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Texte libre

Corinne Lepage,

ministre de

l'environnement

 de 1995 à 1997

et présidente de cap21

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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 23:08

L'enjeu énergétique et climatique est majeur et nos gouvernants actuels sont très loin de prendre les mesures qui s'imposent pour rendre notre pays efficace. La récente émissions "mots croisés" a posé les vraies questions, pas celles qui alimentent le sujet politique dans les grands médias actuels.

Le principal danger qui menace n'est pas macroéconomique, pour le moment seulement, comme l'a dit avec justesse Elie Cohen dans l'émission, mais social. En effet, les pays producteurs de pétrole recyclent leur argent dans l'achat de biens et de services dans les pays consommateurs, et dans l'achat d'actifs financiers, ce qui permet de maintenir des taux d'intérêts bas. Seul, aux Etats-Unis, ces investissements ne compensent pas la hausse de la facture pétrolière car les taxes sur les carburants sont faibles, mais ce phénomène ne pèse pas encore assez sur la croissance américaine.L'économie, tant que celle-ci ne souffre pas trop, continue de tourner à un bon rythme.

Par contre, le risque majeur est social, c'est donc la démocratie même qui est en danger. En effet, Les 15 millions d'actifs gagnant  moins de 1250 Euros nets en France vont souffrir de plus en plus au niveau du pouvoir d'achat. 

 

Qu'en est-il de l'hydrogène comme carburant?

 

Pour avoir un raisonnement correct sur cette question, il ne faut jamais oublié que la dimension temps est essentiel. C'est à dire combien de temps avons-nous pour éviter que les émissions de gaz à effet de serre ne s'emballent, dans combien de temps pourrons nous monter en volume la production de nouveaux systèmes, sachant que le temps de pénétration dans l'ensemble du parc automobile est de 20 ans environ?

On voit que l'hydrogène ne réprésente pas l'alternative espérée pour réduire les émissions de carbone.

D'autant que la production d'hydrogène peut ne pas être neutre au niveau des émissions de gaz à effet de serre, le CO2 en particulier.

Soit on produit  à partir d'hydrocarbures, par exemple le méthane, auquel cas on produit du gaz carbonique, donc de l'effet de serre. Le tableau suivant vous donne les émissions de gaz à effet de serre en grammes par km du puits jusqu'à la roue de la voiture (source IFP).

 

  

 

 

 

 

On voit que l'hydrogène comprimé produite à partir du gaz naturel (méthane), émet tout de même 108g de CO2 par km. Etant donné que nous allons allègrement sur 1 milliard de véhicules dans le monde, on voit que l'hydrogène n'est pas la panacée.

 

La deuxième façon de produire de l'hydrogène est de casser la molécule d'eau. Pour cela, il faut beaucoup d'électricité. Là, il faut avoir un chiffre en tête. Chaque fois que vous parcourez 1 seul kilomètre avec votre voiture, vous consommez 1kWh d'énergie. Il faut donc produire au moins cela pour faire tourner nos automobiles.

 

Une voiture parcourt, dans notre mode de vie moyen occidental, 15000km par an. Si toutes les voitures du monde font cela, cela nous mène à 15000 milliards de kWh, et il faudrait plusieurs milliers de centrales nucléaires pour produire cette électricité.

 

C'est là que la dimension temps intervient. Selon les chercheurs qui travaillent sur la question du permafrost dans les latitudes du Grand Nord, la fonte de celui-ci pourrait provoquer le relarguage dans l'atmosphère d'une partie des 450 milliards de tonnes de carbone (méthane plus gaz carbonique) dans l'atmosphère d'ici 2020.

Ceci aurait pour conséquence de provoquer un effet d'emballement du réchauffement. Il faut savoir que l'humanité entière émet aujourd'hui 7 miliards de tonnes de carbone dans l'atmosphère par an. De plus, nous devons (c'est un objectif gouvernemental) réduire nos émissions de gaz à effet de serre d'un facteur 4 d'ici 2050, et il est fort probable que nous devrions aller plus vite si les hydrates de gaz relarguent massivement du carbone dans l'atmosphère comme je le disais plus haut. 

 

Or, il faut à peu près une vingtaine d'années pour qu'une nouvelle technologie arrivée à maturité technique pénètre totalement le parc automobile. On voit donc que le travail sur le carburant et les moteurs est très insuffisant au regard des enjeux. Ce n'est donc pas là que se trouve la solution.

 

Un seul intervenant dans l'émission a parlé de la vraie solution, c'est de mieux organiser nos mobilités (voir mon article dans le blog transports de cap21 sur "fordisme et mobilité" et l'article "changer l'usage de l'automobile"). Bref, il faut d'abord mettre de l'intelligence dans notre mobilité et arrêter les gaspillages et en parallèle agir sur les carburants et les moteurs, mais ceux-ci ne feront gagner que 30% sur les émissions ges, pas un facteur 4. Donc pas de faux espoirs sur la pile à combustible. Travaillons sur l'organisation de nos modes de vie, comme une entreprise travaille sur son organisation du travail avant d'investir dans une inflation de machines.

