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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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25 juin 2007 1 25 /06 /juin /2007 21:50
Voici un article du monde sur la construction d'infrastructures tram-train et routières à l'ïle de la Réunion et mes commentaires à la suite.

La Réunion : les conditions de déplacement ne cessent de se dégrader à mesure que croît (d'environ 10 % par an) le parc automobile.

La Réunion face au "coma circulatoire" LE MONDE | 23.06.07 | 14h50 • Mis à jour le 23.06.07 | 14h50 Saint-Denis Correspondant Créez votre blog, pour donner votre avis et partager vos passions. Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offerts u lieu d'aériens ouvrages d'art - parmi lesquels ce qui aurait pu être le plus haut pont ferroviaire du monde -, ce sont finalement 12,5 kilomètres de tunnels que le futur tram-train de La Réunion devra emprunter pour traverser les montagnes dans le nord de l'île. La modification a été décidée en mai, en raison de l'impact des viaducs sur l'environnement, dénoncé par des associations écologistes. Le surcoût est estimé à 50 millions d'euros, mais le calendrier du projet ne devrait pas être modifié, assure la région, maître d'ouvrage : en 2013, les Réunionnais disposeront d'une alternative à la route. Le tram-train circulera sur un itinéraire de 40 kilomètres desservant 25 stations, de Saint-Paul à Sainte-Marie, en passant par les centres-villes du Port et de Saint-Denis. Son extension est envisagée plus tard dans le Sud et l'Est. "Sans cette réalisation, notre île est condamnée, dans quelques années, au coma circulatoire", prédit le président de la collectivité, Paul Vergès (Parti communiste réunionnais). Alors que le département s'attend à accueillir 200 000 habitants supplémentaires dans les quinze ans à venir (il en compte aujourd'hui 800 000), les conditions de déplacement ne cessent de se dégrader à mesure que croît (d'environ 10 % par an) le parc automobile. La route nationale qui ceinture l'île et dessert les principales agglomérations est saturée. La livraison, prévue début 2009, de la route de moyenne altitude des Tamarins, gigantesque chantier - 34 kilomètres, 26 ouvrages d'art, dont quatre exceptionnels - lancé en 2003, soulagera la circulation dans l'Ouest. Mais le relief accidenté de l'île limite les variantes. Il est aussi source de dangers, surtout sur la "route du littoral", quatre voies de 12 kilomètres qui permettent les échanges par le nord entre l'ouest et l'est de l'île en passant par le chef-lieu. Plus de 50 000 véhicules l'utilisent chaque jour. La falaise qui la domine, abrupte et instable, fait l'objet d'une surveillance constante. En mars 2006, tout un pan s'est effondré, tuant deux personnes et contraignant pendant un mois les automobilistes à emprunter une étroite route de montagne. LES DANGERS DE LA FALAISE C'est cette même montagne que franchira le futur tram-train et dont s'écartera, par endroits, la nouvelle route du littoral, elle aussi programmée. Pour cette dernière, parmi les nombreuses solutions envisagées pour se prémunir des dangers de la falaise, celle d'un tracé associant un tunnel à terre et une route-digue en mer a été privilégiée juusqu'ici mais pourrait être écartée au profit d'une "solution entièrement aérienne". Pour financer ces deux projets, la région a signé, en janvier, à Paris, un protocole d'accord avec l'Etat ; elle fera également appel à un partenariat public-privé. Entre tram-train (1,3 milliard d'euros) et nouvelle route du littoral (930 millions d'euros), l'investissement représente "cinq fois le montant du viaduc de Millau". Les retombées de ces grands travaux pour l'économie de l'île sont estimées à "plusieurs milliers d'emplois" directs et indirects. Hervé Schulz
 

publié par article du journal Le Monde dans: transport et infrastructures

La Réunion est une configuration géographique pouvant se présenter comme un laboratoire de nos problèmes de qualité de vie urbaine. La contrainte d'espace liée à nos modes de vie est amplifiée par la taille de l'île, la croissance démographique, et la croissance du trafic automobile qui en découle. Pourtant, les élus locaux devraient s'inspirer des résultats de nombreuses études continentales sur le sujet de la mobilité. Il est normal que les besoins en mobilité croissent. On ne peut éviter l'asphyxie qu'en gérant, plus qu'en construisant. 

