas que toute action durable intègre ces principes, que toute prévision doit être « souple ».
C’est pourquoi je ne suis pas un fan du tramway. Créer un transport collectif en site propre, oui, c’est plus que positif, mais ne l’affecter qu’à seul mode de transport dont le trajet est rigide, c’est plus discutable.
Qu’une rame tombe en panne, c’est du domaine du prévisible. On connaît l’effet dans le métro et à la SNCF (dont le matériel exsangue est de plus en plus défaillant) : tout le réseau est perturbé et il n’y a pratiquement pas de solution « échappatoire ». Quant à l’effet désastreux sur un circuit en boucle c’est une des lamentables caractéristiques du périphérique parisien.
Les Rouennais ont TEOR : site propre en milieu de chaussée, ce qui élimine les stationnements et encombrement des couloirs de bus parisiens (ramassage des ordures, livraisons, stationnement illicite…). Mais en plus c’est une chaussée avec des bus qui peuvent se doubler, sortir du site au premier incident, ou qui permettent d’éclater et de prolonger la desserte au-delà du réseau. C’ est de nature à améliorer l’offre de transport selon l’évolution de la demande. C’est bien plus prometteur que le tramway en matière de développement durable.
Et si ce réseau est ouvert aux taxis collectifs, c’est améliorer d’un cran la rentabilité sociétale. Mais il faut évidemment écarter la démarche négative « j’enquiquine les usagers automobilistes » pour se consacrer positivement à l’amélioration des capacités de déplacements de tous les usagers (principe d’adaptation) et à l’actualisation plus simple du matériel et des équipements (principe d’évolution.)