 

 

 

 

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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 20:50

Nous avons une réprésentation du temps de transport généralement fausse. Ce tableau (source données INRETS et IFRESI) décrivant les vitesses moyennes par mode de transport est édifiant. Le temps total hors mode est le temps d'accès moyen à votre mode. On voit que la voiture est peu efficace pour les courtes distances.

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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 20:45

Là première personne à être pollué est l'automobiliste lui-même, contrairement aux idées reçues.

 

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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 20:25

Qu'est-ce que l'effet tunnel dans le domaine des transports alors que cette expression est couramment utilisée dans le domaine des semiconducteurs?

 

C'est le cas d'une autoroute, ouvrage autonome, véritable tunnel à ciel ouvert comprenant en son sein tous les services.

 

Il n'est pas question ici de remettre en cause ce type d'ouvrage, mais de pointer deux inconvénients et de voir comment on peut en améliorer l'usage et la conception dans une optique d’aménagement du territoire.

 

Une autoroute contribue à dilater l'activité économique et la concentrer dans des métropoles plus éloignées. Plus on peut aller vite, plus on va loin à budget  temps constant (loi de Zahavi). 

 

D'autre part, elle échappe les villages la jouxtant, enlevant par là-même, une forte activité économique de transit comme les services assurés aujourd'hui dans le tunnel à ciel ouvert que constitue l’autoroute.

 

Il serait intéressant, d'un point de vue aménagement du territoire, d'amener les services autoroutiers dans ces villages pour les faire revivre. Je veux parler de la restauration, de la station service, des espaces détentes.

 

Il est urgent, dans les grands projets d'infrastructures, de s'appuyer sur l'existant plutôt que construire ex nihilo des ouvrages dont les impacts environnementaux sont déjà lourdement négatifs.

 

Concilier le lien social, l’économie locale devient une nécessité dans des stratégies gagnant-gagnant.  

 

 

 

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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 17:39

 Cette dépêche de l'AFP montre que remettre en selle le vélo pour nos transports quotidiens diminuerait nos coûts sociaux. Ceci est une bonne démonstration d'intégration des coûts externes.

Promouvoir le vélo contre l'obésité: deux réseaux de villes s'unissent

28-05  17:04:41  

Deux réseaux de villes ont décidé de s'unir pour faire la promotion du vélo urbain, l'un des instruments efficaces pour lutter contre l'obésité qui commence à toucher de façon inquiétante la population française, notamment les enfants.

"Si l'obésité continue de se propager, l'essentiel des améliorations observées depuis quelques décennies sur la santé des personnes de plus de 50 ans serait annulé par les conséquences du surpoids", soulignent les promoteurs de cette campagne, le Club des villes cyclables, le réseau Epode (Ensemble, prévenons l'obésité des enfants) et la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUBicy) dimanche dans un communiqué.

15% des enfants sont aujourd'hui obèses ou en surpoids, et près des deux-tiers le resteront à l'âge adulte, rappellent ces associations.

Encourager la pratique du vélo en ville ne coûte pas très cher et peut rapporter gros, estiment-elles. Les déplacements à vélo ne représentent en effet que 3% de l'ensemble de nos trajets quotidiens. Porter cette part à 10% à l'horizon 2010 permettrait de diminuer de 5% les dépenses de santé, soit une économie de 9 milliards d'euros par an, selon les estimations des promoteurs du vélo urbain.

Or une politique vraiment efficace de promotion du vélo en ville, passant notamment par des emplacements de stationnement, des pistes cyclables ou une complémentarité réelle avec les transports en commun, ne coûterait à l'échelon national que 500 millions d'euros, estiment ces associations.

Le programme Epode, qui regroupe dix villes pilote engagées dans des programmes de lutte contre l'obésité des enfants, et le Club des villes cyclables, qui regroupe 750 communes représentant plus de 16 millions d'habitants, vont mettre en commun leurs efforts "pour promouvoir l'usage régulier de la bicyclette pour les déplacements utilitaires et les loisirs", indique le communiqué.

De son côté, la FUBicy lance un manifeste, "A vélo, c'est la santé - 10% de déplacements à vélo en 2010, c'est possible", et un jeu-concours pour sensibiliser le grand public (www.fubicy.org)

© AFP.

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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 16:56

Voici un article publié par Olivier Lambeaux en Midi-Pyrénées. Il montre qu'une baisse du trafic automobile ne peut être obtenu qu'en diminuant l'espace qui lui est affecté au profit des autres modes. Le stationnement est le premier contributeur à cette baisse. Il n'y a aussi pas de résultats possibles sans un management fort des mobilités. Cela veut dire la connaître et l'optimiser mieux.

Pour le cas de Toulouse, un métro enterré laisse toute la place à l'automobile et empêche une requalification des voiries. Le résultat est donc une augmentation importante du trafic. On sait donc ce qu'il ne faut pas faire.