Que constate-t-on sur le continent? Malgré les milliards d'euros investis dans le transport public lourd, le report modal de la voiture individuelle vers celui-ci est faible, l'impact environnemental positif est donc faible. Quant à la construction d'infrastrctures routières, elle alimente l'usage de la voiture individuelle. La Réunion retombe dans le piège dans lequel nous avons foncé tête baissée en métropole. Certes, les infrastructures sont nécessaires, mais il est encore plus nécessaire de mettre de l'intelligence dans les organisations.
Le management des mobilités doit être un volet complet des politiques publiques.

Pour les île d'outre mer, il est urgent de mettre en oeuvre les outils de management de la mobilité, moins coûteux et plus efficaces, seuls outils limitant réellement la croissance du trafic:

1. gestion en temps réel du transport à la demande en voiture à l'aide des outils informatiques pour augmenter le taux d'occupation moyen des voitures. Diviser par un facteur 2 à 4 le trafic est l'enjeu de cette méthode, au stade de la recherche aujourd'hui, mais peu coûteuse.

2.  généralisation des plans de mobilité.

3.  développement d'une agriculture et d'une industrie se fournissant en matières premières locales.

4. développement d'une agriculture maraîchère de proximité qui fonctionne sans eau ni pesticides ni engrais ni herbicides.
 

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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 21:11

Voilà maintenant cinq ans, j'écrivais un texte à Corinne Lepage disant approximativement ceci:

"La stratégie de communication du gouvernement républicain américain est de dénigrer Kyoto en disant que c'est quantité négligeable, et parallèlement de nier la réalité de l'influence de l'homme sur le climat. Mais ceci est un rideau de fumée car en sous-main et sans rien dire à personne, et surtout pas aux européens, il investit massivement de l'argent public dans la recherche et l'innovation sur les éco-industries aidés par  le capital risque. Quant à la Chine, comme c'est une dictature; s'ils décident de faire quelque chose, cela va aller vite aussi.".


Que se passe-t-il maintenant? Le gouvernement républicain admet la réalité du problème, mais veut enlever les barrières douanières sur les éco-produits. Pourquoi veut-il cela? Eh bien parce que son industrie est prête à envahir le monde de leurs produits.  

Pendant que les européens tergiversaient sur les problèmes juridiques et les taxes carbone, les USA ont travaillé dur les technologies innovantes. Le récent G8 illustre parfaitement cet état de fait. Nous sommes dans la gesticulation politique alors qu'il faudrait lancer des éco-entreprises à la conquête du monde.

Le rideau se lève maintenant, et on voit que les USA ont 20 ans d'avance sur nous, "comme d'habitude allais-je dire."

Corinne avait relayé cette vision dans une communication interne à cap21. Pas un journaliste n'y a prêté attention.

En fait, les européens n'ont pas compris comment fonctionnait les américains, l'esprit pionnier doublé de la volonté de gagner beaucoup d'argent avec des idées neuves construites sur cette culture.

Les choses étant établies maintenant, nous n'avons plus qu'à nous mettre au travail.

Notre dépendance au pétrole, même si elle a diminué par rapport à l'acroissement du PIB, est toujours grande et nous rend de plus en plus vulnérables à la hausse des prix. Pour cette raison, Les bilans carbone sont  un outil d'analyse stratégique. Les compagnies qui n'auront pas anticipé et préparé des alternatives se préparent des crises majeures.

Voici des illustrations du dynamisme de l'économie américaine dans les technologies propres. Les investissements en capital-risque sont passés de 1.2 milliards de dollars en 2004 à 3 milliards de dollars en 2006.(source cleantech group). 

Dave Pearce, patron de la société Miasolé, fabrique des panneaux solaires flexibles en appliquant la technique de dépôts de couches minces par sputtering (pulvérisation cathodique). Cette technique existe depuis 30 ans, en particulier pour déposer des couches minces métalliques sur de la céramique, ou du verre. Elle n'avait jamais été appliquée dans le solaire. Dave Pearce le fait et construit 8 usines cette année.

La nouvelle éco-économie est en plein boom aux USA. Notre vision bonapartiste et centralisée de la gestion de l'énergie est mal placée pour le 21ème siècle où il faudra être décentralisée, souple, réactif. Nous avons un vrai défi à relever. 