 
Jeudi 23 Mars 2006

Prolonger la ligne B du VAL : toujours une erreur

Cet article reprend les propos du Collectif PDU 31 qui a une approche participative démocratique et intelligente sur le problème des transports que soutient vivement CAP21 Haute Garonne

En 1984,
les élus de la ville de Toulouse votaient la réalisation d'ici 1996 de 2 lignes de métro VAL, dans le cadre d'une volonté politique locale de développement de l'automobile.

En 1996,
l'objectif est atteint : environ 2 000 000 de déplacements se font en voiture chaque jour dans l'agglomération Toulousaine , soit 81 % des déplacements. La part des transports en commun, y compris la ligne A enfin réalisée, est réduite à 12 %.

En 2000,
la décision de lancer la ligne B est prise sans tenir compte de la loi sur l'air de 1996 qui change la volonté politique nationale en imposant une diminution du trafic automobile.

En 2001,
les élus de l'agglomération toulousaine votent enfin le Plan de Déplacement Urbain (PDU) demandé par la loi sur l'air. Ce PDU entérine la ligne B. Il est mis en révision immédiate de part son faible impact sur la qualité de l'air et le trafic automobile.

En 2003,
les responsables de la révision du PDU proposent la réalisation de 2 lignes de
tramways desservant enfin des centres villes de banlieue :
a) Tramway Plaisance - Tournefeuille- Toulouse centre ? L'Union ? Saint Jean
b) Tramway Beauzelle ? Blagnac - Toulouse centre ? Montaudran -Saint Orens.
Ce serait 30 km de lignes et 50 stations.

En 2004,
le PDU est un échec. Environ 2 400 000 déplacements se font en voiture chaque jour dans l'agglomération Toulousaine ( 80,4 % des déplacements), soit 400000 déplacements supplémentaires par rapport à 1996. Dans la  banlieue qui concentre le développement urbain, seul 3% des déplacements se font en transport en commun. Et la tendance reste toujours aussi catastrophique.

Début 2006,
Le maire UMP de Toulouse (Moudenc), le président PS du conseil général (Izard) et le président du SICOVAL (Valette) se rencontrent pour décider du contenu de la révision du PDU :
a) la prolongation de la ligne B du VAL jusqu'à Labège Innopole (3km de ligne pour 3 stations),
b) doublement en longueur de 4 stations de la ligne A.

Lors de toutes ces étapes, le collectif associatif PDU, les associations de quartier, Les Amis de la Terre, ainsi que les experts techniques ont toujours critiqué le choix du VAL car :
-            trop cher,
-            de faible capacité,
-            sans effet de revalorisation de l'espace urbain.

Le choix du tramway ou de bus urbain en site propre est un choix urbain :
-            transformer les avenues urbaines en un espace attractif pour les piétons, vélos et rollers,
-            valoriser les commerces et activités de quartier,
-            valoriser le patrimoine architectural urbain,
-            valoriser la convivialité urbaine.

Alors, pourquoi nos élus continuent de privilégier le métro ?
C'est pour ne pas se dédire :
Ne pas dire qu'il faut remplacer des voies utilisées par les voitures
par des voies de tramway ou de bus,
par des pistes cyclables.
par de larges trottoirs

Le choix du VAL comme projet de révision du PDU est un choix par défaut afin de ne pas requalifier les avenues routières actuelles des villes de l'agglomération.

Et le collectif associatif PDU :

Le collectif associatif PDU  porte un projet novateur de réseaux de vélo, roller, bus, tramway et train pour un développement harmonieux de nos banlieues.

Le collectif PDU  demande la réalisation rapide des 2 lignes de tramway prévues dans le projet initial de révision du PDU.

Ces lignes ne doivent être que l'amorce du grand réseau de bus, train, tramway, pistes cyclables et espaces piétons qui doit desservir toute l'agglomération en complément aux lignes A et B. Un tel projet est proposé par le collectif associatif PDU  (Document disponible sur http://asso.rumba.free.fr/ et www.montoulouse.fr)

complément du blog master: Un grand nombre de métropoles du nord de l'Europe comprennent qu'investir dans la route pour des "véhicules fossiles" est à fond perdu, elles investissent dans des transports en communs peu couteux voire privilégient le vélo... et nous ici on nous parle de 2nde Rocade, 2ième Aéroport...c'est normal nos gouvernants sont cablés en dur sans capacité de reconfiguration en vol...ils recopient des modèles passés sans prendre en compte les réalités actuelles et à venir...il est temps que les décisions viennent d'une démocratie participative!
 
publié par Olivier Lambeaux dans: Haute-Garonne (31)
 
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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 16:36

Le transfert modal de la voiture vers les modes alternatifs est aujourd'hui encore  faible. Malgré tous les efforts pour remettre à flot une offre de transports collectifs efficace, la part de marché de ceux-ci oscille entre 15 et 20%. C'est insuffisant pour parler de ville durable. Cet article de Bernadette Caillard-Humeau met en lumière ce que pourrait être la qualité dans un pôle d'échanges multimodal.

conseil municipal d'angers intervention sur l'aménagement de la gare (25/11/05)

Intervention de Bernadette Caillard Humeau Groupe « Servir Angers » Aménagement de la Gare routière – page N°99 Monsieur le maire, Madame Pirotais, Le transfert de la gare routière constitue un des éléments dans la réalisation d’un véritable pôle d’échange multimodal, et nous sommes heureux de voir avancer ce dossier. Cependant, je voudrais pointer plusieurs questions à ce sujet : Tout d’abord, le dimensionnement de la gare routière est-il bien en accord avec le trafic attendu aujourd’hui et dans l’avenir et a-t-on bien prévu son extension en cohérence s’il s’avèrait que la gare routière est sous-dimensionnée ? En effet, la croissance des logements en périphérie, en deuxième troisième couronne ainsi que le développement généralisé de la mobilité au sein de la population au delà d’Angers ne peut que créer une demande de transport collectif. En trois ans, ces trois dernières années, les voyages interurbains ont augmenté de 50 % (480 000 voyages/an, source CG) Par ailleurs, au niveau des équipements des voyageurs, avez-vous prévu une salle d ‘attente bien dimensionnée, , conforme aux attentes qualitatives du public, qui permettent non seulement de répondre aux besoins des voyageurs prenant le car mais aussi de suppléer à l’absence de salle d’attente type Grand voyageur : une salle d’attente où l’on peut brancher un ordinateur portable et avoir accès à internet. Il serait aussi judicieux de coupler le point de vente et d’information avec celui des bus, car il n’y a pas de point de vente Cotra à la gare et cela manque. Embouteillages croissants Je voudrais aussi pointer les problèmes croissants qui vont de pair avec la création de la gare routière au sein de la zone multimodale. Nous créons une gare routière sans que soit résolu le problème d’embouteillages qui ne font que s’amplifier depuis le réaménagement de la gare et de ses abords de la gare, il y a quatre ans maintenant. Le réaménagement de la circulation n’apporte pas satisfaction et je veux au nom du groupe vous (re)proposez des améliorations : - 1. la création d’un dépose-minute rue de Létuanduère, (en emprise par exemple sur le parking Marengo) indépendant du parking Marengo, lequel est d’ailleurs souvent saturé - 2. la mise à l’étude d’une sortie Sud - 3. l’incitation voire l’obligation d’un plan de déplacement entreprise (PDE) pour les entreprises s’implantant dans le quartier gare, afin que leur localisation ait un sens aussi vis à vis de leur personnel, en effet, si leurs salariés viennent tous en voiture et utilisent majoritairement les deux parkings publics, cela contribue à la saturation des parkings pour ceux qui véritablement utilisent la plateforme multimodale (donc qui laissent leur voiture pour prendre le train, le busz ou à l’avenir un vélo). - 4. La création d’un bureau de prêt ou de location de vélo - 5. Le déplacement de la sculpture qui est tellement gracieuse qu’elle distrait peut-être les automobilistes qui tournent autour d’elle (et qui contribuent aux embouteillages … ?!!). Cette œuvre d’art n’a rien à faire dans un rond point automobile pour un espace piétonnier à agrandir devant la gare ce qui constituerait une entrée de ville, une vitrine, bien plus agréable et pratique pour la personne qui sort du train que de tomber sur une barrière de taxi et de voitures. - Enfin pour terminer, à l’usage des passagers en attente de bus ou de train, nous souhaiterions voir enfin l’ouverture d’un buffet de la gare. Chacune des parties SNCF et ville d’Angers semblent se renvoyer la responsabilité, les usagers, eux, l’attendent depuis quatre ans. Place Saint Eloi- Question diverse Monsieur le Maire, des travaux importants viennent d’être réalisés place Saint Eloi. Pouvez-nous nous expliquer les raisons qui vous ont amené à reprendre cette place refaite il y a seulement un an ? Pour quel montant ? Comment comptez-vous ne pas refaire à l’avenir les mêmes erreurs ? Je vous en remercie. La question de l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, en fauteuil roulant ou en poussette devait être prévu à la réfection de la place ! J’en suis d’autant plus navrée que j’avais moi-même interpellé Madame Pirotais sur le sujet lors de la conception de la place en pointant ces éléments à ne pas oublier. Vous (mme P) m’aviez répondu que vous en tiendriez compte et en fait, vous avez choisi ou accepté un pavage, je veux bien que certains trouvent qu’il donne « un aspect authentique » (Vivre à Angers,page 17), pour de nombreux angevins non seulement impraticable avec un fauteuil roulant, mais aussi pénible à pied. Les pavés, contrairement à ce qu’on trouve de façon traditionnelle (authentique ?) dans la cité, sont place Saint Eloi trop larges et ont une surface irrégulière, est-ce que vous testez les matériaux avant de les utiliser ou est-ce l’inauguration de la place ne pouvait attendre le bon pavage ?
 
publié par Caillard-Humeau dans: Cap21 Pays de la Loire
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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 16:09

Voici la rediffusion d'un article de Bernadette Caillard-Humeau sur la manière de concevoir la ville pour la rendre attractive et lutter efficacement contre l'exode dans le périurbain. Seule une volonté politique forte de baisser la pression foncière de l'automobile permettrait de faire cela. En sus, il faut une certaine homogénéité dans l'aménagement de la ville afin d'éviter un afflux de demandes dans des quartiers privilégiés et une spéculation immobilière allant à l'encontre des objectifs initiaux recherchés.