 

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30 mai 2007 3 30 /05 /mai /2007 19:12

Une expérimentation est en cours en Normandie pour mesurer finement la pollution de l'air intérieur d'une voiture, cartographier en fonction de la position de la voiture dans le trafic, comparer avec la carte des résultats de la pollution extérieure. Les résultats complets seront publiés à l'automne par air normand. Dors et déjà, la moyenne des concentrations de polluants est de 2 à 4 fois supérieures à celle situé en bord de trafic.

Rendez-vous à l'automne donc.

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22 mai 2007 2 22 /05 /mai /2007 23:15

Voici un article paru dans le gardian en 2006 et qui montre combien la transformation des usages de l'automobile devient un enjeu économique mondial. General Motors et le MIT sont en pointe. Même si GM a des difficultés économiques dans l'immédiat, ils ne renoncent pas à préparer l'avenir en bousculant les lignes stratégiques habituelles du monde automobile. Nul doute qu'ils ne resteront pas à leur place actuelle dans l'économie mondiale.  





autocaddie.jpg

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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 12:02

Rediffusion d'un article de Bernadette Caillard-Humeau sur la ville. Cet article montre comment la remise en cause de la place de la voiture permet de rendre la ville agréable à vivre, évitant ainsi l'exode urbain et la recherche d'un bien-être hypothétique en maison individuelle loin des lieux d'activités.