Dans le même ordre d'idée, la création de nouvelles centralités à mixité fonctionnelle, reliées entre elles par des transports collectifs efficaces, à l'image du quartier Vauban à Fribourg-en-Brisgau est une alternative complémentaire.

Construire un tel projet urbain nécessite une action combinée et cohérente de tous les acteurs d'une aire urbaine. C'est un autre type d'exercice de la gouvernance.

Contribution autour de "la ville rêvée", commission mobilité-polarité, projet d'agglomération, Angers - Mars 2002 - Bernadette Caillard-Humeau.

Contribution autour de "la ville rêvée", commission mobilité-polarité, projet d'agglomération, Angers - Mars 2002 - De la ville rêvée à la ville accessible : un changement d'échelle, une ville à l'échelle du piéton La ville rêvée serait-elle, à l'instar des usines à la campagne, celle de la ville à la campagne ?! Derrière cette apparente contradiction, c'est la nécessité d'une ville verte et aérée alliée à la facilité d'accès des services qui apparaît. Un projet à rêver aujourd'hui, à construire demain. En effet, la conjugaison des avantages de la campagne et de la ville, c'est ce que recherchent à l'heure actuelle bon nombre de nos concitoyens, d'angevins, qui renoncent à la ville pour une maison à la campagne, tout en n'étant pas trop éloignés d'elle pour le travail, les établissements scolaires des enfants, et les activités culturelles. Le prix attractif du terrain à bâtir ou de la location facilite la décision de ces souvent jeunes ménages, cette tendance s'effectuant en effet principalement lorsque le ménage accueille de jeunes enfants. Nous savons les effets néfastes d'un tel choix : l'utilisation incontournable de la voiture, le surchargement des voiries, la nécessité du ramassage scolaire, le mitage de l'espace rural, la pollution générée, les accidents. Les effets positifs sont aussi réels : échelle humaine pour la constitution des liens sociaux, espace de vie adapté à l'enfance et l'adolescence, le "luxe de l'espace", mise au vert détendante au retour du travail, etc. Pour inverser la tendance, - si toutefois nous l'estimons nécessaire : si nous estimons, notamment, que la préservation de l'espace "vierge" est une nécessité, que l'adaptation de la voirie à l'accroissement de la circulation engendrée et tous les coûts induits de la voiture deviennent une charge trop lourde et trop polluante -, il s'agit de réunir au sein de la ville les avantages de la campagne ! L'enjeu se traduit ainsi : de l'espace au sein du logement, des espaces verts individuels et collectifs, de fortes identités de quartier favorisant les échanges (appelés aussi lien social), une égalité financière voire une incitation. Ce recentrage sur la ville est une densification, mais aucunement synonyme de tours, il fait appel à une (nouvelle) architecture de ville. La ville rêvée, ce pourrait donc être : DES LOGEMENTS PLUS GRANDS, DES MAISONS DE VILLE - des logements plus vastes accompagnés de terrasses, patios ou petits jardins privatifs - le retour des maisons de ville, avec des garages groupés favorisant le non recours à la voiture sans l'obérer UNE VILLE VERTE - un jardin public à moins de 500 mètres de tout logement, - des équipements sportifs de base (terrain de foot, plaine de jeu...) dans un rayon accessible à pied de tout logement - la plantation d'arbres et de terrain gazonné aussi souvent que possible, systématique au bord des immeubles, dans la rue, autour des arbres - la création de liaisons vertes, sans voitures PRIORITE AU PIETON, UNE VILLE A L'ECHELLE DU PIETON - la redéfinition de l'aire du quartier, encore trop vaste, pour atteindre l'échelle du piéton, et la dotation de tous les équipements de base dans ces quartiers - un accompagnement fort des premiers âges de la vie par la présence de crèches de proximité, - qui s'adapte à la forte montée de l'activité féminine (80 % des jeunes femmes)-, de préférence près de l'école maternelle (favorisant les passerelles), - des équipements de base : salle de gymnastique, court de tennis, piscine, cinéma, commerce alimentaire. - au sein de l'habitation, des garages à vélos et à poussettes des plus aisés - une voirie qui écarte largement la voiture (les engins motorisés) et donne la priorité au piéton ( dans un ordre décroissant : piéton / cycliste / transport collectif / deux-roues motorisés / voiture) UN NOUVEAU PARTAGE DES COUTS - des prix de logement au même niveau qu'en couronne - un transport collectif hyper-performant (réseau, fréquence, coût) - la taxation de l'automobile hors de son stationnement de résidence - des mesures favorisant une seule voiture par ménage UNE CIRCULATION SUR LE MODELE VENITIEN La circulation rêvée, c'est Venise ! Transposons : - un large axe de transport qui supporte tous les engins motorisés, et d'abord le transport collectif (le vaporetto), une plate-forme multimodale en bordure, où se redistribue les marchandises (chalands ayant accès au grand canal et aux canaux secondaires le matin) - à l'échelle du piéton : l'accès piétonnier aisée depuis tous les arrêts du transport collectif (vaporetto), quartiers en îlot - une alternative douce au cheminement piétonnier pour un rapprochement géographique (la gondole ou la vedette), qu'on peut transférer sur la bicyclette, voire la vedette, où on peut voir le taxi, le véhicule électrique ou les deux-roues motorisés RETROUVER LA VOCATION DES ELEMENTS DE L'URBANITE - des places pour se rencontrer (et non pour se garer ou tourner autour) - des fontaines pour se rafraichir, des sculptures pour les admirer (et non pour marquer des rond-points automobiles) - un éclairage pour éclairer (et pas seulement la chaussée) et rassurer le piéton - des rues qui mènent (et non qui supporte le transit) - de vraies voies cyclables pour les vélos (et non pour le stationnement provisoire des voitures ou pour l'image) - une ville à humaniser, à adapter à l'homme, en partant du plus petit, (et non à adapter à la voiture, cf G. Pompidou) SE DOTER D'UN AXE FORT Plus globalement, il semble nécessaire de décider d'un ou des plusieurs axes à partir desquels se déclinent les aménagements urbains (voirie et urbanisme). Ce pourrait être ainsi la priorité donné au mode de déplacement piéton, tout l'aménagement étant alors au service du mode choisi. Cela n'exclut nullement les autres transports, comme la mise en place d'un tramway ou la constitution d'une flotille de taxis collectifs, mais cela resitue la place qui leur est assignée. Une telle ville rêvée commence aujourd'hui : par la volonté politique, clamée et mise en oeuvre sans attendre. Elle se lirait dans l'élargissement des trottoirs préfigurant la disparition des trottoirs, le transfert des fontaines des ronds-points aux places, un programme pluriannuel de réfection de voirie basé sur la constitution de réseaux piétonniers et cyclables avant que se construise les nouveaux quartiers. Ainsi se profile une ville ambitieuse pour ses habitants, dès aujourd'hui.
 
Bernadette Caillard-Humeau - conseillère municipale d'Angers, déléguée à l'agglomération
 
publié par Caillard-Humeau dans: Cap21 Pays de la Loire
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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 12:52

 Voici un excellent article de Bernadette Caillard-Humeau sur le pont du tramway à Angers. Il pose le problème des coupures urbaines, dont Frederic Heran a longuement parlé dans son livre "transports urbains, les effets externes négligés" publié à la documentation française.

Tailler à la serpe un quartier entre une autoroute et un tramway constitue une coupure urbaine considérable défavorisant les transports doux et ne donnant pas de signal fort sur l'usage excessif de l'automobile.

Par comparaison, allez visiter Bruges, où les coupures urbaines sont limitées, les passages de canaux  harmonieusement traitées.

Un pont en question, deux conceptions de la ville, par Bernadette Caillard-Humeau

Le futur pont sur la Maine pour le tramway n’a engagé qu’un débat limité lors du conseil d’agglomération du 25 janvier 2006. Fallait-il refuser que cette question soit réabordée une seconde fois (et non pas une onzième fois…) à l’occasion du dernier conseil d’agglomération, le 13 avril, comme l’a refusé le président d’ALM ? En effet, derrière les deux solutions de franchissement de la Maine se profilent plusieurs façons de voir la ville. Pour préserver la capacité autoroutière de la voie sur berge , - du moins provisoirement, tant que le trafic ne peut s’écouler ailleurs, notamment par le contournement Nord, -, le Conseil général ne souhaite pas que le trafic routier soit stoppé par le passage des tramways. Deux solutions s’offrent donc : soit faire un pont surélévé comme le souhaite M.Antonini passant au dessus des structures autoroutières actuelles, soit faire passer les quatre voies en souterrain par une nouvelle trémie et réaliser un pont au niveau des berges. Dans le premier cas, c’est une infrastructure lourde, pour tramway qui devient aérien, c’est une nouvelle coupure à la fois paysagère et réelle, séparatrice de quartiers et à l’encontre de la reconquête des berges unanimement souhaitée. Le second cas préserve une circulation mixte, d’échanges et permet une certaine sobriété de l’ouvrage d’art qui reliera les berges de la Maine, bord à bord, sans surplomb. On sait la tendance des édiles à laisser leur marque dans la ville, mais un tel ouvrage, plus modeste, préserverait mieux la douceur du paysage d’entrée de la ville sans créer une « barrière » irréversible, et inviterait avec simplicité les piétons et les cyclistes à passer le pont. Deux chercheurs italiens, Paola Vigano et Bernardo Secchi, (ils ont notamment travaillé sur l’agglomération d’Anvers) ont développé le concept de tubes et éponges, lequel pourrait s’appliquer sur cet unique projet : soit on en reste au tube – stricte séparation des trafics – c’est la première solution, soit on favorise « l’éponge » qui a une vocation d’échange et de mixité des différents trafics, c’est la seconde. L’évaluation financière et graphique de la première solution va se préciser prochainement avec les quatre projets en lice. Il est nécessaire que la seconde solution bénéficie aussi d’une estimation fiable. L’expérience angevine des annonces financières montre que cela est nécessaire. En effet, ces dernières années, on voit les chiffres défiler selon l’option prise en amont par le président de l’agglomération, puis contredit par une étude plus approfondie par la suite Ainsi, longtemps, l’incinération étant préféré, les chiffres donnaient l’incinération au même niveau financier que la méthanisation et autres procédés plus écologiques ! . - Idem pour le tramway – où le tramway sur pneu, un temps préféré par M.Antonini, était bien moins cher que le tramway sur fer…-, et dont l’écart s’est finalement révélé faible puisque c’est le tramway sur fer qui avait finalement été choisi. On sait donc que la demande d’estimations financières fiables est légitime et nécessaire. C’est alors seulement que le choix de l’un ou l’autre des ouvrages pourra être fait : ouvrage d’art monumental et emblématique, ou trait d’union entre modes de transport, berges, quartiers, habitants.