Dimanche 28 mai 2006 La ville rêvée Voici la rediffusion d'un article de Bernadette Caillard-Humeau sur la manière de concevoir la ville pour la rendre attractive et lutter efficacement contre l'exode dans le périurbain. Seule une volonté politique forte de baisser la pression foncière de l'automobile permettrait de faire cela. En sus, il faut une certaine homogénéité dans l'aménagement de la ville afin d'éviter un afflux de demandes dans des quartiers privilégiés et une spéculation immobilière allant à l'encontre des objectifs initiaux recherchés. Dans le même ordre d'idée, la création de nouvelles centralités à mixité fonctionnelle, reliées entre elles par des transports collectifs efficaces, à l'image du quartier Vauban à Fribourg-en-Brisgau est une alternative complémentaire. Construire un tel projet urbain nécessite une action combinée et cohérente de tous les acteurs d'une aire urbaine. C'est un autre type d'exercice de la gouvernance. Contribution autour de "la ville rêvée", commission mobilité-polarité, projet d'agglomération, Angers - Mars 2002 - Bernadette Caillard-Humeau. Contribution autour de "la ville rêvée", commission mobilité-polarité, projet d'agglomération, Angers - Mars 2002 - De la ville rêvée à la ville accessible : un changement d'échelle, une ville à l'échelle du piéton La ville rêvée serait-elle, à l'instar des usines à la campagne, celle de la ville à la campagne ?! Derrière cette apparente contradiction, c'est la nécessité d'une ville verte et aérée alliée à la facilité d'accès des services qui apparaît. Un projet à rêver aujourd'hui, à construire demain. En effet, la conjugaison des avantages de la campagne et de la ville, c'est ce que recherchent à l'heure actuelle bon nombre de nos concitoyens, d'angevins, qui renoncent à la ville pour une maison à la campagne, tout en n'étant pas trop éloignés d'elle pour le travail, les établissements scolaires des enfants, et les activités culturelles. Le prix attractif du terrain à bâtir ou de la location facilite la décision de ces souvent jeunes ménages, cette tendance s'effectuant en effet principalement lorsque le ménage accueille de jeunes enfants. Nous savons les effets néfastes d'un tel choix : l'utilisation incontournable de la voiture, le surchargement des voiries, la nécessité du ramassage scolaire, le mitage de l'espace rural, la pollution générée, les accidents. Les effets positifs sont aussi réels : échelle humaine pour la constitution des liens sociaux, espace de vie adapté à l'enfance et l'adolescence, le "luxe de l'espace", mise au vert détendante au retour du travail, etc. Pour inverser la tendance, - si toutefois nous l'estimons nécessaire : si nous estimons, notamment, que la préservation de l'espace "vierge" est une nécessité, que l'adaptation de la voirie à l'accroissement de la circulation engendrée et tous les coûts induits de la voiture deviennent une charge trop lourde et trop polluante -, il s'agit de réunir au sein de la ville les avantages de la campagne ! L'enjeu se traduit ainsi : de l'espace au sein du logement, des espaces verts individuels et collectifs, de fortes identités de quartier favorisant les échanges (appelés aussi lien social), une égalité financière voire une incitation. Ce recentrage sur la ville est une densification, mais aucunement synonyme de tours, il fait appel à une (nouvelle) architecture de ville. La ville rêvée, ce pourrait donc être : DES LOGEMENTS PLUS GRANDS, DES MAISONS DE VILLE - des logements plus vastes accompagnés de terrasses, patios ou petits jardins privatifs - le retour des maisons de ville, avec des garages groupés favorisant le non recours à la voiture sans l'obérer UNE VILLE VERTE - un jardin public à moins de 500 mètres de tout logement, - des équipements sportifs de base (terrain de foot, plaine de jeu...) dans un rayon accessible à pied de tout logement - la plantation d'arbres et de terrain gazonné aussi souvent que possible, systématique au bord des immeubles, dans la rue, autour des arbres - la création de liaisons vertes, sans voitures PRIORITE AU PIETON, UNE VILLE A L'ECHELLE DU PIETON - la redéfinition de l'aire du quartier, encore trop vaste, pour atteindre l'échelle du piéton, et la dotation de tous les équipements de base dans ces quartiers - un accompagnement fort des premiers âges de la vie par la présence de crèches de proximité, - qui s'adapte à la forte montée de l'activité féminine (80 % des jeunes femmes)-, de préférence près de l'école maternelle (favorisant les passerelles), - des équipements de base : salle de gymnastique, court de tennis, piscine, cinéma, commerce alimentaire. - au sein de l'habitation, des garages à vélos et à poussettes des plus aisés - une voirie qui écarte largement la voiture (les engins motorisés) et donne la priorité au piéton ( dans un ordre décroissant : piéton / cycliste / transport collectif / deux-roues motorisés / voiture) UN NOUVEAU PARTAGE DES COUTS - des prix de logement au même niveau qu'en couronne - un transport collectif hyper-performant (réseau, fréquence, coût) - la taxation de l'automobile hors de son stationnement de résidence - des mesures favorisant une seule voiture par ménage UNE CIRCULATION SUR LE MODELE VENITIEN La circulation rêvée, c'est Venise ! Transposons : - un large axe de transport qui supporte tous les engins motorisés, et d'abord le transport collectif (le vaporetto), une plate-forme multimodale en bordure, où se redistribue les marchandises (chalands ayant accès au grand canal et aux canaux secondaires le matin) - à l'échelle du piéton : l'accès piétonnier aisée depuis tous les arrêts du transport collectif (vaporetto), quartiers en îlot - une alternative douce au cheminement piétonnier pour un rapprochement géographique (la gondole ou la vedette), qu'on peut transférer sur la bicyclette, voire la vedette, où on peut voir le taxi, le véhicule électrique ou les deux-roues motorisés RETROUVER LA VOCATION DES ELEMENTS DE L'URBANITE - des places pour se rencontrer (et non pour se garer ou tourner autour) - des fontaines pour se rafraichir, des sculptures pour les admirer (et non pour marquer des rond-points automobiles) - un éclairage pour éclairer (et pas seulement la chaussée) et rassurer le piéton - des rues qui mènent (et non qui supporte le transit) - de vraies voies cyclables pour les vélos (et non pour le stationnement provisoire des voitures ou pour l'image) - une ville à humaniser, à adapter à l'homme, en partant du plus petit, (et non à adapter à la voiture, cf G. Pompidou) SE DOTER D'UN AXE FORT Plus globalement, il semble nécessaire de décider d'un ou des plusieurs axes à partir desquels se déclinent les aménagements urbains (voirie et urbanisme). Ce pourrait être ainsi la priorité donné au mode de déplacement piéton, tout l'aménagement étant alors au service du mode choisi. Cela n'exclut nullement les autres transports, comme la mise en place d'un tramway ou la constitution d'une flotille de taxis collectifs, mais cela resitue la place qui leur est assignée. Une telle ville rêvée commence aujourd'hui : par la volonté politique, clamée et mise en oeuvre sans attendre. Elle se lirait dans l'élargissement des trottoirs préfigurant la disparition des trottoirs, le transfert des fontaines des ronds-points aux places, un programme pluriannuel de réfection de voirie basé sur la constitution de réseaux piétonniers et cyclables avant que se construise les nouveaux quartiers. Ainsi se profile une ville ambitieuse pour ses habitants, dès aujourd'hui. Bernadette Caillard-Humeau - conseillère municipale d'Angers, déléguée à l'agglomération.

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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 22:35

Voici des calculs de coin de table édifiants montrant l'enjeu énergétique d'une politique vélo efficace dans notre pays. Les résultats sont loin d'être négligeables.

Une voiture se déplace 3.3 fois par jour sur 40km, soit une moyenne de 12km par déplacement. 

3/4 de ces déplacements font moins de 5km, la moitié moins de 3km.
 
Sur une année, nos trente millions de voitures parcourent 450 milliards de kilomètres sur 40 milliards de déplacements. Nous avons donc 30 milliards de déplacements de moins de 5km, prenons une moyenne de 2.5km.
 
On a donc 70 milliards de km utilisables à vélo, c'est un enjeu énergétique de 70 milliards de kWh ou encore 70 000 GWh.
 
Une centrale nucléaire fait 1.5 GW de puissance fonctionnant 365jours soit 8760 heures avec un rendement de 30% . En unité énergétique, cela fait une énergie disponible par centrale de
 
13140x0.3=3942GWh.
 
Conclusion: si nous utilisons notre vélo pour nos petits déplacements, alors, nous économiserons l'équivalent énergétique de 17 centrales nucléaires. Voilà un bel argument.
 
C'est aussi 7 million de tonnes d'émissions CO2 économisées annuellement.
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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 20:07
Le vélo marche super bien, ma femme et moi allons au boulot en vélo soit environ 10000 km économisés par an, et même les courses sont faites à vélo. Voir la photo jointe avec tout l'équipement qui rend la chose faisable pour une famille avec 4 enfants.
lambeaux.jpg
Faisons les comptes: 10 000km voiture économisés par an, soit 1.5 tonne de CO2 par an, 0.75 tonne équivalent pétrole par an, au minimum 2200 Euros. Chapeau Olivier !!!! Le vélo doit être mis en avant dans les modes de transport, comme il était censé être dans la loi sur l'air de Corinne datant déjà de Décembre 1996 . 
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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 19:15
Les pays émergents ont voulu que soit inscrit dans le rapport final du GIEC la responsabilité des pays industrialisés dans le réchauffement climatique.
Il ne se passe pas une semaine sans que ne soient loués les exploits de tel ou tel sportif ; nous nous satisfaisons aisément de regarder ces compétitions de haut niveau confortablement assis dans un fauteuil, ou au mieux d’imiter  leurs exploits dans une pâle pratique amateur du sport.
Pendant ce temps, la planète brûle, et nous continuons à nous déplacer seuls en voiture, y compris pour des déplacements inférieurs à 5km (les ¾ d’entre eux).
"Oh non, je ne prends pas mon vélo, il pleut, je vais gâcher ma permanente, je vais tâcher mon tailleur, je ne peux pas m’habiller, je ne suis pas présentable, comment vais-je faire avec mes courses, mes enfants, il y a trop de vent, trop de côtes, trop de voitures, il fait froid, il n’y a pas de pistes cyclables". Que de tropisme dans tout cela.
 