 Bernadette Caillard-Humeau Déléguée à Angers Loire Métropole, conseillère municipale d'Angers. (24/04/2006) xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Intervention Bernadette Caillard-Humeau au conseil de communauté du 25 janvier 2006 à propos de la ligne du tramway et le nouveau projet de pont, en hauteur et non à niveau, qui pose des questions d’intégration paysagère, architecturale et contribue à infléchir des aménagements moins en accord avec le concept de développement durable « Je ne suis pas emballée pour ne pas dire convaincue par le tramway aérien que vous nous proposez, et ce pour des raisons que l’on peut concevoir à plusieurs échelles : Au pied de ce pont pour tramway aérien, quels effets cela va-t-il produire : - une nouvelle coupure dans l’espace urbain, une nouvelle infrastructure lourde, qui soulignera l’autoroute urbain qu’Angers subis depuis trop longtemps - le contraire de ce que nous souhaitions tous, c’est à dire la reconquête des berges - au lieu d’unir, de relier il va faire coupure entre deux quartiers : st serge, en devenir, et le centre-ville alors qu’à niveau, il relie et ménage l’harmonie des différents moyens de déplacement la mobilité peut faire la ville, elle peut aussi bazarder la ville Reculons, travelling arrière, puisque nous sommes en période de Premiers plans : - ce pont ménage explicitement l’autoroute urbaine qui, malgré une limitation à 50 Km/h, ne devient pas un boulevard urbain, qui reste intraversable aux piétons, qui reste l’obstacle majeur d’une reconquête paysagère d’Angers et ce d’autant que cette autoroute urbaine débouchera sur une Rocade Sud promise, source évidente de nouveaux trafics automobiles et de poids lourds enfin continuons le travelling arrière et pointons sur la ligne du tram qui s’arrête, trop loin de l’autoroute de Cholet (pour faire jouer l’intermodalité voiture-tram) mais qui justifie aussi par sa présence une future Rocade Sud à proximité par toutes ces inflexions nous somme sen train de transformer le programme initial de reconquête des berges en un challenge encore plus difficile et nous ne sommes pas fidèles à notre projet 2015 placé sous l’idée du développement durable qui nous engage à des aménagements « réversibles » ».
 
publié par Caillard-Humeau dans: Cap21 Pays de la Loire

 

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27 mai 2006 6 27 /05 /mai /2006 19:20

Voici un article publié par Benoît Chauvin. Il illustre bien la difficulté, pour une autorité organisatrice de transports urbains, de gérer une multitudes d'acteurs: l'usager ou le client, les opérateurs de transports publics, elle-même, ceci dans l'intérêt général d'offrir un service de mobilité efficace. Il s'agit bien, dans le cas de la Gaudeloupe, d'augmenter l'offre de transports publics pour augmenter le gâteau afin de jouer des stratégies gagnant gagnant. La restructuration de cette offre peut être l'occasion d'ouvrir les yeux du conseil général à des offres performantes de logiciel de gestion des transports à la demande comme "titus" commercialisé par la société BST à Bordeaux. Mettre de l'intelligence dans les mobilités en utilisant les outils modernes de l'informatique est une absolue nécessité dans une optique de développement durable.

Du côté du conseil général, il faut intégrer le fait que la meilleure solution est d'envisager des contrats à risques partagés entre les opérateurs et lui-même.