Pourtant, à chaque obstacle, il existe une solution. C’est curieux, dans un temps de campagne où on valorise l’effort, le mérite, que tant d’obstacles culturels se dressent sur la route des "autosolistes".
Maud Fontenoy, dans ses vingt ans, écume les mers du monde, seule,  à la rame, à la voile, sans parler d’Hélène Mac Arthur.
Et nous ? Sommes-nous plus ridicules que Maud ou Hélène dans nos efforts? Pourquoi auraient-elles droit aux honneurs et nous aux colibets?
 Ne serions-nous pas capables de faire quelques centaines de mètres, quelques kilomètres à vélo, serions-nous si peu courageux, tout justes bons à se pâmer dans un fauteuil ou sur le siège d’une voiture. L’effort sportif intense et le plaisir associé ne serait-il accessible que pour une poignée d’hommes ou de femmes exceptionnelles comblés de lauriers gagnant beaucoup d’argent grâce à nos modes de vie "sursédentarisés" et gavés de biens matériels.
La plupart d’entre nous avons largement les capacités de nous transporter à vélo et ainsi participer à la régulation du climat.
Travailler plus pour gagner plus. Ne serait-ce pas un slogan bien adapté. Le travail, au sens de la physique, est une force que multiplie un déplacement. Se transporter à vélo est du travail qui fait gagner plus, en argent, en santé. Au lieu de se faire piller par quelque émir de Dubaï, du Qatar, de l'Arabie Saoudite, ou autre roi de la péninsule arabique, l'argent ainsi gagné reste dans nos patrimoines.
Alors prenons-nous en main tant qu’il en est encore temps. Ensembles, tout est possible. 
 
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3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 23:13
Les deux candidats ont été en dessous de tout sur le débat énergétique. Je trouve incroyable que Nicolas Sarkozy ait signé le décret EPR avec une aussi faible compétence dans ce domaine.
 
Je rappelle les chiffres:
 
L'énergie nucléaire constitue 75% de la consommation électrique finale en France, mais seulement 17% de la consommation énergétique totale (électricité, chauffage, transport). Ségolène Royale s'est donc gourée de dénominateur, tandis que Nicolas Sarkozy a donné un chiffre qui sort de nulle part.
 
Les deux candidats n'ont jamais du regarder leur facture énergétique personnelle, cela leur aurait permis de ne pas faire d'erreur d'ordre de grandeur.
Je vous donne mes propres consommations ce qui vous illustrera les choses:
 
Nous sommes un couple, deux enfants vivant dans une maison jumelée d'un côté de 100 mètres carré chauffée au gaz naturel, bien isolée sous le toit, sur les vitres, avec deux voitures:
 
consommation d'électricité: 2500kWh.
consommation de gaz: 30 000kwh (vous avez votre consommation en kWh sur votre facture GDF).
consommation voiture en kWh (il faut compter 1kWh par km parcourue en moyenne): 35000kWh
 
par usage, nous avons donc électricité 4% du total, chauffage 44% du total, transport 52% du total 
 
On voit donc que le nucléaire représente une faible part du total. Il est donc faux de dire qu'il assure notre indépendance énergétique, il est faux de dire que cela est une solution aux émissions de gaz à effet de serre.
Si on voulait résoudre ces deux problèmes par le nucléaire, il faudrait remplacer une grosse part de la consommation d'énergies fossiles par de l'électricité, ce qui amènerait une quantité énorme de centrales nouvelles à fabriquer, ce qui est impossible à effectuer dans les 20 ans qui viennent. Il ne faut donc pas que le remplacement des centrales usagers mobilisent l'argent nécessaire pour développer les renouvelables sous peine de perdre beaucoup d'emplois non délocalisables. Les allemands, les USA, les japonais ont déjà beaucoup d'avance sur nous et ont des PME solides sur le sujet. Nous sommes en quelque sorte pris en otage avec notre nucléaire, nous sommes dans un piège industriel à deux branches: retard dans les renouvelables à combler doublé du vieillissement de nos centrales nous obligeant à prendre une position industrielle à ce sujet. Ces deux éléments arrivant de manière synchrone nous met en difficulté. Nous payons très cher le quasi monopole du nucléaire dans notre production d'énergie électrique.Le choix stratégique effectué est capital. Il est consternant que nous ayons abandonné la filière cogénération biogaz, très créatrice d'emplois et peu émettrice de gaz à effet de serre. Si nous choisissons de pousser plus loin le nucléaire, alors cela nous coûtera encore plus cher dans une fuite en avant préjudiciable.     
 
Mais raisonner sur l'énergie à la seule échelle française est hors du temps. Si on parle des émissions de gaz à effet de serre, l'énergie nucléaire mondiale ne représente que 3% de la consommation finale. Si on veut diminuer les émissions GES, l'exemple cité montre qu'il est impossible de construire les milliers de centrales nécessaires dans les délais imposés (20 ans) avec en sus tous les risques que cela comporte sur les déchets.
 