Ce problème montre que nous avons d'énormes difficultés à mener des négociations efficaces en France, contrairement aux pays scandinaves.

Francois Baroin accorde un sursis aux transporteurs Guadeloupéens

Voici un article publié par Benoit Chauvin. Il illustre les difficultés juridiques des transports publics. Le conseil ganéral est en toute logique autorité organisatrice des transports départementaux. C'est lui qui doit donner une cohérence à l'offre de transports publics. C'est la voonté de chaque acteurLe Conseil Général de Guadeloupe et les entreprises de transports sont en cours de renégociation des conventions qui les lient jusqu'au 1er juin prochain. Pour éviter de se retrouver dans une situation de vide juridique, l'Etat, a annoncé son accord pour la prorogation des conventions actuelles d'au moins un an, afin de mieux finaliser les nouveaux accords.

Cap21 Outre-Mer est satisfait de cette décision, qui donnera aux protagonistes le temps de s'accorder sur un schéma de fonctionnement qui satisfasse toutes les parties.
Cette décision rejoint par ailleurs ce que nous proposions déjà, c'est-à-dire que les négociations en cours s'accordent sur une situation proche de la situation actuelle pendant un an ou deux, et soient prévues d'être renégociées ensuite.

Pour notre part, notre position n'a pas changé d'un iota (Cf le Communiqué de Presse http://cap21-antilles.over-blog.com/article-2250470.html que nous avons diffusé le 24 mars dernier) et nous restons convaincus que seule une participation financière de la collectivité, c'est-à-dire le Conseil Général permettra de proposer un service de transports en commun digne de ce nom, et qui répondent aux enjeux énergétiques et sociaux des années à venir.
Plus nous tardons à prendre des mesures qui s'imposent, plus nos concitoyens seront pénalisés économiquement, et principalement les plus modestes d'entre eux.

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Voici ci-dessous reproduite la question au gouvernement de Joël Beaugendre et la réponse de François Baroin, question que vous pouvez retrouver sur le site de l'Assemblée Nationale http://www.assemblee-nationale.fr/12/cra/2005-2006/221.asp#P50_668

M. Joël Beaugendre, Mme Louis-Carabin s'associe à ma question. En Guadeloupe, 450 exploitants assurent le service public du transport non urbain dans le cadre de conventions passées avec le conseil général, et sans subvention publique. Grâce à Mme Girardin, ces conventions ont été prolongées de quatre ans lors du vote de la loi du 6 août 2002. Elles arrivent donc à terme au 1er juin prochain. À partir de cette date, les transporteurs ne pourront plus exercer, car les assureurs refusent de les couvrir en l?absence de convention.

Or, à ce jour, le conseil général n'a fait aucune proposition pour donner un cadre légal à cette activité à partir du 1er juin. Il le pourrait pourtant, puisqu'aux termes de l'article 73 de la Constitution, dans les départements d'outre-mer, les lois et règlements peuvent faire l'objet d'adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités, et à leur demande, dans les matières où s'exercent leurs compétences et si elles y ont été habilitées par la loi.

La réorganisation du service de transport interurbain est attendue des usagers comme des professionnels. Elle ne saurait pour autant intervenir à n'importe quel prix. Elle doit notamment préserver durablement leurs intérêts.

L?inquiétude des transporteurs et de la population nous amène, Gabrielle Louis-Carabin et moi-même, à vous demander de proroger les conventions actuelles jusqu'au 31 décembre 2007, afin que la réorganisation puisse s'opérer sans risque ni juridique ni économique pour les professionnels qui assurent depuis plusieurs décennies un service public essentiel au développement économique de la Guadeloupe (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP).

M. François Baroin, ministre de l'outre-mer:  Le service public de transport interurbain en Guadeloupe, c'est-à-dire le transport de passagers par bus entre les communes du département, est un service essentiel pour les usagers comme pour l'économie de l'île. Les conditions de son transfert au conseil général le 1er juin prochain ne sont pas actuellement réunies, d'autant que le flou juridique pourrait faire courir de sérieux risques d'illégalité pour l'avenir.

Au vu de ces circonstances exceptionnelles, j'ai donné instruction au préfet de la Guadeloupe d'accepter la prorogation des conventions actuelles et de travailler en liaison avec la DGCCRF, compte tenu du caractère extrêmement technique des dispositions juridiques qui doivent être prises dans l'esprit de l'article 73 de notre Constitution. Ce délai, qui pourra aller au-delà d'une année, permettra d'aboutir à un dispositif irréprochable. L'État et ses services se tiennent bien entendu à la disposition du conseil général.

Vous pouvez donc rassurer les 450 transporteurs de l'île ainsi que les usagers, et au-delà, l'ensemble des Guadeloupéens : il n'y aura pas de rupture du service public de transport de voyageurs en 2006, et le transfert n'aura pas lieu aussi longtemps que l'évolution juridique du dossier ne le permettra pas (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP).

publié par Benoît Chauvin dans: transports
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