Ceci dit, on ne peut juger de la compétence des candidats sur ce seul sujet, ils ne gouverneront pas seul. Par contre, ce qui est regrettable, c'est la désinformation du public. Cela montre l'absence de débat public sérieux et éclairant sur le sujet de l'énergie. Par exemple il eut été utile de montrer à l'antenne une vraie facture EDF GDF et d'expliquer. Ce n'est pas très difficile. 
 
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30 mars 2007 5 30 /03 /mars /2007 23:31

Certes, nous n'allons pas faire la fine bouche devant la réalisation de cette ligne de ferroutage. Mais, lorsque l'on fait de l'écologie efficace, ce qui est la volonté de cap21, il faut regarder l'efficience globale du système au regard des objectifs à atteindre en matière d'émissions de gaz à effet de serre ou de sécurité routière.

 

Dans toute entreprise, quand il faut atteindre un résultat, on commence par investir dans ce qui coûte le moins cher et qui rapporte le plus, sans compromettre la performance fonctionnelle.

 

De quoi parle-t-on? De l'impact environnemental des transports de personnes et de marchandises.

 

Lorsque l'on regarde la répartition des chiffres des émissions et consommations du transport routier, l'impact du transport routier international est très faible (tout comme le trafic aérien d'ailleurs). Les chiffres ci-dessous datent de 1996, mais les proportions restent sensiblement les mêmes aujourd'hui . Nous sommes à l’échelle française.

 

 

 

Valeurs en 1996

Energie en Mtep/an

% énergie automobile

% total énergie

% total émissions CO2

Total automobile

39,5

100

21,1

28,4

Intra régional

12,5

31,6

6,7

9

Inter régional

11,5

29,1

6,1

8,3

Urbain dont :

15,5

39,2

8,3

11,1

Véhicules particuliers

8,6

21,8

4,6

6,2

Marchandises, services

6

15,2

3,2

4,3

Autobus, cars, deux roues

0,9

2,3

0,5

0,6

Véhicules particuliers inter et intra régional

16

40

8,5

11,5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source  collection énergie, environnement et société ; université de Genève, centre universitaire d’étude des problèmes de l’énergie ; quels systèmes énergétiques pour le 21ème siècle : consommation et synthèse édité par Jean-Luc Bertholet, Myriam Garbely, Bernard Lachal, Franco Romerio, Willi Weber.

 

Si on classe les informations de ce tableau différemment, que voit-on :

 

La somme des trafics urbains, intra et inter régionaux des véhicules particuliers représentent 2/3 des émissions de CO2 et de consommations d’énergie, les marchandises et services 1/3.

Dans le tiers des transports de marchandises, 20% seulement sont dus aux transports internationaux longue distance, soit 6% du total.

 

Certes le ferroutage apporte un gain, mais tout à fait à la marge en terme environnemental. Il en va de même pour la sécurité routière où, même si la gravité et l’aspect spectaculaire des accidents entre poids lourds et véhicules légers frappe les esprits, ce sont les voitures à conducteurs jeunes et les 2 roues à moteur qui sont les principaux acteurs et victimes.

Le projet ferroutage est donc un enjeu éminemment politique. Il peut avoir des enjeux locaux importants et légitimes dans les zones montagneuses comme la vallée de Chamonix. Mais il ne faut pas surestimer l’impact.

 

Jusqu’à aujourd’hui, faire de l’environnement en France consiste à faire des coups politiques peu efficaces, tape à l’œil, alors qu’il faut travailler en profondeur sur l’organisation sociale de nos mobilités individuelles en voiture.

 

Les plans de déplacement d’entreprises, par exemple, permettraient de gagner 50% des véhicules  kilomètres sur le trajet domicile travail à moindre coût. L’utilisation des circuits courts diminueraient la cabotage routier (moins de 150km) représentant 80% des déplacements de marchandises. La moitié du transport de marchandises en ville est effectuée par les particuliers dans leur voiture. L’organisation du transport de marchandises en ville est un enjeu au moins aussi important.  

 

Certes, ces actions ne sont pas spectaculaires et ne font pas vendre du papier, mais elles sont diablement plus profitables pour tout le monde.    

 

 

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